CULTURE SANG & OR

Nicolas

Le RC lens et l’Espagne, une histoire fratricide

Les Sang et Or, comme chacun le sait, portent ces couleurs depuis 1924 en hommage au drapeau de l’Espagne, qui contrôla l’Artois avant qu’il ne devienne définitivement français. Tout au long du siècle qui allait suivre, le club allait se frotter aux joueurs ibériques. Au moment d’écrire un sujet sur le rapport entre Lens et l’Espagne, on peut s’attendre au préalable à une description de la romance entre le Stade Bollaert-Delelis et Cristian Lopéz, voire des arabesques d’Alvaro Lemos dans son couloir droit. Ou à un simple déroulé chronologique des duels avec les clubs d’outre-Pyrénées ayant jalonné l’histoire du Racing. Mais le football, la vie sont faites d’émotions, d’Histoire avec un grand H, de moments restant gravés dans l’imaginaire collectif. C’est donc sous ce prisme que s’écrit cette histoire d’amour, un amour tourmenté en sang et or. En effet, les liens ont pendant longtemps été entremêlés comme des amants se tenant la main. Pendant plus d’un siècle Lens et les Pays-Bas espagnols vont unir leur destin. Il faudra attendre la dernière confrontation de la guerre de Trente ans, avec la bataille de Lens et la victoire des armées du Grand Condé en 1648, pour voir notre ville rejoindre le pavillon français. En montant au sommet du terril de Loos-en-Gohelle, on peut observer la plaine d’Artois où s’est déroulé cet événement historique. Et il n’est pas rare encore aujourd’hui de retrouver dans la terre des plombs rappelant cette histoire. Si vous n’avez pas envie d’enfiler vos bottes et un détecteur de métaux, vous pouvez toujours vous rendre à la médiathèque estaminet à Grenay qui en expose des vestiges. L’empreinte espagnole, nous la voyons lors de chaque rencontre du Racing, avec les couleurs sang et or flamboyantes que nous arborons, sur le terrain comme en tribunes. Pourtant, le Racing Club lensois, dans sa genèse, portait le noir et le vert, le noir rappelant le charbon, et le vert pour la place Verte (aujourd’hui place de la République) où se déroulèrent les premiers matchs de son histoire. Mais la Grande Guerre a brisé notre ville. Située sur la ligne de front, elle est rasée dès les débuts du conflit. Quelques briques émergent de ce chaos, les ruines de l’église Saint-Léger. C’est en passant devant ce spectacle de dévastation, après la guerre, que René Moglia, dirigeant du RC Lens, va changer le destin et le basculer en Sang et Or. En posant son regard sur ces ruines de l’occupation espagnole, il décide de donner au club ses couleurs sang et or, scellant pour l’éternité l’union avec l’Espagne. Pour revenir plus prosaïquement sur le terrain du football, trois rencontres contre des clubs ibériques ont particulièrement marqué l’histoire du Racing, toutes à la frontière entre la décennie 1990-2000. Comment oublier ce double duel de l’épopée européenne en UEFA ? Ce 9 mars 2000, c’est un Atlético de Madrid malade qui débarque à Bollaert. Dirigés par le fantasque Jesus Gil, les Colchoneros finiront par descendre en deuxième division à la fin de la saison, malgré la présence du canonnier Jimmy Floyd Hasselbaink. Si l’artificier néerlandais inscrit un doublé à Lens, le vacarme de Bollaert et le le football débridé des hommes de François Brisson offrent le premier quart de finale de l’histoire du Racing. C’est ensuite le Celta Vigo de Claude Makélélé qui se présente en quart à Bollaert le 23 mars 2000. De mémoire de supporter lensois, c’est sans doute la rencontre la plus stressante et usante pour notre tension artérielle. Le coup franc de Revivo à la 56ème minute glace le public artésien. Avant qu’un penalty de Valérien Ismaël, puis le plat du pied de Pascal Nouma consécutif à un centre au cordeau de Philippe Brunel, ne fassent chavirer Bollaert. Les larmes perlant sur les joues du roc Pascal Nouma feront couler les larmes sur ma peau acnéique d’adolescent. Ce mardi 12 décembre 2023, le Racing va donc entendre pour la dernière fois cette saison la musique de la Ligue des Champions, contre le FC Séville. Des Lensois revêtus de leur tenue dorée, comme il y a 21 ans face au Deportivo la Corogne. Tout Bollaert est prêt à signer pour le même dénouement. Baladés dans le premier acte par la supériorité technique incontestable des Galiciens, les Sang et Or vont détruire méthodiquement leur adversaire, au physique, dans le second acte et renverser le score pour s’imposer 3-1. Dans cette histoire fratricide et historique, la réconciliation est venue le 10 décembre 2023. En prononçant une interdiction des supporters sévillans à deux jours du match, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a scellé le sceau d’une nouvelle amitié, celle des supporters lensois prêts à céder leurs places aux fans andalous. Montrons à l’Europe que les valeurs d’accueil du bassin minier ne sont pas un vain mot et accueillons nos visiteurs avec les bras ouverts dans un élan de fraternité dont nous avons le secret.

