CULTURE SANG & OR

Nicolas

Monaco-Lens: une périlleuse quête de rachat

Trois jours après la désillusion athénienne et l’imbroglio autour de Kevin Danso, les Sang et Or replongent dans une nouvelle atmosphère volcanique, celle du stade Louis II. Humour. Mais sur la pelouse, un gros défi attend les Artésiens face à un prétendant au podium. Présentation de notre adversaire du jour avec Rémi Valet, fervent supporter de l’ASM. Comme le souligne Rémi, « l’AS Monaco est à la croisée des chemins de son histoire : tout d’abord, elle fête ses 100 ans d’existence cette année, ce qui n’est pas rien dans la vie d’un club de football. Et, après avoir racheté le club moribond à la 20e place de L2 en décembre 2011, le président et actionnaire majoritaire Dmitri Rybolovlev a annoncé sa volonté de vendre l’ASM, pour une transaction qui devrait sans doute intervenir au cours de la saison. »  Malgré ce contexte quelque peu incertain en coulisses, les Monégasques ont achevé la dernière saison en position de dauphin, s’assurant une place directe dans la nouvelle formule de la Ligue des Champions. Le début de saison est en tout point réussi, avec deux victoires lors des deux premières journées contre l’ASSE et l’OL. « Ce match contre le Racing est un premier vrai test contre une équipe qui a remporté ses deux premiers matchs et montré de belles choses, notamment contre Brest », souligne Rémi. Selon lui, cette opposition arrive d’ailleurs au bon moment. « Trois jours après une déconvenue en Grèce qui a dû mettre à l’épreuve les corps et les esprits et 48h après le vrai / faux départ de Kevin Danso à Rome. » Néanmoins la prudence reste de mise, surtout du fait du nouveau souffle apporté par le nouveau coach. « Will Still me donne l’impression d’avoir régénéré le groupe, et ouvert la porte à un nouveau cycle, même si il est sans doute un peu tôt pour le dire. Le recrutement semble avoir été pertinent, même si moins clinquant que la saison passée. Je ne pense pas le Racing capable de se mêler à la lutte pour la C1, mais je l’imagine être à la lutte pour les places européennes. À mes yeux, la stabilité défensive (Medina, Gradit, Samba) est une force du Racing, et je vois Zaroury et Saïd comme les principales menaces de l’autre côté du terrain. Je ne connais pas assez Satriano, mais il semble avoir l’ADN pour se faire vite adopter par Bollaert. » Côté effectif monégasque, Rémi juge que celui-ci semble meilleur sur le papier que celui de la saison dernière, même s’il craint un certain manque d’expérience : « Le point d’interrogation, c’est le départ de trois joueurs expérimentés et historiques du vestiaire : Maripan, Fofana et Ben Yedder. Au-delà de la perte sportive certaine, notamment pour les deux derniers cités, c’est un vrai déficit d’expérience dans le groupe car ils ont numériquement été remplacé par Christian Mawissa (19 ans), Lamine Camara (20 ans) et George Ilenikhena (18 ans). Cependant, les retours de blessures de Caio Henrique, Ben Seghir et Embolo, tous trois blessés une grande partie de l’année passée amènent une véritable plus-value à l’effectif. » Malgré tout, au jeu des pronostics, Rémi penche pour une victoire monégasque grâce à la force de frappe offensive de l’équipe : « Il y a du monde et ça va vite devant : Akliouche, Ben Seghir, Minamino, Embolo et Golovin de retour de blessure. Et puis, qui sait, peut-être que Balogun, un jour ? Je vois une victoire de l’ASM qui se dessine en seconde période : 2-0 ou 2-1, après une première période prudente de part et d’autre. » Pour finir sur une note d’humour : « On vous souhaite pleine réussite dans cette nouvelle ère avec Will Still, et on s’occupera de son prédécesseur pendant les deux derbies de la Côte d’Azur ! » Un grand merci à Remi pour sa disponibilité !  

