Dans l’épisode précédent, nous sommes revenus sur les défis qu’a dû relever l’attaque lensoise suite à plusieurs ventes et blessures, et avons vu comment le club s’est adapté après le départ de plusieurs joueurs clés. Mais le RC Lens devra encore affronter quelques tourments avant la fin de la saison. Émoi en interne Les inquiétudes évoquées précédemment sont donc rapidement balayées d’un revers de main, et Lens va bon train en ce début de saison : 6 victoires et 3 nuls, dont un point arraché contre Reims malgré un carton rouge sur Deiver Machado à l’heure de jeu. Tout va pour le mieux. Mais le 5 octobre, un nuage noir s’invite dans le ciel bleu artésien : à quelques jours du premier derby de la saison, Florent Ghisolfi annonce faire ses valises et partir à Nice ! Le départ du directeur sportif laisse plus qu’une simple chaise vacante, car il était à l’origine d’un bon nombre d’excellents recrutements pour le club (Seko Fofana, Jonathan Clauss, Brice Samba ou encore Loïs Openda, pour ne citer qu’eux). Le remplacer ne semble pas une tâche facile, et la pilule a du mal à passer. Seko Fofana ne nie pas l’évidence : « On a été perturbés, on a été déçus. J’avais l’impression que c’était un décès. » Le RC Lens a cru devoir encaisser un autre coup dur : le départ de Grégory Thil, recruteur au club, très proche de Florent Ghisolfi. « Je ne serai pas parti à Nice sans lui. C’est un homme exceptionnel qui travaille dans l’ombre et s’est investi pour le RC Lens » a même assuré ce dernier. Mais le club ne se laisse pas faire. Après de longues négociations et une proposition de revalorisation salariale, Grégory Thil décide finalement de rester à Lens et accède au poste fraîchement libéré de directeur sportif. Par ailleurs, une autre nouvelle va apaiser les tensions. Le 13 octobre, Franck Haise est nommé manager général du RC Lens et prolongé jusqu’en 2027. « Cela nous rassure beaucoup que le coach passe manager général. On est très contents pour lui et c’est une bonne évolution », confie Seko Fofana. Florent Ghisolfi ne part tout de même pas seul. Le 12 novembre, on apprend que Nice est parvenu à débaucher Laurent Bessière, directeur du département performance de Lens, et Ghislain Dubois, l’un de ses adjoints responsable de la préparation physique. Deux éléments précieux au club. Le communiqué du Racing laisse transparaître une certaine amertume et souligne que « la qualité du travail effectué est inversement proportionnelle à celle du timing choisi pour leurs annonces ». Mais à Lens, chaque problème a sa solution, et on ne met jamais bien longtemps à la trouver. Dix jours plus tard, le Racing annonce avoir déjà trouvé le remplaçant de Laurent Bessière : Benoît Delaval, ancien préparateur physique à Leeds. Son exigence et son professionnalisme aux côtés de Marcelo Bielsa permettent à l’équipe de gagner considérablement en intensité, sans que la fréquence des blessures n’augmente pour autant. C’est même tout le contraire. Le RC Lens a donc su s’adapter rapidement, et avec un élément fort. Le bilan dressé à la fin de la saison est en effet plus que rassurant : les Sang et Or se hissent à la troisième place des clubs ayant parcouru le plus grand nombre de kilomètres par match – Salis Abdul Samed et Seko Fofana comptant parmi les dix joueurs de Ligue 1 les plus performants dans ce domaine – et sont l’équipe ayant déclenché le plus grand nombre de sprints par match. Il est peut-être encore tôt pour savoir si les départs de ces hommes forts du staff lensois n’auront pas des répercussions que nous ne soupçonnons pas encore, de notre point de vue de supporters. Mais jusqu’à présent, il semblerait qu’il y ait eu plus de peur que de mal, et le club donne l’impression d’avoir géré d’une main de maître cette situation aussi imprévue que délicate. Franck Haise relativise d’ailleurs avec sagesse : « Le RC Lens a été créé en 1906, il y a eu de nombreux entraîneurs, présidents ou directeurs sportifs. Le club est toujours là et continuera à l’être. » Lens voit rouge en fin de saison À moins de dix journées de la fin du championnat, un match va revêtir une importance que nous n’aurions probablement pas soupçonnée quelques mois plus tôt. En effet, le 15 avril, Lens affronte le Paris Saint‑Germain, actuel leader de Ligue 1, alors que seuls 6 points les séparent au classement. L’excitation est palpable, car même si le titre n’a vraisemblablement jamais été un objectif du club cette saison, pourquoi ne pas s’autoriser à rêver ? De plus, le club nordiste est sur une bien meilleure dynamique que celui de la capitale. La dernière défaite remonte au 12 février contre Lyon. Depuis, les lensois n’ont cessé d’engranger des points, avec trois nuls puis quatre victoires consécutives. À Paris, les résultats sont plus mitigés. Sur la même période, le club de la capitale s’est incliné trois fois, contre Monaco en février, et successivement contre Rennes et Lyon fin mars et début avril. La victoire contre Nice juste avant la confrontation avec le dauphin du championnat n’a sans doute pas suffi à écarter tous leurs doutes, ni à atténuer les espoirs côté lensois. Après tout, le score du match aller est encore dans toutes les têtes. C’est donc non sans une certaine exaltation que le coup d’envoi est sifflé au Parc des Princes. Lens affiche aussitôt son ambition. Le pressing est agressif. Dès la deuxième minute, les hommes de Franck Haise obtiennent le premier corner de la partie, puis le deuxième un peu plus tard. Ce n’est qu’après une dizaine de minutes que les Parisiens parviennent à poser le pied sur le ballon, mais Lens reste solide et reprend rapidement l’avantage. L’entame de match est clairement en leur faveur. Hélas, le sort est cruel : à la 19e minute, Salis Abdul Samed écope logiquement d’un carton rouge suite à une semelle sur la cheville d’Achraf Hakimi. Les lensois se prennent la tête entre les mains. Tout allait si