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La flamme de la Sainte-Barbe

27 décembre 1974, le soleil n’est pas encore levé dans le ciel de Liévin. Alors qu’une grande partie de la ville est encore endormie, d’autres s’affairent déjà sous terre. Une quarantaine d’entre eux est à l’ouvrage dans le quartier des six sillons, après la descente par le chevalet de la fosse 3 dite Saint-Amé. Le cœur est encore à la fête 20 jours après la Sainte-Barbe et au surlendemain des fêtes de Noël. Cette apparente quiétude s’achève brusquement à 6h19 ce 27 décembre 1974. Une explosion, une de trop, emporte 42 mineurs. Parmi ces victimes, le plus jeune s’appelle Jean-Michel Devaux âgé de 25 ans. La fatalité d’un accident se mêle à l’injustice quand des parents doivent dire adieu à un enfant. Comme dit Marcel Pagnol, « telle est la vie des hommes. Quelques joies, très vite effacées par d’inoubliables chagrins ». Cette injustice a été vécue par une famille et par les camarades de tribunes de Corentin Louchart, tragiquement disparu le 24 novembre. Parmi les étapes du deuil, l’acceptation arrive en dernier, ce moment où on intériorise le fait que cet être que nous avons aimé sera pour toujours absent. On ne parle pas dans ces étapes de la catharsis d’un hommage enflammé. C’est pourtant ce qu’a vécu Bollaert-Delelis en ce week-end de Sainte-Barbe. Le football est fait de symboles et on se plaît volontiers à en convoquer les dieux. Athées ou croyants, quel symbole de voir Wesley Saïd faire trembler les filets à la 25e minute, 25 comme l’âge de Corentin et Jean-Michel, dans la chaleur rougeoyante des fumigènes, leurs souvenirs guidés par la sainte patronne des artificiers. Pour rester dans le thème du symbolique, ce match marquait un double point de bascule. Le premier s’inscrit dans une temporalité immédiate. Après avoir tendu la joue mercredi à Londres, le Racing Club de Lens pouvait s’inscrire dans la célébration de Sainte-Barbe en tendant l’autre joue. Ou s’inscrire dans les pas des mineurs de fond et des proches de Corentin dans la résilience, le courage et l’abnégation. Les hommes de Franck Haise ont choisi la deuxième voie en se battant face à des vents contraires. Le deuxième point de bascule est celui d’une époque qui sera bientôt révolue, celle des derniers mineurs. Cette mémoire vivante comme pour toute histoire est amenée à disparaitre. Se pose la question du relais et de la transmission de cette flamme. C’est alors le moment pour les générations actuelles de marcher dans les pas de ceux qui ont fait notre histoire. Et quel plus beau symbole de voir ce passage de la lampe dans le rond central entre un ancien mineur de fond et Jonathan. Tel le passage de témoin vers l’un des gardiens de cette âme qui doit toujours émaner de Bollaert-Delelis. Au-delà de l’aspect mercantile, nous ne pouvons que saluer le Racing Club de Lens. Il est bien plus qu’un simple club de football, il occupe une place à part entière du patrimoine de notre territoire. Grâce à lui la flamme de Sainte Barbe brillera éternellement.

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Les joies de rouler au diesel

Transition écologique, fonte des glaces, sobriété énergétique, le temps est à la prise de conscience écologique et à la lutte contre le réchauffement climatique. Au premier rang des gestes vertueux se classe le passage d’un véhicule thermique à un véhicule électrique. Tel un Leonardo DiCaprio au volant de sa voiture hybride. Néanmoins, se pose la question de l’autonomie des batteries. Bah oui, on a encore du mal à s’imaginer en train de traverser la France d’une traite pour rejoindre notre mobil-home au camping des flots bleus. Pour y savourer notre petit jaune à la main à l’ombre d’un pin au bord du terrain de pétanque. Alors pour vivre ces moments de grâce en short et claquettes, on peut compter sur notre bon vieux tacot diesel. Cela va sans doute rappeler quelques souvenirs d’enfance sur la route des vacances. Avec notre père au volant de sa Renault 25 confortablement installé, le dos bien calé contre le boulier pour éviter la sudation. Et nous enfants à l’arrière en bons contorsionnistes au milieu des valises, bercés par la lancinante compil’ enregistrée sur cassette. Pour le coup, pas de Tesla de hipster. Le bon diesel des familles, une valeur sûre. Pour clôturer cette semaine d’octobre, notre Racing Club de Lens a privilégié le vrombissant et rassurant son d’un diesel au silence de l’électrique. Aussi bien contre Eindhoven que face à Nantes, les Sang et Or ont ronronné dans les premiers actes. Laissant les crevettes hollandaises et les canaris nantais (désolé pour cette métaphore animalière) prendre confiance. Mais une fois le moteur chaud, la 5ème a été enclenchée. Et nos adversaires ont subi la tempête de particules fines. Tout n’est pas encore parfait dans cette réhabilitation mécanique et quelques voyants moteurs restent à peaufiner entre les mains du mécano Franck Haise. Mais la réalité est là, limpide comme une traînée d’huile, cela fait 8 matchs invaincus consécutifs. Dans une époque qui privilégie les stats, les XG et autres highlights, cela devrait suffire à se réjouir. Mais l’époque est prompte à la critique permanente. Réjouissons-nous plutôt de ces résultats retrouvés. Réjouissons-nous d’admirer un Bollaert-Delelis brillant de mille feux en étant magnifiés par trois tifos extraordinaires. Réjouissons-nous de voir Florian Sotoca porter nos couleurs, lui le plus bel exemple du joueur diesel. Lui qui montre l’étendue de son talent à 33 ans, comme notre Renault 25 familiale avec ses 200 000 kilomètres. Dans cette nostalgie de mon enfance des années 1990, notre numéro 7 me rajeunit. Quand Florian rime avec Tony, et Sotoca avec Vairelles.

