CULTURE SANG & OR

Antoine

Bloc Party

Nombreux nous fûmes ce week-end à voler en stationnaire tel un bel hélicoptère. Une communauté en lévitation, qui a pu libérer sa fureur de vivre, crier sa joie, chanter sa fierté. Les lillois sont partis en fumée à l’image des nombreux fumigènes craqués dans le ciel artésien au retour des joueurs. Les rivaux éternels ont été vaincus pour la troisième fois de la saison. La triple couronne. Si le quotidien L’Équipe parle d’exploit, on préfèrera ici parler de performance. Pas de chauvinisme, non, on essaie de garder la tête froide (faux). Le RC Lens n’en est certes qu’à sa deuxième saison en L1, quand le voisin semble lui en fin de cycle, aussi bien au niveau sportif que institutionnel. Le complexe d’infériorité sportif a définitivement volé en éclat. Et Xeka pleurniche encore son désarroi sous la douche. Et si le score, autant que la physionomie du match, laissent à penser que le match a finalement été serré, l’issue aurait dû en être toute autre. Allez, osons être perfectionnistes. Jamais le LOSC n’aurait dû sortir de cette première mi-temps avec un quelconque espoir de revenir. Arnaud Kalimuendo, qui revient fort et semble être dans une dynamique “boulet de canon”, l’a lui-même annoncé au micro de Canal+. Le jeune garçon, 20 ans et déjà 10 buts en L1, est le meilleur buteur des 5 grands championnats européens né en 2002. Il est aussi hyper perfectionniste. A la mi-temps, il s’en voulait sûrement d’avoir manqué son face à face de la 25ème minute, en plein cœur d’un temps fort lensois qui éparpillait chaque minute un peu plus le milieu adverse. Rejoignons-le donc son constat. Lille, qui n’aura été dangereux que sur un exploit personnel de Renato Sanches (poteau), parvient à revenir au score sur la seule véritable situation créée collectivement. But qui donnera au LOSC l’énergie de bousculer les Sang et Or un quart d’heure durant entre la 50ème et la 70ème. Avant de définitivement s’éteindre.  La courbe d’apprentissage Franck Haise le déclare depuis de nombreuses semaines. Sa défense a progressé. Et les statistiques abondent ce postulat. Le RC Lens n’a encaissé que 5 buts sur les 7 derniers matchs. Les erreurs individuelles se font de plus en plus rares, le travail d’orfèvre du coach normand semble définitivement se mettre en fonction. L’alternance des gardiens, qui aurait pu fragiliser la base défensive, semble finalement donner de la confiance à Fariñez, sans pour autant fragiliser celle de Jean-Louis Leca. La ligne de trois est dirigée par le taulier Gradit, et à ses côtés, Danso et Médina sont en train de changer de dimension. Au milieu également, Doucouré rayonne quand Seko se collectivise. Frankie retrouve de la fraîcheur quand Clauss nage sur son nuage de bonheur forcément contagieux. Berg, dont la sortie de samedi soir a été plus que prometteuse, est juste derrière. David Pereira da Costa est en pleine croissance, et suit les pas de son grand-frère Kakuta avec ses bottes de sept lieues. Devant, Kalimuendo retrouve de sa superbe, aux côtés d’un Sotoca alpha. Et il reste Wooh, Haïdara, Saïd, Machado ou encore Ganago, dont les retours dans la rotation sont autant de bonnes nouvelles. Cette longue description individuelle pour mieux souligner qu’en plus de son identité de jeu entraînante, le groupe de Franck Haise se découvre une personnalité forte, mais surtout une vraie solidité depuis la base. Un jeu, souvent décrit comme fondamentalement déséquilibré, s’est justement trouvé un équilibre. Il est difficile aujourd’hui de sortir un joueur du collectif. Le RC Lens ne dépend plus tour à tour de Kakuta, de Seko Fofana ou de Kalimuendo, et semble aujourd’hui reposer sur un résilient maillage de complémentarités technico-tactiques. Et le danger continue de venir de partout. Le vestiaire est quant à lui formidablement armé en talent, en leadership, en grinta et cojones. On parle souvent de courbe d’apprentissage dans le football, mais aussi de séries et de confiances individuelle et collective. Après avoir écrasé Nice et dominé son rival séculaire, tous les indicateurs précédemment cités semblent au vert, à l’aune de ce dernier micro-cycle qu’est la dernière ligne droite du championnat de France de Ligue 1 2021/2022. Et nous renvoie à ce début de saison, où les rares points perdus étaient dû à un collectif parfois naïf, et trop souvent déséquilibré. Bloc party ! Écrit par Antoine

