CULTURE SANG & OR

Un anniversaire et deux gueules de bois

Du citrate de bétaïne et du paracétamol, voilà le kit de survie du supporter lensois après cette semaine. Nous sommes passés par toutes les émotions, l’euphorie et la joie, l’inquiétude puis la désillusion, l’incompréhension et l’espoir, et enfin le désespoir. Telle est la dure loi du football.

Ce jeudi 22 février, une faille spatio-temporelle m’a replongé aux plus belles heures de mon adolescence et de ma peau acnéique. J’avais beau plisser mes yeux, j’ai cru être transporté en décembre 1999. J’ai vu la réincarnation de Joseph-Désiré Job en train de se jouer de son défenseur devant une tribune lensoise ivre de bonheur. Pourtant, la dure réalité du scénario final m’a fait comprendre que nous n’étions pas au Fritz Walter Stadion. Je me suis mis à rêver à l’épopée européenne. J’aurais aimé être en 1999. Pas de nostalgie ou de passéisme mal placé, mais le souvenir d’une époque où l’après-match se faisait le lendemain à la lecture du journal avec un café le matin. Où les critiques ou avis sur un joueur se faisait dans l’intimité d’une conversation en famille, entre amis ou entre collègues. Où le vomi d’insultes et de menaces caché derrière la lâcheté d’un pseudo restait dans le privé.

Comme me l’a répété quelqu’un, « on peut critiquer un jouer mais on ne doit jamais attaquer l’homme ». Une maxime qui devrait être partagée par tous. Malheureusement, ce n’est pas le cas.

Il y a fort à parier que des pères de famille se cachent derrière ce type de comportement. Des insultes ont-elles déjà fait progresser leurs enfants ? Des encouragements et de la motivation ne seraient-ils pas davantage bénéfiques ? Elye Wahi en est le parfait exemple. Sifflé lors de ses sorties par une partie du public, celui-ci a été constamment soutenu par Franck Haise et plusieurs banderoles dans le kop. Le résultat est visible sous nos yeux. Buteur, passeur, investi, sa mue en tant que facteur X est en train d’opérer.

Photo Culture Sang et Or
Photo Culture Sang et Or

Alors oui, nous aurions aimé fêter un anniversaire avec un autre scénario. Nous aurions voulu souffler les trente bougies des Tigers avec un gâteau ayant le goût sucré et réconfortant de la victoire. Néanmoins, les résultats de cette journée de championnat nous sont plutôt favorables, avec un Racing à l’affût des places européennes. Nul doute que le perfectionniste Franck Haise mettra les fondamentaux au programme des entraînements cette semaine. Après avoir regretté une attaque aphone, nous voyons l’autre côté de la pièce avec notre défense, vantée comme une des plus hermétiques du championnat, qui a pris l’eau par deux fois cette semaine.

Tout est une question d’équilibre. Et pour notre club qui ne cesse de grandir par cette stabilité, cet équilibre nous permettra de rester dans les sommets. Ce lundi matin fait mal à la tête, notre bouche a le goût pâteux de la défaite. Mais la pluie vient chasser les idées noires. Cela ne reste que du football, même si pour beaucoup, le Racing vaut tellement plus.

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