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Culture Club

Certains moments marquent une époque et restent ancrés dans l’imaginaire collectif de plusieurs générations. Ces dernières décennies, le Racing Club de Lens en a vécu plusieurs. Beaucoup de douloureux, comme une relégation qui suit une défaite en finale de Coupe de la Ligue, une montée échouée à la dernière seconde. Certains exaltants, un titre de Champion de France succédant à un revers en finale de Coupe de France. Cette première semaine du mois d’octobre rentre indéniablement et avec fracas dans l’Histoire avec un grand H. Elle s’inscrit désormais durablement dans la mémoire à long terme de tous les amoureux de notre club. Comme une imprégnation, un patrimoine génétique semblable à l’inné que nous possédons lors de notre venue du monde. En tant que supporters lensois, nous portons de manière inconsciente cet imaginaire. Que l’on ait quinze, vingt ou soixante ans, nous faisons corps avec ce patrimoine mémoriel. À Bollaert, nous sommes accompagnés par les envolées de Didier Six contre la Lazio. Nous portons un couvre-chef tel un Arnold Sowinski dans ses cages. Nous levons les bras vers le ciel lors d’un but comme un Yoann Lachor s’envolant le 9 mai 1998 sur la pelouse de l’Abbé Deschamps. Nous transpirons d’une certaine rancœur lorsque que l’on voit un anglais portant un maillot frappé d’un canon. Notre amour UNIQUE et INCONDITIONNEL nous empêche de porter un maillot Sang et Or le matin et un maillot rouge et blanc l’après-midi. C’est ce qu’on appelle la Culture Club avec laquelle on ne triche pas. Un homme aujourd’hui s’inscrit en lettres d’or dans ce grand roman artésien. Franck Haise. Au moment d’écrire ces lignes, je peux ressentir une certaine forme d’angoisse. La peur de l’absence. Un jour, sans doute, Franck Haise ne sera plus au Racing Club de Lens. Comme la crainte d’un deuil, c’est une idée à laquelle je ne peux me résoudre, tant cet homme est au présent dans le Panthéon lensois au centre, avec à sa droite d’Arnold Sowinski et à sa gauche Daniel Leclercq. Quand le passé et le présent s’entremêlent. Lorsqu’on écoute en fermant les yeux les discours de notre entraîneur, on a cette sensation d’entendre l’humilité et l’humanité d’Arnold Sowinski et la rigueur et l’exigence de Daniel Leclercq. Comme une évidence de la bonne personne au bon endroit au bon moment. Après cette semaine riche en émotions, une pause s’impose, comme on dit. Le temps nécessaire pour intérioriser ce que nous venons de vivre. Néanmoins, le football est régulièrement fait de symboles. Un symbole qui nous fait retrouver Arsenal vingt-cinq ans après pour un retour en Ligue des Champions. Et le hasard du calendrier qui nous offre notre bête noire havraise pour le retour aux affaires courantes. Comme un clin d’œil de l’histoire prêt à s’imprégner lui aussi dans notre culture club.