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Le Panathinaïkos et Lens : une histoire vieille comme les calendes grecques

Arsenal et le Panathinaïkos partagent un point commun. Non, ce n’est ni la gastronomie ni le climat, mais bien le fait d’être des adversaires récurrents du Racing Club de Lens sur la scène européenne. Ainsi, comme pour Arsenal, c’est la troisième fois que les Athéniens se retrouvent sur la route des Sang et Or. Retour sur les deux précédentes confrontations. Ligue des champions 1998-99 : un goût d’inachevé Après avoir remporté le titre historique de champion de France à jamais gravé dans nos mémoires, les hommes de Daniel Leclercq découvrent pour la première fois la plus prestigieuse compétition européenne. Dans un groupe comptant l’ogre londonien d’Arsenal et le Dynamo Kiev mené par le fantastique duo Rebrov-Schevchenko, le Pana apparaît comme l’adversaire le plus à la portée des Sang et Or. Pourtant, les deux rencontres seront âpres. Le premier match à Bollaert est tendu. Le Racing n’arrive pas à déployer son jeu, comme tétanisé par l’enjeu. C’est sur un coup de dés que va se jouer le sort de la rencontre. Alors que le Racing vient de rendre sportivement le ballon aux Athéniens suite à la blessure d’un joueur, la défense grecque se loupe totalement. Wagneau Eloi ne laisse pas passer sa chance et ouvre la marque. La rencontre se solde par une victoire 1-0 sans éclat, mais qui permet tout de même au Racing de conserver ses chances de qualification. Le retour au stade olympique prend évidemment des allures de traquenard. Gervais Martel évoque des « comportements de voyous » après différents jets de projectiles sur les joueurs lensois. Les hommes de Daniel Leclercq, peut-être paralysés par cette atmosphère hostile, déjouent totalement. Et c’est assez logiquement que le Pana fait trembler les filets le premier. Malgré un sursaut en fin de rencontre, c’est avec une défaite au goût amer que le retour se fait dans l’Artois. L’espoir de qualification s’est sûrement joué lors de cette rencontre. Comme le souligne Daniel Leclercq : « On ne peut pas prétendre gagner un match en jouant seulement 20 minutes. » Coupe de l’UEFA 2006-07 : Un Racing à son apogée Le destin européen offre une occasion de faire la belle, neuf ans après la précédente double confrontation. Le Racing, alors mené par Francis Gillot, brille dans le championnat. Dauphin de l’intouchable Olympique Lyonnais, il propose un jeu chatoyant sous la baguette d’Eric Carrière. Pourtant, la première mi-temps offre l’image d’une équipe balbutiant son football par crainte d’encaisser ce fameux but à l’extérieur. La situation se décante au retour des vestiaires, par la mémorable frappe d’Issam Jemaa — suite à quoi certains supporters garderont encore la trace de la barrière de la Marek imprimée sur la peau. Malgré une égalisation de Salpigidis qui refroidit Bollaert, les Sang et Or dominent leur adversaire. Issam Jemaa et Aruna Dindane, sur pénalty, scellent un succès 3-1. Au retour, Francis Gillot et son équipe gèrent l’avantage du match aller et obtiennent leur qualification après un score nul et vierge. Avant un hypothétique duel aux calendes grecques, espérons que nos joueurs appliqueront le discours de Will Still en débutant cette rencontre comme s’il y avait 0-0, avec un seul objectif en tête : la victoire !

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Promesses d’une fin d’été

Fin des vacances d’été, nostalgie… Barquettes de chipolatas et crèmes solaires laissent place en tête de gondole aux cahiers grands carreaux et feuilles Canson. Fin de nos amours de vacances aussi, alors qu’on a vibré amoureusement sur cette plage et au karaoké du camping. Mais si on prolongeait l’idylle avec ce RC Lens nouveau style ? Notre amour véritable, celui qui nous accompagne depuis notre plus tendre enfance, le Racing Club de Lens, nous couvre de belles promesses d’un avenir radieux en cette auguste saison. Généreux, efficace, exaltant et surtout à notre image, il coche toutes les cases de l’amour d’été idéal, sans éléments rédhibitoires pour parodier les descriptifs vus sur les sites de rencontre. Nous nous étions quittés moribonds et un peu fâchés il y a quelques mois. Une certaine routine semblait s’être installée entre nous, la flamme paraissait presque éteinte, moins vive en tout cas. Mais dans un couple, la relation peut quelquefois être tumultueuse. Elle peut traverser des hauts et des bas, des moments de doute. Même si, cher Racing, tu sais très bien que je te reste fidèle. Malgré tes 118 ans, je te trouve toujours aussi beau et séduisant. Et il suffit d’une petite flamme, d’une esquisse d’étincelle pour que je succombe à nouveau à cette passion qui nous dévore. En te voyant jouer cette semaine, j’ai retrouvé ce qui m’a toujours attiré chez toi. Cette générosité sans calcul. Ce goût du risque, l’intensité et la fougue. On a vu des joueurs sang et or qui donnaient beaucoup, entendu un public qui poussait fort, ressenti une volonté farouche de pousser l’adversaire vers la rupture. Des moments de souffrance aussi parfois, mais tu connais l’histoire de ta région et tu ne peux pas vivre dans la facilité. Tu as besoin de ces épreuves, de ce sens du dépassement, qui font accomplir de grandes choses. Nous ne savons pas de quoi l’avenir sera fait. Si le groupe de Will Still a démarré sur les chapeaux de roue avec ces trois victoires en autant de rencontres officielles, en football tout se retourne très vite parfois. C’est évident que des défaites viendront ponctuer les pages de ce nouveau chapitre qui est en train de s’écrire. Mais sois convaincu que tant que tu afficheras ce visage, cette hargne devant l’adversité, nous t’aimerons encore plus. Merci pour ce bel été ! Et bon voyage en Grèce !