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Biographie d’un international français du RC Lens 

Je suis né à Sainte-Marie, en Martinique. Un 31 octobre octobre 1926. De parents agriculteurs. Sur mon île d’origine, j’ai rapidement été affublé du surnom de “sorcier”, car ma qualité technique laissait l’immense majorité des observateurs pantois. Oui, mon club de La Samaritaine me permet de me faire remarquer. Dès mes 17 ans, je me frotte aux grands, en intégrant l’équipe senior.  A 19 ans, je quitte la Martinique, pour rejoindre la Dominique (ndlr : République Dominicaine). A la sortie de la seconde guerre mondiale, j’embarque pour la Métropole. Direction la France, donc. Comme l’immense majorité des jeunes hommes de mon époque, je dois faire mon service militaire. Je suis envoyé en Algérie. Puis, je décide de m’installer à Lyon, et intègre la branche football du LOU, qui deviendra bien plus tard l’Olympique Lyonnais. En 1949, je décide de quitter Lyon. Direction le nord de la France, le bassin minier et son club phare : le RC Lens. Rapidement, je m’impose dans l’effectif, étant un élément clef du milieu de terrain. J’ai même l’honneur de porter le brassard de capitaine, en dépit de la réticence de certaines personnes au sein du club.  Sur le terrain, je m’éclate. Mais je sens que ma couleur de peau dérange. Je persiste, et à force de travail et de courage, l’Équipe de France finit par m’ouvrir ses portes. Je joue mon premier match le 16 octobre 1954 contre la RFA, à Hanovre. Un match difficile, que l’on finit par remporter 3 buts à 2. Ce match marque le tournant de ma carrière, et de l’histoire du football français. Je suis le premier antillais à porter le maillot bleu-blanc-rouge. Je suis d’ailleurs sélectionné pour jouer la Coupe du Monde 1954, qui se déroule en Suisse. Le 17 mars 1955, toujours joueur du RC Lens, je m’envole pour Madrid avec l’Équipe de France, afin d’y affronter la sélection espagnole. Dans un bon jour, je réussis à être une nouvelle fois décisif, offrant le but de la victoire à Raymond Kopa. On remporte le match 2 buts à 1, et je suis même nommé “homme du match” ! Les espagnols semblent être tombés sous le charme. La presse me surnommant même “le noir volant”.  Au total, je porte le maillot tricolore à 17 reprises, et joue mon dernier match contre la Belgique le 11 novembre 1956. Au RC Lens, je joue pas moins de 259 matchs et marque à 20 reprises. En 1957, je suis transféré aux Girondins de Bordeaux, où je reste jusqu’en 1960. Par la suite, je deviens entraîneur et recruteur. Je trouve la mort suite à un accident de voiture, le 6 mars 1978, âgé de seulement 52 ans. Une tribune du Stade Bollaert porte mon nom, ainsi qu’un stade dans la ville de Sainte-Marie, ma ville de naissance. Je m’appelle Xercès Louis. Écrit par Antoine

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« Le RC Lens a gagné des fans au Vénézuela »