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Les feuilles mortes se ramassent à la pelle

Ce samedi 23 septembre marquait l’entrée dans la saison automnale. Période des promenades en forêt à admirer les arbres aux milles couleurs, moment où flotte dans l’air une douce mélancolie en rêvassant avec nostalgie aux moments légers de l’été… Ce changement de saison peut s’accompagner par un bref état dépressif quand la fraîcheur et les prémices de l’hiver viennent nous piquer la peau lorsqu’on part travailler le matin. Paradoxalement, notre Racing a vécu son moment de doutes et d’incertitude pendant l’été. La torpeur automnale a frappé nos joueurs dans la chaleur de ce début de saison avec une place de lanterne rouge au classement. Un miroir inversé de la saison dernière aussi brutale que douloureuse. Mais c’est en automne que les feuilles mortes se ramassent à la pelle. Et métaphoriquement, le Racing a profité de cette semaine pour ratisser ses idées noires. Quel symbole de voir le renouveau du Racing dans l’arène de Sánchez Pijuán. Théâtre de la plus grande et plus belle dramaturgie du football français, en 1982, qui continue d’imprégner la conscience collective de tout amoureux du football. Comme l’épopée du charbon continue d’imprégner chacun des habitants de notre bassin minier. Le tableau semblait écrit, Séville vêtu de son habit de lumière et sa muleta. Le Racing en créature combative, vaillant adversaire d’un soir désigné pour le sacrifice, devant une foule avide de sang et de fureur. Mais alors que les estocades du début de match nous ont fait croire à notre destin funeste, les Sang et Or ont prouvé à l’Europe qu’il en faudrait plus pour les mettre à genoux. Andalousie, je me souviens, les prairies bordées de cactusJe ne vais pas trembler devant ce pantin, ce minus !Je vais l’attraper, lui et son chapeau, les faire tourner comme un soleilCe soir la femme du torero dormira sur ses deux oreilles Photo franceinfo.fr Quel symbole, une nouvelle fois, que la capitale andalouse soit le lieu du renouveau. Notre club dont les couleurs sont un héritage de l’ancienne occupation espagnole s’en souviendra, on l’espère. Face à Toulouse ensuite, il était écrit que la victoire serait longue à se dessiner. Franck Haise et ses hommes, une nouvelle fois piqués au vif, ont su déjouer une situation mal embarquée. Et un symbole en chassant un autre, c’est celui qui aurait pu être le héros de Séville, Morgan Guilavogui, qui est venu délivrer Bollaert-Delelis. La récompense est méritée pour un joueur qui semble en progression constante et doté d’une mentalité irréprochable. Photo Le11HDF.fr On espère que cette semaine ne sera pas qu’un feu de paille et que cet automne parti sur de bonnes bases ne cèdera pas la place à une hibernation. Après avoir mangé le pain noir, nous reprenons goût aux délices de la victoire. Comme le plaisir de revivre chaque week-end un flirt avec toi.

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Elle coule la maladie d’amour

Alors que certains s’écharpent sur la qualité musicale des « Lacs du Connemara », d’autres ressentent les premiers symptômes d’un virus estival. Mains moites, nœud dans le ventre, sudation… Une bonne partie de l’Artois et même au-delà est touchée par cet étrange maladie. Le plus étrange étant que les pics de contamination apparaissent le week-end, voire pour cette année les mardis et mercredis. Vous l’aurez compris, le virus Sang et Or est de retour. Celui qui nous agrippe dès le vendredi soir. Plusieurs remèdes existent, ainsi certains privilégient la prise de risque en suivant dans tous les stades de France l’agent contaminant. J9 et sandwichs triangles d’aire d’autoroute constituant l’ordonnance médicale. D’autres restent loin des yeux, près du cœur. Préférant côtoyer des piliers de bar, squatter son salon pour l’honnête homme ayant souscrit ses multiples abonnements, ou tentant de suivre la partie sur un obscur streaming promettant de multiples rencontres avec des célibataires de Méricourt. Elle court, elle court la maladie d’amour Sang et Or. En amour rien n’est facile, rien n’est jamais acquis. Comme l’écrit Aragon et comme le chante Brassens, « il n’y a pas d’amour heureux », pour rester dans la métaphore musicale. Bien souvent, la passion est comme une pièce de monnaie « à pile ou face, et de temps en temps un coup je passe, un coup je casse ». C’est bien ces deux faces d’une pièce de monnaie que le Racing nous a offertes en ce dimanche. Brillant, sérieux et appliqué pendant 30 minutes. Indigent et méconnaissable au retour des vestiaires. Bien que l’arbitrage pose question, Lens ne peut pas se cacher derrière l’homme en noir. La froide colère de Franck Haise après match était bien là pour le rappeler. C’est une nouvelle page qui se tourne en ce début de saison pour notre Racing. Et dans ce chapitre à écrire, tout sera sans doute difficile. Les Sang et Or sont désormais attendus sur chaque pelouse de France comme Paris et Marseille. Dans l’Ouest sauvage, on disait que le monde était divisé en deux catégories : ceux qui ont le pistolet chargé, et ceux qui creusent. Le calendrier nous offrant Rennes, Monaco et Paris, il va falloir, avoir été le bon, redevenir brute et se montrer truand. C’est la prix de la gloire. Mais l’adversité est exaltante.