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Rendez-vous sur la dalle angevine

Après une probante préparation estivale, le Racing Club de Lens en mode Will Still inaugure sa saison au stade Raymond-Kopa d’Angers. Malgré une légitime étiquette de favoris, les Sang et Or devront se méfier d’une équipe surfant sur la dynamique de la montée. 5 novembre 2022, une incompréhension a lieu entre le parcage lensois et Franck Haise. Alors que les fidèles supporters artésiens veulent entonner le traditionnel «Chicoté », le futur ex-coach artésien refuse ce moment de communion par respect pour les Angevins. Après une victoire 1-2, les Sang et Or recollent alors au leader parisien, tandis que le SCO sombre à la place de lanterne rouge. Il est alors difficile à croire à une résurrection des noir et blanc. Entre le marasme sportif et les déboires extrasportifs à la direction du club, la cassure semble alors totale entre les supporters et le club. Pourtant, le club fête sa remontée dans l’élite après simplement une année dans l’antichambre du football français. Pour l’opération retour en Ligue 1, le club présidé par Saïd Chabane n’est pas allé chercher un recrutement ronflant pour son staff mais a privilégié la solution interne. C’est ainsi Alexandre Dujeux qui a mené de main de maître son effectif. Après deux années en tant qu’adjoint de Gérald Baticle, il prend les rênes de l’équipe première avec un objectif : redorer le blason d’un club connu pour sa fameuse « dalle angevine ». Opération plus que réussie avec une probante place de dauphin qui assure la montée en fin de saison. La réussite s’explique avant tout par un parcours à domicile qui a fait du stade Raymond-Kopa en une forteresse quasi imprenable. À la clé, le meilleurs parcours à domicile avec 13 victoires, 3 nuls et 2 défaites (contre Amiens et Saint-Etienne) et un Loïs Diony revanchard auteur de 15 buts. Pour assurer l’opération maintien, le SCO a décidé de miser sur des valeurs sûres de la Ligue 1 habitués aux opérations maintien. Ainsi Jim Allevinah, le virevoltant ailier du stade Gabriel-Montpied qui vient rejoindre son ancien coéquiper clermontois Cédric Houtoundji. Au milieu, l’ex-Brestois Haris Belkebla et l’ex-Strasbourgeois Jean-Eudes Aholou sont venus apporter leur expérience. C’est donc par petites touches que l’effectif a été amélioré, le club cherchant avant tout à capitaliser sur ce qui a fait la réussite en Ligue 2, un bloc compact et des projections rapides vers l’avant. Néanmoins, les hommes d’Alexandre Dujeux, contrairement aux Sang et Or, ne peuvent pas s’appuyer sur une préparation réussie pour capitaliser de la confiance. Celle-ci s’est achevée sur quatre défaites consécutives, contre Le Mans, Rennes, Lorient et Bastia. Quel visage vont donc offrir les Angevins face au Racing ? Celle d’un promu crispé et à l’image des derniers résultats amicaux ? Ou un groupe soudé, le couteau entre les dents, ayant à coeur d’enflammer son public dans un stade Raymond-Kopa flambant neuf et à guichets fermés? Nul doute que Jimmy Cabot et Angelo Fulgini, ex-fleurons des dernières grandes heures du SCO auront briefé leurs partenaires sur la nécessité d’être à 100%. Réponse ce dimanche vers 19h, pour ne pas reproduire le scénario du Brest-Lens inaugural de la saison dernière.