Wuilker or not Wuilker ? Depuis janvier, le portier Venezolano partage son temps de jeu avec Jean-Louis Leca, habituel titulaire dans les cages. Le débat fait rage, et personne ne peut affirmer quoi que ce soit quant au futur de Fariñez au RC Lens. Sera-t-il le portier titulaire la saison prochaine ? Comment la situation est-elle vécue dans son pays d’origine ? Pour vous apporter un peu de lumière, on est partis interroger Rodrigo Diaz, journaliste vénézuelien basé à Caracas. A la découverte d’un football méconnu. Salut mon pana* ! Est-ce que tu peux te présenter à notre communauté ? Je m’appelle Rodrigo Diaz et suis journaliste sportif, co-fondateur du média Mundializate. Je travaille en ce moment pour l’émission Deportiva 98.3 FM et commente les matchs de football européens, principalement la Liga et la Ligue des Champions, ainsi que les matchs éliminatoires de la zone sud américaine.  Est-ce que tu peux nous parler du football vénézuelien ?  La Vino Tinto est la sélection qui unit le plus les vénézuéliens. De tous les sports, la sélection de football est celle qui passionne le plus. C’est quelque chose d’unique. Il n’y a pas la même passion pour le football que pour la sélection elle-même. Le football se pratique beaucoup dans les États de Los Andes et Bolivar. Dans le reste du pays, c’est beaucoup moins le cas, c’est le futsal qui est véritablement le sport le plus populaire du pays. La force de notre football, c’est l’abondance d’ailiers provocateurs, physiques, rapides, avec une belle capacité de dribbles. Des joueurs qui déséquilibrent le jeu. Cela grâce à la forte présence du futsal dans le sport vénézuélien qui nous permet de sortir beaucoup de profils dribbleurs. Là où l’on pêche en qualité, c’est en défense, notamment sur les postes de latéraux. Tous les ans, énormément de joueurs quittent le Venezuela pour l’étranger.  L’autre aspect qui nous fait défaut est d’ordre psychologique : on a la mauvaise habitude d’échouer lors des matchs clefs. De faire des erreurs bêtes qui nous coûtent des victoires importantes. C’est dû à un manque de confiance endémique à la sélection. Au pays, on appelle cela la “Venezolanada””.  Et les clubs ?  Les clubs vénézuéliens ont beaucoup de problèmes de paiement, sont victimes de luttes internes, voire même de l’intervention de l’État pour certains. Il y a d’énormes problèmes d’organisation et de structuration. El hijo huerfano par rapport aux autres sports.  Le RC Lens n’était pas un club inconnu au vénézuela Le Venezuela n’est pas reconnu internationalement pour son football. Le sport numéro un, à nos yeux, reste le baseball. C’est correct ou les choses ont évolué ? Le baseball est le sport le plus diffusé par les médias, mais depuis quelque temps il perd du terrain. Aujourd’hui, il est véritablement concurrencé par le futsal donc, et le football. Mais aussi le basket qui se pratique beaucoup dans notre pays. Je ne suis pas certain que le baseball soit toujours le sport numéro un au Vénézuela.  Parle-nous de joueurs vénézuéliens que nos lecteurs ne connaissent certainement pas.  Je commencerais par le capitaine de la Vinotinto : Tomas Rincon. Il joue à la Sampdoria, en Italie, après être passé par la Juventus et le Torino. Il y a bien évidemment Salomon Rondon (Everton), mais aussi Darwin Machis, qui est un ancien joueur de futsal (Granada, Espagne). Yeferson Soteldo est quant à lui un joueur assez unique, qui a fait parlé de lui quand il jouait à Santos, au Brésil. Il portait le numéro 10 du Roi Pelé, et ce dernier ne cachait pas son admiration pour notre petit meneur de jeu (1m56). Yeferson joue désormais au Mexique, chez les Tigres, en compagnie de Thauvin et Gignac (rires). Il y a beaucoup de jeunes joueurs qui peuvent incarner le futur du football vénézuelien : Daniel Perez, attaquant puissant qui évolue aujourd’hui au FC Bruges, mais aussi les joueurs qui ont été vice-champions du monde U20 en 2017 : je pense à Makoun, Herrera, Yeferson Soteldo qui n’a que 24 ans, et bien évidemment Wuilker Fariñez.  Parlons justement de Wuilker, qui a pris du galon depuis janvier et enchaîne les rencontres, en alternance avec Jean-Louis Leca. Comment la presse sportive vénézuélienne analyse la situation de son gardien titulaire ?  Bien évidemment, nous regardons cela avec attention. Et on attendait avec impatience le moment où Wuilker commencerait à jouer. Quand il est arrivé, c’était clair qu’il serait le remplaçant de Leca. Il commence à avoir un rôle plus important dans l’équipe et tout le monde attend de lui qu’il consolide son statut de gardien international avec cette expérience en Europe. Est-ce que le RC Lens est suivi au Venezuela grâce à la présence de Wuilker ?  Le RC Lens a certainement gagné des fans au Venezuela de par la présence de Fariñez. Lens n’était pas une équipe inconnue dans la mesure où vous aviez déjà eu un joueur vénézuelien en la personne de Gabriel Cichero. C’est souvent arrivé que l’opinion publique se demande pourquoi Wuilker ne jouait pas plus de minutes. Il était considéré comme le meilleur gardien en Colombie quand il jouait au Millonarios, et est toujours titulaire dans la sélection à l’heure où on se parle. Mais ceux qui suivent avec attention le RC Lens savent que le capitaine et pilier de l’effectif est Jean-Louis Leca. Mais beaucoup de personnes l’ignorent, et pensent que Wuilker devrait partir de Lens parce qu’il ne joue pas assez. Certains doutent quant à la capacité de Wuilker de s’imposer en Europe. Ces doutes se basent essentiellement sur sa relative petite taille (1m80). Objectivement, quelle est ton opinion ? Ici aussi, la taille de Wuilker a déjà été un sujet. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il n’avait pas été recruté par le Benfica Lisbonne. Si Lens a parié sur Farinez, c’est que sa taille n’a pas été identifiée comme un problème indélébile. A lui de démontrer qu’il peut s’imposer dans le football français. Son déficit de taille peut être compensé par beaucoup de travail et de sérieux.  Tu me disais il y a quelques mois que son statut en sélection avait

