C’est une longue histoire que celle, depuis près d’un demi-siècle, des confrontations entre le RC Lens et les clubs des îles Britanniques. Avant la deuxième confrontation de la saison contre Arsenal, à l’Emirates Stadium de Londres, revenons sur les autres rencontres du RC Lens face aux équipes évoluant de l’autre côté de la Manche. IRLANDE, 1975-76 L’affrontement avec le club irlandais de Home Farm lors de la saison 1975-76 est le tout premier match européen de l’histoire du Racing Club de Lens. En 1975, Home Farm joue dans le championnat d’Irlande depuis trois saisons seulement. Le plus grand exploit de ce club de Dublin est sa victoire en Coupe d’Irlande la saison précédente contre le Shelbourne FC, qui lui vaut de participer à la Coupe d’Europe des vainqueurs de coupe. Côté français, le grand Saint-Étienne a réalisé le doublé Coupe-championnat en 1974-75, et le RC Lens, finaliste de la Coupe de France, se retrouve donc également qualifié. Dans l’effectif, on retrouve les joueurs phares que furent Daniel Leclercq, Jean-Marie Élie, Roger Lemerre, Eugeniusz Faber et Didier Notheaux. Arnold Sowinski, ancien joueur du Racing, est désormais entraîneur. Les Sang et Or rencontrent le Home Farm FC lors des seizièmes de finale. Le match aller, le 17 septembre 1975 au Whitehall Stadium, se solde par un match nul, 1-1. Alain Hopquin, qui a ouvert le score à la 11e minute, reste dans l’Histoire comme le premier joueur lensois ayant marqué en Coupe d’Europe. Le match retour se déroule à Bollaert, le 1er octobre. Dire que les Sang et Or font forte impression serait un euphémisme. Didier Notheaux ouvre le bal à la 10e minute, suivi par Juan Mujica sur penalty dix minutes plus tard. Alfred Kayser inscrit rien moins qu’un triplé. Et enfin, Robert Llorens, qui avait remplacé le premier buteur, conclut la mise à la 80e minute. Score final : 6-0. Lens s’inclinera malheureusement au tour suivant contre les Néerlandais de l’ADO La Haye. ÉCOSSE, 1986-87 Une dizaine d’années plus tard, les Lensois ont cette fois affaire à des Écossais, avec le club de Dundee United. Il a d’abord porté le nom de Dundee Hibernian lorsqu’il a été créé en 1909 par la communauté irlandaise catholique de la ville, comme le furent le Hibernian FC à Édimbourg en 1875 et le Celtic FC à Glasgow en 1887. « Hibernian » vient tout simplement de Hibernia, nom latin de l’île d’Irlande. Les couleurs arborées à l’époque étaient donc sans surprise le vert et le blanc. Mais en 1923, le club est sauvé de la faillite par des hommes d’affaires de Dundee, et il n’est alors plus question de mentionner les origines irlandaises du club. Ses couleurs deviennent le noir et le blanc, avant de laisser place au orange et noir en 1969. Entraînés par Jim McLean depuis 1971, les Dundonians traversent au début de la saison 1986-87 leur période la plus faste. Ayant terminé troisièmes du championnat à l’issue de la saison 1985-86, ils se sont qualifiés pour les 32es de finale de la Coupe de l’UEFA. À Lens, l’équipe est alors composée de noms qui nous sont encore chers, comme Éric Sikora, Didier Sénac, Francis Gillot, Jean-Guy Wallemme ou encore Chérif Oudjani. Une cinquième place au classement de la saison 1985-86 les envoie eux aussi en 32es de finale de la Coupe UEFA. Le 17 septembre 1986 se joue le match aller, à Bollaert. Les Lensois l’emportent sur le plus petit des scores grâce à un but de Daniel Carreño à la 41e minute. Le match retour se soldera quant à lui par une défaite 2-0 à Tannadice Park, après avoir encaissé un but de Milne à la 55e minute et un autre de Coyne cinq minutes plus tard. Les Lensois sont éliminés dès leur entrée en lice. Maigre consolation : ils se sont inclinés face aux futurs finalistes de cette seizième édition, qui ne seront battus que par les Suédois de l’IFK Göteborg (2-1). ANGLETERRE, 1998-99 L’Histoire nous joue parfois de drôles de tours. Alors que depuis ses débuts européens le RC Lens a affronté à trois reprises un club anglais lors de compétitions officielles, à chaque fois, le sort semble prendre un malin plaisir à nous adjoindre le même adversaire : Arsenal. Fondé en 1886 par des ouvriers de la manufacture d’armes de Woolwich, le club londonien cristallise en France un singulier mélange de tension et d’affection, principalement à Lens pour la première, et plus largement dans l’hexagone pour la deuxième. L’effectif d’Arsenal est composé à cette époque de noms qui ont aujourd’hui encore gardé un écho particulier : Denis Bergkamp, David Seaman, Ian Wright, et bien sûr la ribambelle d’internationaux français que furent Thierry Henry, Patrick Vieira, Emmanuel Petit et Nicolas Anelka. Ce groupe est également entraîné depuis deux ans par un Français, Arsène Wenger, un relatif inconnu à son arrivée en Angleterre. Cela ne l’a pas empêché de remporter à la fois le championnat et la FA Cup en 1997-98, qualifiant ainsi son club en Ligue des champions pour la première fois de son histoire. De l’autre côté de la Manche, ce sont d’autres noms emblématiques qui résonnent : Guillaume Warmuz, Yoann Lachor, Frédéric Déhu, Valérien Ismaël, Franck Queudrue, Marc-Vivien Foé, Mickaël Debève, Vladimír Šmicer, Pascal Nouma, Tony Vairelles, Daniel Moreira et bien sûr Éric Sikora. Des joueurs qui ont permis au Racing d’entrer dans une nouvelle dimension. En effet, après un titre de champion de France pour la saison 1997-98, les hommes de Daniel Leclercq ont eux aussi décroché leur ticket pour la toute première participation du club à la Ligue des champions. Ils se retrouvent dans le groupe E avec Arsenal, le Dynamo Kiev et le Panathinaïkos. C’est d’abord Arsenal qui débarque en Artois dans les crampons du favori. Pour la première fois, l’hymne de la Ligue des champions résonne à Bollaert. À la 51e minute, Marc Overmars reprend une passe en profondeur d’Emmanuel Petit et trompe Guillaume Warmuz. Les Lensois redoublent d’efforts pour revenir au score. Une nouvelle frappe d’Overmars crée la frayeur à la 56e minute, mais elle est