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Lens-Leicester : tour de chauffe européen

L’Ajax Amsterdam ou le Panathinaïkos, tel est le sort que nous a réservé le tirage au sort de la Ligue Europa Conférence. Autant dire que les hommes de Will Still seront rapidement plongés dans le grand bain européen. Après un nul convaincant contre le Bayer Leverkusen, c’est Leicester qui va permettre un tour de chauffe européen. Découverte de notre adversaire du jour avec @adam_cockerill. Fraîchement remonté dans l’élite et toujours mené par l’inoxydable Jamie Vardy, la survie est le principal objectif selon Adam Cockerill : « Le club est toujours sous la menace d’un retrait de points pour non respect du fair-play financier. Le maintien est donc le seul objectif à espérer. » D’autant que Leicester repart à zéro d’un point de vue tactique. Sous la baguette d’Enzo Maresca la saison dernière, les Foxes ont vu le technicien transalpin céder aux sirènes de Chelsea. Un départ douloureux pour Adam Cockerill. « À titre personnel, j’étais dévasté car c’est le coach qui a permis la montée en proposant un jeu agréable à regarder. C’est Steve Cooper qui a pris le relais mais son arrivée est moyennement appréciée. D’une part parce que c’est l’ancien coach de Nottingham Forest qui est un rival de Leicester. Et d’autre part car ses résultats n’étaient pas brillants. » Cette saison, Leicester pourra s’appuyer sur les hommes importants de la montée. Pour Adam Cockerill, « Harry Winks au milieu de terrain aime dicter le jeu. Ricardo Pereira, arrière latéral, est un joueur de grande classe qui, sans blessures, viserait sans doute plus haut. » Au niveau du mercato, les Foxes ont choisi d’investir dans des ailiers rapides et provocants. Ce sont ainsi Abdul Fatawu et Stephy Mavididi qui seront chargés d’enflammer les ailes du King Power Stadium. Au milieu de terrain, Bobby Decordova-Reid en provenance de Fulham arrive pour apporter de l’expérience, tandis que Caleb Okoli venu de Frosinone vient densifier physiquement le secteur défensif. Néanmoins, malgré ces investissement, « la plus grande perte est le départ de Kiernan Dewsbury-Hall à Chelsea. C’est un pur produit du club, l’élément majeur de notre équipe qui nous quitte », ajoute Adam Cockerill. Leicester et le Racing ont un point en commun : avoir eu Nampalys Mendy dans l’effectif. « C’est un joueur que j’ai beaucoup apprécié. Bien qu’ayant connu des difficultés à Leicester, il a toujours été très professionnel », se remémore-t-il. La rencontre à Bollaert-Delelis est d’ailleurs très attendue : « Voir Lens en Ligue de Champions m’a rappelé la présence de Leicester après le titre en 2016. C’est toujours agréable de voir des clubs atypiques se frotter au plus haut niveau. C’est un vrai test d’affronter un club européen en préparation, et votre stade et son ambiance sont atypiques. Nous sommes très impatients ! »

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L’attente invisible

Coincée entre l’Euro, une intense cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques et le début des épreuves, la préparation estivale du Racing Club de Lens se déroule dans une certaine discrétion. Un sentiment renforcé par un marché des transferts relativement amorphe pour le moment. C’est en effet un sentiment étrange qui habite cette avant-saison de notre Racing. Habituellement, nous sommes rongés par un manque persistant provoqué par l’absence de Bollaert et des Sang et Or. Mais cette année, notre attention est aspirée par l’ivresse de ces Jeux Olympiques à domicile. Nous nous surprenons alors à vibrer devant des performances individuelles. Comme le dit l’adage : pour vivre heureux, vivons cachés. C’est donc en stage au Pays-Bas que Will Still affine sa tactique, loin des projecteurs médiatiques. Bien que de nombreuses interrogations sur l’effectif final soient encore en suspens, une chose semble certaine : le Racing en mode Will Still sera offensif et sans calcul. La preuve en est avec la bagatelle de six buts inscrits lors des matchs de préparation contre Utrecht. Plusieurs enseignements émergent de ces rencontres. Tout d’abord, la bonne forme et l’efficacité de Wesley Saïd. Si son corps le laisse tranquille, il pourra enfin être un facteur X pour l’attaque artésienne. Ensuite, Stijn Spierings s’affirme au milieu de terrain. Celui que l’on a désigné comme une erreur de casting a soif de revanche. Et dans un contexte budgétaire restreint, il apparaît comme une nouvelle recrue dans l’effectif. Enfin, une alchimie entre Will Still et ses joueurs se dessine. Le technicien belge apporte sa fraîcheur et les sourires sont de retour sur des visages encore crispés en fin de saison dernière. La pression va cependant commencer à monter à l’orée du mois d’août. Les rues lensoises actuellement plongées dans une certaine torpeur estivale attendent le frémissement de la vague Sang et Or. Non pas celle des épreuves de surf à Tahiti, mais celle attendue ce samedi 3 août pour la rencontre face au Bayer Leverkusen. L’occasion d’enfin revoir des familles grimées avec les maillots que l’on se transmet de génération en génération. D’entendre des chants montrer des tribunes. De retrouver les connaissances que l’on côtoie seulement au stade. Lors de cette rencontre, nous aurons bien évidemment une pensée pour un absent sur la feuille de match, et pas des moindres : Neil El Aynaoui. Loin de nous réjouir d’un transfert avorté qui le maintient dans notre effectif, nous ne pouvons qu’être solidaires envers un jeune joueur qui subit une épreuve à la fois physique et mentale. Espérons que le sort nous épargne d’autres déconvenues estivales.