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Mercredi, le retour des plaisirs minuscules

Le samedi 3 juin dans un Bollaert-Delelis incandescent s’achevait la saison du Racing Club de Lens. On a rangé nos maillots, nos écharpes, nos drapeaux, tous ces oriflammes qui nous accompagnent dans notre temple. Mais avant tout, on a rangé nos habitudes, ces petits moments routiniers des jours de matchs. Ces moments que l’on reproduit chaque quinzaine et qui font partie, comme le décrit Philippe Delerm, « des petits plaisirs minuscules ». Alors, en ce mercredi 2 août, ce ne sera peut-être qu’un match amical, mais comme pour tout passionné, c’est un petit peu le début de la renaissance. Comme un animal sortant de son hibernation et qui recommence à écarquiller les yeux. Tel Zizou dans la célèbre pub selon lequel « c’est toujours les mêmes gestes », je vais recommencer mon petit rituel. Je vais ouvrir le tiroir de la commode de ma chambre, le fameux tiroir des jours de match. Enfiler le maillot usé qui rétrécit année après année (non la quarantaine approchant ne fait pas grossir). Nouer l’écharpe autour de mon cou avec la lampe de mineur bien visible. Je vais prendre la route de Lens, toujours à la même heure pour éviter les bouchons, me garer à la même place depuis bientôt trente ans. Cette place où l’on se garait avec mon père quand nous étions abonnés à la fin des années 90. Aller à la même friterie, manger mon pain-frites avec une petite mousse en essayant bien sûr d’être assis à la place habituelle. Prendre la direction du stade, rentrer dans sa tribune en avance, me chauffer les mains et la voix pendant l’échauffement. Discuter avec les têtes connues des vacances (un peu), du mercato et de notre saint Franck Haise (beaucoup). Rester debout dans les escaliers, chanter, sauter, embrasser et prendre dans mes bras de parfaits inconnus au moment des buts. Encourager nos joueurs, puis les trouver nuls et dire que ce sont des « chèvres », puis les encenser et les applaudir. Au coup de sifflet final, danser au rythme des musiciens dans les coursives. Retourner boire une bière et manger une frite (tant pis pour la ligne). Parler du match jusqu’à pas d’heure avec son voisin de comptoir. Rentrer chez moi et attendre une seule chose, la prochaine rencontre. Pour patienter durant ces quinze jours, parler du RC Lens encore et encore avec les collègues à la machine à café.  Les jours de match, le temps semble suspendu. Comme si on basculait dans une autre réalité, dans un environnement rassurant loin des soucis de la vie quotidienne, dans un cocon d’habitude où se mélange toute la palette des émotions. La passion, l’amour, la déception, la colère, la nostalgie, l’amitié, la fraternité. C’est bien plus que du simple football, c’est le Racing ! Vivement mercredi et vivement la reprise !