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Il était une fois… Lens – Clermont, le 22/07/2011

On n’a pas eu à beaucoup chercher. Il n’existe pas de trace clermontoise à Bollaert en Ligue 1. Du coup, on est remontés à la saison 2011-2012. Le retour en L2. Après un intermède de deux exercices dans l’élite, le RC Lens ne résiste pas au magnétisme de l’antichambre du football français. Et ce n’est pas le 4-6-0 de Don Laszlo qui parvint à maintenir le club artésien à flot. Après avoir réussi sa remontée immédiate en L1 en 2009, après avoir obtenu son maintien, le RC Lens sombre de nouveau. Ligue 2. Ah shit, here we go again !  Contexte  Pour entamer sa seconde opération commando de “remontée”, Gervais Martel fait le pari Jean-Louis Garcia. Au moment de son intronisation, l’ancien gardien de but canari jouit d’une réputation plutôt flatteuse. Grand artisan du retour du Angers SCO en L2, il est décrit par nombre de ses pairs comme fin technicien. Lors du mercato estival, Gervais Martel est dans l’obligation de se séparer de joueurs à forte valeur marchande : Bedimo file à Montpellier, Hermach à Al Hilal, Monnet-Paquet à Lorient, Issam Jemaa à Auxerre et Raphaël Varane au Real Madrid. Partent également Vedran Runje, Eric Chelle, Nenad Kovacevic, Sébastien Roudet, Kanga Akalé ou encore Toifilou Maoulida, tous libres. En renfort, le RC Lens fait un recrutement low-cost, avec les arrivées de Ali Mathlouthi, Ludovic Baal, Julien Toudic, Pierre Ducasse ou encore le venezolano Gabriel Cichero, connu pour sa capacité à livrer des Double Whoopers bien chauds jusque dans le couloir de Furiani ! Le match Le premier match de Jean-Louis Garcia en tant que coach du RC Lens prend place un 22 juillet 2011. Avant la reprise du championnat, le club artésien reçoit le Clermont Foot Auvergne 63 dans le cadre du premier tour de la défunte Coupe de la Ligue. Dans cette équipe, on retrouve notamment les jeunes Serge Aurier et Geoffrey Kondogbia. Les Sang et Or, animés d’un fort sentiment de revanche, démarrent tambour battant. Ludovic Baal, arrivé du Mans, ouvre le score dès la 23e minute. Il faudra attendre la 73e pour voir le RC Lens doubler la mise, Eduardo terminant le travail sur un assist du désormais streameur YouTube Ali Mathlouthi. Puis la toute fin de match pour assister au but de la samba, inscrit par celui qui est depuis revenu au bercail : Sow. La suite de la saison Dès le weekend suivant, le RC Lens, qui a donc conclu sa prometteuse préparation estivale par un probant succès face au Clermont Foot, trébuche déjà. A domicile contre le Stade de Reims 2 à 0. Le vendredi suivant, les hommes de Garcia s’inclinent une nouvelle fois, à Istres 2 à 1. Puis à Clermont Foot lors de la J4. Toute cette saison, le RC Lens décevra son public, le frustrant parfois, l’énervant souvent. De par son irrégularité, sa médiocrité et son incapacité à répondre aux attentes d’un public qui n’a pas encore intériorisé que le pire… était encore à venir.  Écrit par Antoine

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« Poreba a trois poumons et la hargne »