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En piste !

Après une fin de saison agitée en coulisses, le Racing en mode Will Still entre en piste avec huit matchs de préparation. Cinq rencontres sont prévues afin de monter en puissance progressivement, avant les affiches de prestige contre le champion d’Allemagne, Leverkusen, et le Leicester de l’inoxydable Jamie Vardy. Tour d’horizon des adversaires. Deux clubs issus de la Jupiler Pro League sont d’abord au programme de cette préparation estivale. Ce samedi 6 juillet c’est une opposition face à Courtrai qui ouvrira le bal. Le Koninklijke Voetbalclub Kortrijk sort d’une saison 2023-2024 particulièrement éprouvante. Lors de la saison régulière, le club a fini à l’avant-dernière place du championnat, avec simplement 22 buts inscrits, soit la plus mauvaise attaque du championnat. Le salut est venu d’un sauvetage miraculeux dans les play-offs de relégations après une victoire rocambolesque contre le Lommel SK, en inscrivant contre toute attente quatre buts lors de la prolongation. Nous vous faisons grâce d’une explication exhaustive du système de relégation et promotion chez nos voisins, illisible. À noter que Courtrai a vu passer dans son effectif des figures connues de notre Ligue 1 comme Terem Moffi et Youcef Attal, mais également un ancien de la maison sang et or, Steven Joseph-Monrose. La seconde opposition face à un club du pays natal de notre nouvel entraîneur sera la rencontre face à l’OH Louvain. C’est un avant-goût du match contre Leicester qui s’annonce. En effet, dans ce football de la multipropriété, le Oud-Heverlee Louvain a pour propriétaire depuis 2016 le groupe Thaïlandais King Power. L’ancien Den Dreef Stadion s’appelle désormais le King Power Stadium. Le club entraîné par Oscar Garcia a fini à une honorable douzième place, juste au dessus de ligne de flottaison des barrages de relégation. Entre ces deux rencontres franco-flamandes, c’est le Red Star, promu en Ligue 2 après son titre de champion de National, qui va se présenter face au Racing le 12 juillet, à Billy-Montigny. À l’instar des Sang et Or, les Audoniens ont vécu une fin de saison agitée en coulisses. Tout d’abord leur médiatique entraîneur Habib Beye n’a pas prolongé son aventure au stade Bauer à la fin de son contrat le 30 juin. C’est Grégory Poirier, auteur d’une brillante saison avec le FC Martigues, auréolé lui aussi d’une montée en Ligue 2, qui a pris les rennes du club de Saint-Ouen. L’autre incertitude provient du fond 777 Partners qui détient le club. Celui-ci est visé par 16 plaintes pour fraudes et impayés outre-Atlantique. Le Standard de Liège, autre club dans son giron, est proche de la liquidation. Dans la très politisée tribune Rino Della Negra, les actions de protestation contre l’actionnaire sont permanentes. Néanmoins, c’est un club avec des certitudes sur le terrain et sur le banc de touche qui va se présenter et offrir une belle opposition. Enfin la montée en régime se terminera par une double confrontation contre le FC Utrecht, qui viendra ponctuer une semaine de stage. Acteur bien connu de l’Eredivisie, le club est pratiquement le jumeau comptable du Racing Club de Lens lors de la dernière saison. Les deux clubs ont fini tous deux à la 7e place du championnat, avec 51 points pour les Sang et Or et 50 pour la ville de naissance de Marco Van Basten. Un adversaire d’un calibre semblable à celui Racing va donc permettre d’aborder la dernière ligne droite de cette préparation. La première page du chapitre Will Still va donc s’écrire. Dans un horizon du football français incertain avec des droits TV toujours en attente, et un mercato quelque peu bloqué tant que l’Euro se joue encore, cette préparation visera à créer des liens humains et des automatismes. L’effectif lensois va encore connaître des mouvements, la direction sportive elle-même ne sachant pas encore tout à fait à quoi ressembleront les onze alignés contre le Bayer et Leicester. Mais retrouver le Racing, en ces temps troublés, c’est déjà une bouffée d’oxygène.