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Le fantôme de Bollaert

Il fait froid ce matin du 6 novembre 1929. Je sens le vent froid des plaines de la Gohelle qui me parcourt l’échine quand je pointe le nez en dehors de la maison du coron. Cela fait maintenant plusieurs mois que nous survivons. Depuis qu’une fameuse grande crise venue d’Amérique a mis à l’arrêt la Fosse 5. « Encore un coup du patron pour se faire des sous sur notre dos  !  » souffle mon père. Au moins, savoir que ce sont les cowboys qui m’empêchent de descendre, ça me fait voyager ! Moi qui n’ai connu qu’Avion et les autres puits de la compagnie. Je m’appelle Jules, j’ai 18 ans et je suis un galibot de la fosse 5. Je descends depuis mes 14 ans et je suis affecté dans la même équipe que mon père. Ce 6 novembre 1929, Augustine, ma mère, s’affaire sur ma personne. Pas question de trainer avec mes « loques eu’d fosse », ma mère m’a prévu ma tenue du dimanche. « T’en fais des manières  !  » peste mon père ! « Ti t’es fier ed’tin gardin. Mi j’peux bin moutrer min tchiot ». Aujourd’hui, un grand évènement se prépare sur le carreau actuellement silencieux. Le directeur de la compagnie, Monsieur Félix Bollaert nous fait l’honneur de sa venue pour nous annoncer une grande nouvelle. Les sentiments dans les regards des camarades mineurs sont partagés. Cela oscille entre la fierté de pouvoir rencontrer le directeur, la méfiance devant les promesses patronales, la colère. Et surtout la faim se lit sur les visages émaciés, accablés par des mois de chômage et de vaches maigres. Une estrade est montée entre les chevalets du 5 et du 5 bis. Les patrons l’appellent la fosse Saint Antoine, pour nous mineurs, c’est simplement le 5. Monsieur Bollaert arrive sur la scène. Un tic nerveux lui fait constamment passer sa main dans sa moustache épaisse et impeccablement taillée. Son parler est éloigné du notre, tant et si bien que nous avions du mal à le comprendre. Pas de patois mais des mots prononcés avec soin avec chaque syllabes décomposées et saccadées. Comme le bruit métallique d’une machine dont nous connaissons trop bien la musique. Il dit comprendre nos difficultés et nos sacrifices qui sont « malheureusement nécessaires dans la grande crise économique que nous traversons ». Mais dans sa grande mansuétude, la Compagnie a fait l’acquisition d’un terrain entre la Fosse 1 Sainte Elisabeth et la Fosse 9 Saint Théodore pour y construire un stade afin d’encourager la pratique sportive. Les patrons et la direction ne jurent que par la gymnastique « un esprit sain dans un corps sain ». Mon père lui ne pense qu’à son jardin. Moi c’est la boxe qui me fait rêver et mon héros Georges Carpentier, dont je dévorais les exploits dans les journaux en étant enfant. Quand on parle de la mine avec mon père, le mot qui revient le plus souvent est PRISON. La mine est une prison à ciel ouvert, dans des rues fermées par des barrières où ne peuvent vivre que ses travailleurs. L’arc en ciel de couleurs de nos campagnes est remplacé par le noir. Le noir partout qui sort des cheminées, qui redescend par volutes de poussière quand les barrous déversent les déchets sur le terril. Le noir sur nos visages et sur nos corps. Le noir qui vient s’incruster dans les interstices de notre peau, jusqu’au plus profond de nos entrailles et qui nous tue à petit feu. Les conditions de construction du stade sont pénibles mais nous sommes à l’air libre, au jour. En été, les rayons du soleil me voilent la vue et je ne suis pas dans la pénombre simplement éclairée par la lumière de nos lampes. J’arrive même à entendre le son des oiseaux entre les passages de trains reliant les différentes fosses. En plus de sa difficulté, le métier de mineur est ingrat. Le sidérurgiste voit le fruit de son travail devant les trains et autres colosses d’acier qui s’érigent dans les villes. Le maçon peut fièrement montrer à ses enfants telle maison ou tel édifice qu’il a façonné de ses mains. Le charbon lui est avalé par les brasiers et autre fours, rendant invisible notre mérite. Avec ce stade, je vais pouvoir rester vivant et monter à mes futurs fils et filles ce que j’ai construit. Le 18 juin 1933, les directeurs paradent en assistant au gala de gymnastique lors de l’inauguration. Malheureusement, une fois ce moment passé, c’est déjà l’heure de la redescente. J’avais pris goût à ce travail au jour. J’ai beau être descendu de nombreuses fois, la peur, les bruits et les odeurs sont toujours présents. Le moindre bruit des cages que l’on ferme, de la respiration haletante et remplie de peur de mon père qui me serre contre lui, le bruit des larmes silencieuses de ma mère qui me voit partir. Son odeur rassurante lorsqu’elle m’embrasse, cette odeur, je ne le savais pas encore, que je sentais pour la dernière fois. J’ouvre les yeux. Dans cette obscurité où l’on ne décèle que des formes et des images, je vois le rude mais doux visage de mon père. Il semble dormir, sa bouche esquisse un sourire heureux et serein, enfin apaisé et libéré des tourments qui l’accompagnent depuis sa naissance. Seul l’incendie et ses flammes crépitantes nous éclaire. Le parfum du boisage brûlant m’enveloppe, me faisant rêver à des contrées lointaines et méridionales. Me faisant oublier l’odeur du sang et de la mort. Je sens ma jeune vie s’envoler, comme par magie, elle me soulève et m’emporte, me laissant le temps d’embrasser une dernière fois mon père en lui disant que je l’aime. Mon corps remonte au jour, je reconnais notre maison et notre coron. Mais je n’y vois pas ma mère. Les panaches de fumée noire et de poussière ont disparu. La fureur industrielle est absente, tout comme les chevalets qui se dressaient tels des oriflammes guerrières devant nos fenêtres. Je vois devant moi un grand écrin éclairé. De l’extérieur, j’entends des milliers de voix entonnant une chanson

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Vacances, j’oublie rien du tout