Annoncé par de nombreux médias comme future recrue du RC Lens, Łukasz Poręba intrigue. Énième recrutement sous-terrain de la cellule lensoise, peu connaissent véritablement le profil du jeune espoir polonais. CSO a décidé de faire comme Florent Ghisolfi : anticiper en toute discrétion. Pour cela, nous sommes partis interroger notre désormais gars sûr polonais, @FootPolak, que nous avions déjà consulté pour présenter Frankowski, et Tomek Hatta (@Fyordung), journaliste polonais forcément fin connaisseur du crack Poręba. Salut les gars, est-ce que vous pouvez nous présenter Łukasz Poręba dans les grandes lignes ? @FootPolak : Lukasz est un jeune milieu polonais de 21 ans actuellement joueur du Zaglebie Lubin, où il y a fait toutes ses classes. Il est également international polonais U21 (6 sélections, un but), il peut jouer 6 et 8, et possède une grande maturité pour son âge, en témoigne le brassard de capitaine qu’il porte depuis peu. Tomek : Oui, Łukasz Poręba est un jeune joueur talentueux, et j’ajouterai que l’heure pour lui d’aller dans un championnat d’un niveau supérieur est venue. En Pologne, il ne progressera plus, j’en suis convaincu. Poreba ne devrait rejoindre le RC Lens que cet été, dans la mesure où son club, le Zagłębie Lubin, l’a bloqué pour des raisons de survie sportive. Quel est le contexte ? @FootPolak : En effet, le Zaglebie, et cela est compréhensible, n’a pas voulu se séparer de son capitaine et pièce maîtresse de son milieu alors que le club lutte actuellement pour rester en première division polonaise. C’est aussi, et c’est à noter, la volonté de Poreba lui même de ne pas quitter son club cet hiver alors qu’une opération maintien est en cours. Tomek : Zagłębie Lubin ne voulait pas laisser partir Łukasz cet hiver. Perdre un joueur de ce calibre aurait été un gros problème pour eux, surtout dans le cœur du jeu. Il est très fort mentalement, et son caractère sera nécessaire à son club pour obtenir le maintien. Le joueur n’a pas mal pris cette décision, puisque de toute façon il était écrit qu’il partirait cet été. Quelles sont ses caractéristiques ? On parle de lui comme un box-to-box, capable d’être actif à la récupération mais également de se projeter vers l’avant. @FootPolak : Exactement, je pense qu’on peut le décrire comme box-to-box. C’est un joueur précieux à la récupération. Il fait d’ailleurs partie du TOP 3 dans ce domaine en Ekstraklasa cette saison. En plus d’être un excellent récupérateur, il amène de la vivacité et une vision de jeu qui lui permettent de se projeter aisément vers l’avant. Il est typiquement le joueur de l’avant-avant-dernière passe, il est celui qui récupère, casse les lignes par la passe ou par une course avant de décaler. Tomek : Comme dit, Łukasz c’est avant tout une excellente mentalité. Il a joué avec le brassard de capitaine plus d’une fois, ce qui va dans ce sens de joueur de caractère. C’est un très gros travailleur. Les grandes forces sont, de mon point de vue, sa vista et sa mobilité. Il joue très bien sous pression. Il peut être considéré comme un box-to-box. Maintenant, il faudra voir s’il sera capable de confirmer ailleurs qu’en Pologne, où le niveau est différent de la L1. La réussite de Frankowski Forcément, Łukasz Poręba est un jeune joueur et devra sûrement s’adapter au football français. Penses-tu que le RC Lens, qui semble recruter des jeunes joueurs pour alimenter sa philosophie de jeu, serait un bon choix ? @FootPolak : Il y avait Grenada et Venezia qui le voulaient (ndlr : le Betis Seville s’était également positionné) et il a fait le choix du RC Lens. Cela veut dire quelque chose. On ne signe pas un contrat de 5 ans si l’on adhère pas un minimum au projet pour lequel on vient et Lens semble aujourd’hui plaire aux jeunes joueurs grâce à sa manière de jouer. C’est un bosseur du milieu, avec trois poumons et une vraie hargne, donc je ne me fais pas de soucis même si ce n’est jamais facile de quitter son championnat national, et son club pour lequel on joue depuis son enfance. Comment est-ce que ce transfert est perçu en Pologne ? @FootPolak : La réussite de Frankowski a notamment été avancée pour justifier le choix du jeune joueur de rejoindre le RC Lens plutôt que d’autres prétendants européens. Comme tu le dis, la réussite de Frankowski fait que de Pologne, le RC Lens est suivi avec encore plus d’intérêt. Il y a une vraie demande de Ligue 1 au pays, car il y a un historique et un véritable lien entre les deux pays. Encore plus avec le Pas-De-Calais d’ailleurs. Et comme dit précédemment, la philosophie de jeu évoquée et la présence de Frankowski au club ont sûrement aidé le club à tirer son épingle du jeu par rapport à la concurrence. Et c’est une bonne chose pour Poreba d’arriver cet été dans un milieu où un de ses compatriotes est déjà parfaitement intégré. C’est rassurant. Tomek : Beaucoup de gens en Pologne ont été surpris de ce transfert. Ils réalisent qu’un jeune milieu jouant dans un club qui se bat pour le maintien va partir dans une ligue considérée ici comme forte. En Pologne, on a aussi parlé d’un intérêt du club russe de Sotchi. Le RC Lens semble être actif dans le scouting de jeunes espoirs issus de championnats dits “mineurs”. Est-ce qu’il y a d’autres jeunes joueurs évoluant dans l’Ekstraklasa qui méritent de retenir notre attention ? @FootPolak : Il y en a pas mal… pour certains peut-être encore un peu jeunes, mais pour te donner un exemple, Mateusz Praszelik, parti à Vérone il y a quelques jours, aurait été un profil intéressant pour le RC Lens. Je pense aux gardiens Majchrowicz (Radom) et Xavier Dziekonski (Bialystok), au milieu offensif Filip Marchwinski (Lech Poznan) qui devrait partir pour cher la saison prochaine, et pour les happy fews qui liront cette interview dans quelques années, je parierai également sur Tomasz Neugebauer, qui vient d’arriver au Lechia et dont on attend monts et merveilles. Il y a beaucoup de