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Les bienfaits d’un temps calme

Supporters lensois, pourquoi cet air si sérieux ? Il faut mettre un petit sourire sur ce visage. Reconnaissons que la santé mentale des Sang et Or a été mise à rude épreuve pendant plusieurs semaines. Et face à l’hystérie qui semble s’être emparée du pays tout entier, le retour à une certaine forme de temps calme, voire d’harmonie dans les couloirs de la Gaillette, même désertés, n’est pas pour nous déplaire. Photo RC Lens Le temps calme a ses vertus. Replongeons un instant en enfance, du temps de l’école maternelle. Nous sommes dans la salle d’éveil après le déjeuner (enfin, le dîner, comme on dit souvent chez nous) pour le temps de la sieste. Confortablement installés dans un petit matelas à même le sol, serrant contre nous notre doudou, peut-être une écharpe sang et or. Plus tard, lorsqu’on arrive dans la cour des grands, c’est directement sur notre pupitre d’écolier que nous somnolons quelques minutes la tête blottie entre nos mains. Certaines entreprises nous offrent, une fois devenus adultes, la petite sieste réparatrice, voire proposent des ateliers sophrologie. L’arrière-cuisine des Sang et Or, en ce printemps 2024, n’a pas particulièrement été embaumée par des effluves d’encens ou une ambiance feng shui. Le départ de Franck Haise pour les sunlights de la French Riviera a été suivie de celui d’Arnaud Pouille, l’enfant du pays. À cela s’est ajoutée l’arrivée de Pierre Dréossi, très fraîchement accueilli par les amoureux du club, et combinée à un serrage de ceinture financier du fait, entre autres, de la brillante réussite de Vincent Labrune dans le dossier des droits télé. Avec la météo ambiante, il ne faisait pas bon se promener au bord de la Souchez en écoutant le grand Jacques chanter : « Avec un ciel si bas qu’un canal s’est pendu ». C’était beaucoup, voire trop pour les nerfs du peuple sang et or, qui a pu le faire comprendre avec moult banderoles de contestation et lors d’échanges trahissant son inquiétude. Néanmoins, une éclaircie est apparue au milieu de la grisaille qui semblait s’être durablement installée dans le ciel d’Artois. L’arrivée de Will Still, jeune entraîneur offensif, nous a redonné le sourire. Au terme de cet enchaînement à vitesse grand V, c’est désormais une certaine forme d’accalmie qui semble revenue. On reprend le temps d’écouter notre respiration, de souffler. Bien aidé, il est vrai par l’actualité politique qui éclipse les aléas d’un club de football. Après l’incertitude, vient désormais le temps du ressourcement, l’occasion de renouer avec un équilibre, qui sera suivie du temps des projets. Effectif, schémas de jeu, recrues : un travail au temps long qui demande de l’apaisement et de la sérénité avant les retrouvailles avec le bruit et la fureur de la compétition. Celui du retour à Bollaert-Delelis que nous attendons tous, dès l’amical contre Leverkusen début août. Au diable les huiles essentielles, l’harmonie des notes du sitar et les saveurs d’un thé aux fleurs de Bach ! Rendez-nous l’odeur des frites, la mélodie d’un « Si tu ne chantes pas, alors reste chez toi ! » , et le goût du houblon sur la langue. Une nouvelle fois pour paraphraser Brel : « Ma mère arrête tes prières, ton Jacques retourne en enfer ! Le Racing est revenu ! »

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Football et mémoire de la mine: tour d’horizon européen