Ce début de semaine, les 5 sens des supporters Lensois sont en éveil après cette nuit de folie que nous avons vécu. Notre bouche révèle un arrière-goût exquis et pâteux de bière et d’un bout de frite coincée entre les dents, accompagnée par les bulles du Citrate de Bétaïne. Notre ouïe est alerte avec ce doux acouphène lancinant, héritage du tambour de la Marek et du chicoté chanté à gorges déployées. Tel le flair du meilleur terrier, notre odorat hume cette ravissante odeur de Goudale, consécutive aux douches de bière de quelques maladroits. La vue, un peu brumeuse, résultat de courtes nuits, admire le classement final de la Ligue 1 en attendant de regarder celui des phases de poule de Ligue des Champions. Le toucher n’attend que de revivre cette douce sensation d’enfiler notre maillot Sang et Or pour le retour à Bollaert, en terre promise. Bollaert temple des émotions et théâtre des 5 sens entre en hibernation estivale. Laissant la place à un temps de vacances où rien ne sera oublié. Doigts de pieds en éventail, gestion des RTT et langues étrangères Pour nombre d’entre nous, commence le temps des congés. Le temps des photos insupportables des pieds au bord d’une piscine dans les Maldives ou le plus souvent sur la digue de Merlimont. De notre copain sportif partageant fièrement le résultat de son trail dans le Vercors, et nous à Gardincourt arrivant au bout de notre vie en grimpant en haut de ch’terril. Cependant, une nouvelle donnée vient s’immiscer dans la gestion du temps des supporters Lensois que nous sommes  : les déplacements européens et les matchs en milieu de semaine. Auparavant, il était relativement aisé de calquer sa temporalité sur le Racing. La messe à Bollaert une semaine sur deux. Les jours de match à l’extérieur, prévoir à la rigueur un lundi matin en congé et en RTT, ou un cours au lycée et à la Fac à sécher. Un déplacement au Moustoir vaut bien un mot d’absence dans son carnet. Désormais, saint Franck Haise a décidé de nous faire voyager à l’échelle européenne. Le calendrier distribué par le service RH en début d’année va être davantage raturé, entre le spectacle de danse de la plus grande, la kermesse de l’école du petit dernier et le pointu à ras de terre de cap’tain Seko dans les filets de San Siro. Le peuple lensois, volontiers migrateur, va également devoir se familiariser à nouveau avec les langues étrangères. Le routard en poche en répétant après moi  : Una cerveza por favor , Uma cerveja por favor , One beer please , Ein Bier bitte , Mia bira parakalo Est-ce que tu pars au mercato  ? Et si tu restais à la Gaillette Le temps de l’intersaison est aussi celui de la montée de sève pour une espèce sortant du bois  : les insiders mercato de Twitter. Ce fameux inconnu au bataillon qui va nous régaler avec des phrases chocs comme  : « Loïs Openda est flatté par les approches des grandes écuries européennes et reste à l’écoute des propositions, même si rester à Lens est une option envisagée ». La fameuse source proche du club, en réalité le cousin du beau frère qui fait le service chez Volfoni à Arras. Et figurez-vous que la dernière fois, il a vu Kévin Danso en train de commander une pizza napolitaine  ! Si cela n’est pas la preuve que la puissance venue d’Autriche est dans les petits papiers du Napoli… Cela n’est pas un scoop, après cette saison historique, de nombreux joueurs de l’effectif seront sollicités. Sans doute, devrons-nous à regret nous résoudre à dire au revoir à quelques-uns. Ainsi va la vie d’un club de football. Nous pourrons leur dire merci et être reconnaissant. Sans craindre les commentateurs qui nous prédisaient un retour aux enfers après les départs de Jonathan Clauss et d’Arnaud Kalimuendo. Tout simplement merci La jeunesse et l’adolescence ont cette richesse de ne pas encore invoquer la nostalgie. Lorsque l’on est dans la trentaine voire plus, on peut se laisser naviguer vers la mélancolie d’un temps passé et révolu. On repense à un proche disparu, au fugace parfum de notre amour de jeunesse, aux moments joyeux de l’enfance à fêter un titre de champion. Aujourd’hui ces émotions, cette joie et ce bonheur d’une région se vivent au présent. Un présent délicieux qui se transformera en souvenirs pour nos jeunes supporters. Un présent de plénitude comme une seconde jeunesse pour le bientôt quarantenaire que je suis. Alors pour tout ça, Franck, Brice, Loïs, Florian, Facundo et je ne vous cite pas tous  : tout simplement Merci ! Et pour ces vacances, nous n’oublions rien du tout.

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09 mai 1998, récits de supporters 3/3

