CULTURE SANG & OR

Sifflez en travaillant

Sifflez en travaillant,
Et le balai paraît léger si vous pouvez siffler,
Frotter en fredonnant,
Le temps va vite quand la musique vous aide à travailler

Photo Daily Sports

Cet adage de Blanche Neige et les sept nains n’a pas eu la même saveur au moment du remplacement d’Elye Wahi samedi soir à Bollaert-Delelis. Cependant, il convient de prendre du recul face à cet évènement. Depuis samedi, les « Bollaert a changé » fusent. Les sifflets sont inhérents à la vie d’un stade de football. Bollaert a déjà sifflé ses joueurs après une victoire lors d’une saison où le Racing jouera le titre. Mais cet épiphénomène est surtout symptomatique d’une tension à tous les étages depuis un mois.

Tension sur le terrain, matérialisée par une crise de résultats contre des adversaires pourtant à notre portée – rien de surprenant à voir des jambes qui flageolent lors du dernier geste quand le doute est dans les esprits ; tension dans les coulisses quand la direction sportive semble naviguer à vue depuis le drame Ghisolfi ; et enfin, tension chez les supporters. Ces derniers ont l’impression de ne plus reconnaître leur équipe et reprochent aux joueurs une certaine forme de nonchalance, voire de mépris. Une accumulation de frustrations qui aboutit à des sifflets malgré les trois points.

Le meilleur remède pour retrouver la confiance ? Le goût de la victoire. C’est chose faite contre Clermont. Certes, pas de la plus belle des manières, mais l’essentiel est là. Ce succès acquis dans le doute permet au Racing d’avoir les cartes en mains dans ce sprint final.

Photo Onze Mondial

Comme dans la vie, le football est fait d’apprentissages et de leçons qui nous font grandir. Quand on est enfant, on apprend à faire du vélo, on tombe, on se relève, et nos blessures finissent par cicatriser. On apprend aussi à siffler. Au début, on se frustre en n’entendant pas le son attendu. Alors, on réessaie, on se concentre en répétant les conseils de notre père pour bien placer ses lèvres. Puis vient la délivrance, ce bruit strident et aigu.

Hasard du calendrier, les Sang et Or se déplacent au temple du sifflet lors de la prochaine rencontre. Chaque supporter lensois espère entendre une bronca tomber des tribunes du Vélodrome : le signe d’une victoire artésienne en terre phocéenne avant un retour dans le Pas-de-Calais le cœur léger. Un retour en sifflotant.

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