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L’arbitrage ne rend pas justice 

De ce match où Lens a clairement manqué de justesse et de réalisme, l’épisode du pénalty non sifflé est celui qui fait le plus parler. Logique. Nous sommes à la 78e minute. Bizot, qui nous a clairement flingué notre après-midi de samedi, entre en collision avec Ganago. Le camerounais s’écroule dans la surface après avoir joué son action, le ballon arrivant à Sotoca qui tente, par une série de jongles dans la surface de réparation, de prendre à défaut un dernier rempart brestois alors composé de joueurs squattant peu académiquement la zone des six mètres. La frappe du joueur hybride lensois passe au-dessus du cadre. Le stade gronde, l’arbitre ne bronche pas. La VAR n’intervient pas et le jeu reprend. Lens est toujours mené 1 à 0. Contre le court du jeu. La fin de match approche.  Au coup de sifflet final, au-delà des protestations légitimes des supporters et de Franck Haise, se pose une nouvelle fois la question de l’utilité réelle de la VAR. Ses apôtres nous l’avaient vendu comme “solution ultime” qui rendrait l’arbitrage juste. Beaucoup avaient pourtant alerté sur le risque d’un simple déplacement d’un problème qui pourrait en fait n’être, no spoil, jamais solutionnable. Car l’arbitrage, par définition, est une décision subjective prise par un être humain, dans un contexte hyper complexe, à un moment précis, sur une interprétation qui lui est propre et qui se confronte à un code de règles. Tu vois le micmac ?  L’arbitrage est différent d’un jugement L’arbitrage est donc différent d’un jugement. Si ce dernier se doit d’être implacable dans sa justesse pour être accepté de tous (ou du moins de l’écrasante majorité), l’arbitrage est quant à lui, de par sa nature interprétatrice, destiné à être constamment débattu, critiqué voire attaqué. L’arbitrage est l’un des sujets majeurs qui passionnent les débats, que ce soit sur le terrain, dans les vestiaires, au bar et désormais sur les réseaux sociaux. Comme craint par beaucoup, l’ajout de technologie n’a finalement eu pour effet que de déplacer un problème qu’il sera impossible de résoudre sans dénaturer profondément le sport qu’il est censé régir. Autre élément périlleux ; la distorsion de la vérité par le visionnage répété d’images au ralenti. Entre l’angle et le mouvement lent des actions, et la répétition, le doute s’installe et l’interprétation s’en trouve altérée.  Les comparaisons entre le football et d’autres disciplines peuvent également s’avérer être un exercice peu objectif, tant chaque sport possède ses propres caractéristiques. La VAR est un outil qui ne résout en rien le problème de fond lié à l’arbitrage. Les erreurs provoquant un basculement de dynamique ayant un impact direct sur le score final d’une rencontre sont au moins aussi nombreuses que dans le “football d’avant”. Pis, sans résoudre le problème, la VAR casse les dynamiques de jeu et de célébration, éléments centraux de ce sport de mouvement perpétuel qu’est le football.  En ce qui concerne l’action qui fit réagir les protagonistes du match d’hier, la VAR n’a pas été activée. L’arbitre s’est expliqué à @JeanBouib après le match, parlant du fait que selon lui, Ganago n’était plus dans l’action de jeu au moment de l’impact entre Bizot et l’attaquant lensois. Une explication qui vaut ce qu’elle vaut. Elle est légitimement contestable, mais le point soulevé par M. Hamel est réel. Est-ce que le numéro 9 lensois aurait réellement pu jouer un rôle dans la continuité de l’action ? Est-ce que l’on doit siffler pénalty sur chaque contact dans une surface de réparation ? Est-ce que la sortie extrêmement rapide du portier néerlandais a influé sur le déclenchement de l’action individuelle de Ganago, et donc altérer la qualité de celle-ci ? Tant de questions qui portent à débat, et qui entre dans cette fameuse zone grise qu’est la décision arbitrale. Le seul aspect sur lequel un consensus semble émerger de manière objective porte sur la technologie VAR et son incapacité à répondre aux promesses qu’elle avait tenues.  Écrit par Antoine