« Les Corons » à la reprise, la cloche marquant la descente de la cage au moment de l’entrée des joueurs, les maillots de Sainte-Barbe, des lampes de mineurs remises en fin de saison… Depuis plusieurs années, le Racing Club de Lens multiplie les clins d’œil à son passé minier. Et il n’est pas le seul à cultiver ce souvenir des liens entre extraction du charbon et football. Le Racing Club de Lens est loin d’être le seul club de football européen qui peut se targuer d’une culture houillère et ouvrière. Dans la région, le VAFC (A comme Anzin à l’origine, ville où siégeait ce qui fut longtemps la plus grande compagnie minière française) est aussi marqué par cet héritage. À l’étranger, le bassin belge, du Borinage jusqu’à la Campine, la Ruhr en Allemagne ou le Limbourg aux Pays-Bas ont conservé les traces d’industries charbonnières aujourd’hui fermées. Le football y joue toujours un rôle central dans l’affirmation de la fierté de son territoire. Culture Sang et Or s’est rendu dans différentes régions minières, en France mais aussi aux Pays-Bas et en Allemagne à la rencontre des liens encore existant entre la mine et le football. Des supporters et des salariés ont accepté de témoigner sur les traces de la mine qui imprègnent les travées des stades et sur la façon dont leurs clubs respectifs perpétuent cet héritage. Comme l’indique Sebastian Pantförder, responsable du pôle tradition et des relations avec les supporters, « Schalke 04 a été fondé en 1904 par des enfants de la classe ouvrière. Ceux-ci travaillaient à la mine Consol et l’usine de poêles de Küppersbusch » dans la ville de Gelsenkirchen, dont Schalke est un quartier industriel. Le président emblématique du club, Fritz « Papa » Unkel, est employé par la mine de Consol. Celle-ci met à disposition du club des terrains et offrent une aide à la construction du stade Kampfbahn Glückauf . Le « Glückauf », qui veut dire « Bonne chance » (sous-entendu : de trouver du minerai, ou de remonter sans encombres à la fin de son poste), est la devise des mineurs de fond allemands et lorrains. Comme le précise Sebastian, « tout au long de son histoire Schalke a entretenu des relations étroites avec les mineurs de fond ». En 1997, alors que l’exploitation du charbon est en déclin, le club organise un match de bienfaisance contre Bochum, autre ville houillère. Les fonds sont destinés aux familles de mineurs confrontées aux fermetures. En avril 2000, les 3.000 mineurs du Zeche Hugo à Gelsenkirchen sont invités par le club après la fin de leur charbonnage. Ce geste sera réédité en 2015 lors de la fermeture du puits Auguste Victoria à Marl. Le club occupe depuis 2001 l’utramoderne Veltins-Arena, bâtie à côté du vieux Parkstadion, mais « l’âme minière est toujours présente », soutient Sebastian. Les salons VIP portent les noms des différentes mines de Gelsenkirchen: Alma, Dahlbusch, Hibernia, Hugo, Nordstern, Westerholt. Le tunnel qui mène les joueurs sur le terrain représente une galerie de mine. De même que « Les Corons » résonnent à Bollaert, à Gelsenkirchen, c’est le « Steigerlied » (« Chant du porion » en français) qui est repris à pleins poumons avant chaque match. Il est donc logique de croiser de nombreux anciens mineurs dans les tribunes de la Veltins-Arena. Ainsi, depuis quatre générations les Herzmanatus sont mineurs de père en fils. Pendant 25 ans, Klaus était lui-même mineur de fond au Zeche Hugo avant d’intégrer le comité d’entreprise. Ce supporter de Schalke 04 depuis cinquante ans fait partie des nombreux mineurs abonnés. Passionné par son métier et par le football, il gère deux musées, l’un consacré à sa passion pour Schalke 04, qui affiche une importante collection de maillots portés par d’anciennes gloires du club et de la Manschaft, et l’autre sur le site du Zeche Hugo. « Grâce à ce musée, nous avons pu sauver le chevalement de la destruction. Nous accueillons régulièrement des joueurs de l’effectif professionnel. La mine et Schalke ne font qu’un ! » « Je suis ami avec d’anciens mineurs français, belges et hollandais. Je souhaite que cette solidarité entre les habitants de régions minières perdure et je suis très heureux de voir les nouvelles générations qui perpétuent cet héritage », affirme-t-il. D’ailleurs Klaus suit régulièrement les résultats du RC Lens. Il émet un souhait, « venir à Lens le temps d’un match et accueillir des Lensois à Gelsenkirchen ». Pour faire vivre cette solidarité déjà présente en 1906, lorsque douze sauveteurs allemands sont venus depuis la Ruhr porter secours à leurs camarades après la catastrophe des mines de Courrières. D’après Sebastian, le responsable du pole tradition au sein du club, « des relations et un accueil informel et individuel de supporters de territoires communs peuvent être envisagés sans s’engager formellement ». Actuellement en difficulté sportivement, en deuxième division de la Bundesliga, Schalke 04 avait l’habitude d’offrir aux délégations de ses adversaires européens une lampe de mineur. Une habitude qu’a adoptée le RC Lens pour son retour sur la scène continentale, et de quoi peut-être espérer des relations amicales entre les deux clubs et les deux publics. Klaus ajoute : « Je souhaite pouvoir afficher un maillot de Lens dans mon musée et je remercie le club et tous les supporters de faire vivre la mémoire minière au présent ». Dans des Pays-Bas où règnent sans partage trois grands clubs, l’Ajax, Feyenoord et le PSV, le territoire du Limbourg est méconnu. Appelée en néerlandais « Mijnstreek », la région des mines a été comme le Nord-Pas-de-Calais profondément marquée par l’exploitation charbonnière. Un demi-siècle après l’arrêt de l’activité, de nombreux vestiges subsistent notamment à Heerlen. Le club de Roda JC, dans la ville de Kerkrade, fut et reste le club des mineurs à l’instar du Racing Club de Lens. Dans les années 1950, on a même compté jusqu’à dix ouvriers des mines parmi les titulaires de l’équipe. Quand le Racing Club de Lens attire des supporters de toute la région, bien au-delà du bassin minier, le Roda JC affiche lui un supportérisme très local et donc fortement enraciné dans son passé industriel. Cette spécificité du public tient à la concentration géographique de l’activité du charbon dans un