Je vous parle d’un temps que les moins de 25 ans ne peuvent pas connaître…. 09 mai 1998-09 mai 2023, nous fêtons les 25 ans du titre de champion de France. Une journée gravée dans la mémoire de ceux qui l’ont vécu, et dans l’inconscient collectif des plus jeunes. Alors que le Racing vit une saison historique, nous avons voulu donner la parole aux témoins de cette journée, vous les supporters. Les tempes sont grisonnantes mais les yeux s’éclairent et deviennent pétillants en évoquant ce souvenir marquant. Nous espérons que la lecture de ces quelques lignes vous fera sourire. Des lignes remplies de joie, de convivialité et d’un bonheur partagé. Aujourd’hui, place à de nouveaux témoignages de supporters. Sébastien Coillot, 12 ans en 1998 J’ai 37 ans et je suis président président du groupe Iron Lens, groupe de supporters depuis 2002, fervent supporter depuis la génération « titi Camara ». Le titre en un mot c’est magique. Le match référence comme beaucoup de supporters reste ce match décisif à l’Abbé Deschamps en clôture du championnat. Je revois comme si c’était hier Éric Sikora qui déboule sur son côté droit et qui s’en va faire faute sur un tacle engagé au milieu de terrain ! Le match était lancé ! Pour le joueur qui m’a étonné, surpris, c’est Anto Drobjnak, le Pipo inzaghi du Racing ! Mais Tony Vairelles restera toujours au dessus de tous ! Le jour du titre j’étais encore jeune sans Canal +, sans aller au stade. J’ai suivi ce dernier avec canal en crypté et le walkman sur les oreilles pour avoir les commentaires sur fréquence nord à l’époque… Après le match je souhaitais faire la fête à Lens mais mon père avait rentré la voiture au garage et a gentiment refusé de m’y emmener. Régis Cailliau, 42 ans en 1998 Je suis président des musiciens du kop et présent à Bollaert depuis la saison 76/77. J’ai eu la chance de vivre des moments extraordinaires comme la victoire contre la Lazio de Rome avec Daniel Leclercq et Didier Six, la finale de Coupe de France contre le grand Saint-Etienne ou encore la victoire à Wembley contre Arsenal. Mais ce titre de champion de France en 1998 a une place à part parmi tous mes souvenirs. J’avais la chance d’être présent à Auxerre, le 09 mai dans un stade coloré de Sang et d’Or, c’était extraordinaire. Jonathan, 14 ans en 1998 Je suis supporter depuis la saison 1996/1997 et mon 1er match à Bollaert lors d’un Lens-Rennes en Trannin avec une victoire 2-0. J’ai plus passé mon temps à regarder le stade et les supporters que le match. Ce jour-là quelque chose est né. J’ai attrapé le virus Sang et Or ! Ce titre en 1998, ce sont des émotions décuplées que je peux résumer en 3 mots : incroyable, extraordinaire et inouï !  Un match en particulier qui me revient c’est cette victoire décisive à Metz 0-2 qui était alors le leader de l’époque. Avec le doublé de Drobnjak qui ne devait pas jouer. A partir de ce moment, on savait que rien ne pouvait nous arrêter ! J’ai du mal à ressortir un joueur en particulier. Mais je retiens Fred Dehu pour son sérieux, son impact physique et son intelligence de jeu. Sa passe décisive pour Lachor à Auxerre, quelle merveille ! J’ai eu la chance de discuter avec lui lors de la rencontre des Légendes à Liévin. C’est un mec bien, accessible et respectueux. Bien sûr Tony Vairelles a une place importante dans mes souvenirs. Sa fougue, sa motivation, la coupe mulet… C’est inoubliable! Le soir du titre, j’étais devant Canal + avec mon père. A 14 ans, c’était compliqué de sortir ensuite. Mais c’était un moment de joie en famille. Des moments que j’espère revivre ! Aujourd’hui, je me rattrape ! Vincent, 15 ans en 1998 Je m’appelle Vincent TAHON, j’ai eu 40 ans cette année et j’avais donc 15 ans quand le Racing a été champion de France et la FRANCE championne du monde. Ce titre de champion, c’est extraordinaire ! Je suis supporter du Racing depuis ma plus tendre enfance. Mon premier match à Bollaert, c’était avec mon père, je devais avoir 6 ans. Ce jour là, je pense que j’étais plus focalisé sur la Marek que sur le match. A cette époque c’était la 2e division, le Racing était descendu la saison précédente. De ce fait en ayant connu la 2e division 10 ans plus tôt, gagner le titre de Champion c’était vraiment extraordinaire ! Tout le monde se souvient du dernier match à Auxerre et de ce fameux but de Yoann Lachor qui nous donne ce titre devant METZ. Mais je me souviens d’un Marseille-Lens en début de saison. Lens gagne 3-2 là-bas avec un triplé de Drobnjak et Guillaume Warmuz qui sort un penalty. Quand on y repense c’était peut-être un des premiers signes de la saison extraordinaire que nous allions vivre. Il y en a tellement de joueurs qui m’ont fait rêver cette saison là, mais Anto Drobnjak m’a impressionné. Il n’est resté qu’une seule année mais ce fut la bonne. Je ne sais pas pourquoi il est parti, il est un peu sorti des radars avant de revenir en ligue 2 je crois, mais c’était un vrai poison dans la défense adverse. Le soir du titre, j’étais chez moi devant le multiplex de Canal + avec ma famille. Lorsque Yoann Lachor a marqué ce fameux but du titre, tout le monde a exulté. Nous étions tous stressés, car Metz était champion à ce moment-là. Les dernières minutes ont été à nouveau stressantes mais ils l’ont fait, ils ont tenu et c’était un moment de joie intense. J’aurais aimé partir pour Bollaert pour communier avec tout le peuple lensois mais à 15 ans on ne fait pas ce qu’on veut.

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