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« Des buts de Seko tous les jours pour passer l’hiver »

Nouvel épisode pour parler de la vie d’un de nos frères lensois parti loin du pays. Aujourd’hui, c’est le grand nord que l’on visite. David, qui vit au Canada, nous parle du RC Lens des années 1990, du hockey mais également de ce qui lui permet de tenir l’hiver venant. Sans parler de la footixerie qui sévit aussi sur les bords du Saint-Laurent. Salut David, est-ce que tu peux te présenter à nos lecteurs ? Je m’appelle David. Je suis né à Dunkerque. J’ai 43 ans et je vis au Québec depuis un peu plus de 2 ans avec ma femme et mes 3 garçons. Je suis tombé amoureux du Racing vers l’âge de 12 ans environ en regardant Téléfoot. Je voyais la ferveur de la Marek et ça me faisait rêver. Il faut dire qu’à cette époque, mes seules émotions footballistiques se résumaient à des matchs de l’USL Dunkerque au Stade Tribut contre La Roche-sur-Yon ou Beauvais… Bref, deux salles, deux ambiances ! Quelques années plus tard, en 1994/95 mon père (qui a partagé ses bancs d’école avec Didier Six) m’a fait la surprise de m’emmener à Bollaert pour voir Lens-Auxerre. J’étais en Delacourt et j’ai passé presque tout le match à regarder le Kop. Quand Marc-Vivien Foe a marqué, j’ai vécu une énorme émotion. Dans mon souvenir d’enfant, j’avais l’impression que la tribune allait s’effondrer. C’est à ce moment que tout a commencé…  Qu’est-ce qui t’a amené à Québec ? On peut le dire… c’est la crise de la quarantaine ! J’avais envie de changer d’air, de voir autre chose et surtout d’améliorer notre qualité de vie. On s’est installés au Québec en 2019, alors c’est encore récent, mais je ne regrette pas ce choix. Mais c’est vrai que c’est quand même un gros  »move » comme on dit ici. En l’espace de 3 mois, tu prends une décision, tu vends tout ce que tu as pu acheter dans ta vie, tu prends l’avion et tu recommences dans un appartement vide. Il a fallu s’adapter. Ici, ce n’est pas la France, c’est un morceau d’Amérique qui parle français.  Du coup, tu pratiques le Hockey ? Oui. En fait, j’ai toujours aimé le Hockey et je l’ai même pratiqué un peu en France. J’adore vraiment ce sport ! En débarquant ici, j’ai immédiatement pris des abonnements pour moi et mes fils pour aller voir les matchs du club local, les Remparts de Québec. Je m’attendais à y voir de la passion et de la ferveur comme dans un stade de foot européen, mais finalement, c’est surtout un spectacle familial ou les gens vont plutôt manger et boire que supporter leur équipe. De ce que j’ai compris, la passion de la ville de Québec a disparu lorsque la franchise NHL des  »Nordiques de Québec » a été vendue à Denver dans le Colorado. Les partisans se sont sentis trahis. Pour faire une comparaison, imagine qu’à la fin de saison, Joseph Oughourlian vendait, avec un bon gros chèque en retour, le Racing à un entrepreneur milliardaire d’Orléans ou du Mans. Tous les joueurs et le staff doivent déménager dans leur nouvelle ville et Bollaert devient une friche industrielle… Eh bien c’est ça qui s’est passé ! Imagine la tête des supporters lensois si ça devait arriver. Par exemple, mon voisin, qui était un partisan solide des Nordiques, n’a plus jamais voulu regarder la moindre minute de hockey de sa vie tellement il était dégouté…   « Je suis vraiment heureux du retour du Racing au premier plan » Est-ce que tu arrives à suivre les matchs tous les week-ends ? Malheureusement, non. Mes garçons font tous les trois du hockey et je suis moi-même coach de l’équipe de mes deux plus jeunes. C’est très très prenant ! Avec deux matchs de hockey chaque samedi et deux autres matchs le dimanche, il est assez rare que je sois à la maison en milieu de journée. Il y a six heures de décalage horaire. Je regarde les matchs en streaming dès que possible mais sinon, je me contente des highlights. Je suis vraiment heureux du retour du Racing au premier plan. La nouvelle équipe de dirigeants a l’air de faire un bon travail général alors je retrouve le plaisir que j’avais un peu perdu depuis l’arrivée du gentil Hafiz !  Est-ce que tu as réussi à croiser des supporters lensois à Québec ? As-tu des anecdotes teintées de Sang et Or depuis le Grand Nord ? J’ai croisé pas mal de Français et de gens du Nord mais pas vraiment de supporters Lensois. Pour l’anecdote, je croise parfois quelques enfants québécois avec des maillots du PSG… Ça prouve bien qu’il n’y a aucune culture du foot ici (rires) !  Est-ce que tu suis la MLS ? Si oui, est-ce que tu as des joueurs à recommander à Florent Ghisolfi ? De très loin, je suis arrivé à l’automne 2019 et la saison était presque terminée. Ensuite, il y a eu le COVID et tout s’est arrêté. Il faut comprendre que la MLS est une ligue qui se déroule dans 2 pays (USA et Canada) donc avec la fermeture des frontières, tout est devenu compliqué. L’Impact de Montréal a même dû se délocaliser en Floride pour jouer ses matchs.   Quand je suis arrivé, c’est Rémi Garde qui était l’entraineur puis Thierry Henry a pris la succession. Il est arrivé comme un vrai dieu du foot mais n’a pas été beaucoup plus brillant qu’à Monaco. En 2021/2022, un nouvel entraineur est arrivé mais l’Impact n’a toujours pas réussi à se qualifier pour les play-offs. Est-ce que j’ai des noms pour F. Ghisolfi ? Oui. Plein ! Surtout si l’ambition du Racing est de retourner en Ligue 2. Sinon, il vaut mieux passer son chemin. En vérité, je trouve le niveau technique assez faible. Les matchs manquent de rythme et sont souvent ennuyeux. Je comprends bien mieux pourquoi Zlatan mettait un but par match en jouant en marchant. Il y a pas mal de joueurs sud-américains qui remplissent les équipes ici… mais ce ne sont pas les meilleurs !  Qu’est-ce qui réchauffe le mieux ton salon, une cheminée bien