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Le rideau sur l’écran est tombé

« C’était la dernière séance et le rideau sur l’écran est tombé. » La saison du Racing Club de Lens s’est achevée hier sur la pelouse de Bollaert-Delelis. Les Sang et Or ont été à l’image de la partition générale de cette année. Brillants et dominateurs en première période, les jambes flageolantes en seconde. L’essentiel est néanmoins conservé avec une nouvelle qualification européenne. Il régnait une atmosphère particulière au coup de sifflet final dans les travées de Bollaert-Delelis. Un mélange paradoxal de déception et de satisfaction. Une envie de communion avec son équipe, mêlée d’une certaine retenue, comme deux êtres refusant le premier pas. La Fédération Française de la Loose avait cru bon de nous rappeler la fameuse 96ème et le coup de poignard amiénois. C’est encore une 96ème minute qui nous poignarde avec le pénalty d’Alexandre Lacazette à Décines qui nous prive d’Europa Ligue. Ce poignard n’est cependant pas une lame si tranchante, plutôt un léger canif. En effet, ce n’est pas tant la victoire lyonnaise qui nous crucifie que l’incompréhensible baisse de régime et les défaillances individuelles des cadres. Comme une copie de la partition en Forêt Noire. Heureusement, les matchs de championnat ne se terminent pas par des prolongations. On dit souvent que pour comprendre le présent et préparer l’avenir, il faut connaître son passé. Alors replongeons-nous dans la saison post-titre de 1998. Après l’euphorie d’une performance historique, le Racing doit composer avec le départ de son meilleur buteur Anto Drobjnak, comme cette saison avec Loïs Openda. Au milieu de terrain, nous sommes orphelin de notre leader technique Stéphane Ziani. Cette saison, on regrette l’absence de Seko Fofana. Les clés du jeu sont confiés à un jeune espoir venu de Châteauroux, Stéphane Dalmat, qui aura du mal à porter sur ses épaules le poids de la responsabilité et du montant de son transfert. Cela nous fait évidemment penser à la saison d’Andy Diouf et d’Elye Wahi. Malgré tout, les Sang et Or réussiront l’exploit de Wembley. L’Europe aura les yeux écarquillés devant les 8 000 supporters lensois plus bruyants que 70 000 anglais. Lens a redécouvert l’Europe après des décennies de pain noir, faisant chavirer Bollaert et les parcages européens dans une atmosphère incandescente. En 1999, le Racing a fini sixième, la frappe croisée de Daniel Moreira au Stade de France nous offrant le ticket européen. Cette année, la septième place nous permet de goûter à nouveau aux saveurs continentales. La vie est faite de plaisirs simples. Dans notre région encore plus qu’ailleurs. Bollaert, par ses plaisirs minuscules et le bonheur de notre routine au stade, est l’un de ces plaisirs. Aujourd’hui commence notre période de manque. Ces quelques mois sans la frite que l’on mange assis sur les gradins et l’embrassade que l’on donne à notre voisin inconnu lors d’un but. L’important dans cette intersaison sera de retrouver de la sérénité en coulisses, et surtout, de faire l’éloge de la simplicité. Avec quatre directeurs sportifs en trois ans, des rumeurs incessantes, des discours ambigus sous la forme de « je dois me poser et réfléchir », le club et les supporters naviguent dans un certain déséquilibre. L’être humain aime être équilibré, notre oreille interne veille constamment à nous maintenir debout et droit. Le Racing doit ménager son oreille interne et retrouver cette unité entre la direction, le secteur sportif et les supporters. Bonne trêve à tous et à toutes, et vive le Racing Club de Lens.

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