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Racing Club de Guichets Fermés

35.541, 35.029, 36.512, 35.673, 35.706, 35.713, 36.685 et enfin 36.624. Non, ce ne sont pas les codes du cadenas de mon vélo, mais l’affluence du Stade Bollaert en configuration “normale” depuis le début de saison. Le RC Lens fête son retour en Ligue 1. Oui, car depuis août 2021, le Stade Bollaert n’est plus ce temple froid, orphelin de ses fidèles, dont les marches de béton sont vues camouflées d’espaces publicitaires et banderoles encourageantes. Le RC Lens, ce sont les joueurs, le staff, les partenaires mais également les supporters. Depuis un peu plus de six mois, le club profite pleinement du soutien populaire qui est le sien. Les matchs se suivent et se ressemblent. Quand Bollaert est ouvert, les places s’arrachent. Que ce soit contre Lille, Paris, Angers ou Troyes. Guichets fermés. Comme une nouvelle norme.  Crédit : @Ligue1_ENG Le bilan économique global du club est toujours fragile, le club ayant dû recourir à un prêt cet été afin de combler un déficit structurel inévitable. La pandémie a coupé le club de ses ressources billetterie sur l’exercice précédent. Le coup de Trafalgar porté par la chaîne de Jaume Roures aurait pu lui être fatal. Le bilan sportif et l’allant de sympathie qui entoure l’équipe, le manque de Ligue 1 ressenti par chacun d’entre nous, le manque de Bollaert tout court ont fait que les supporters Sang et Or se précipitent tous les quinze jours pour se retrouver au sein de leur seconde maison. Bollaert est, sans grande surprise, acquis à la cause des hommes de Franck Haise. Les matchs se suivent et se ressemblent. Le RC Lens mais aussi la Ligue 1 redécouvrent ce qu’est le Stade Bollaert.  Voir cet écrin rempli tous les quinze jours doit forcément ravir les dirigeants. A bien des niveaux. Une tribune pleine, c’est une tribune rentabilisée. En plus des chiffres de la billetterie, les coûts fixes liés à la sécurité et l’accompagnement des supporters sont ainsi dilués. De plus, réussir à enchaîner les guichets fermés de la sorte permet au club de maximiser sa communication sur la fidélité de ses supporters. Et naturellement, on voit éclore sur les réseaux sociaux de plus en plus de témoignages de supporters adverses – les derniers en date étant lyonnais – partageant leur envie de venir un jour découvrir la chaude ambiance de l’épicentre du football régional. Les Corons, connus et reconnus par la communauté du football français, sont encore plus mis en avant. Le Stade Bollaert, qui faisait déjà parler de lui en L2, trouve une caisse de résonance à la hauteur de son standing.  Un RC Lens modeste et ambitieux, qui travaille au quotidien pour marquer au fer rouge son football du sceau de l’ambition et de l’allant offensif, se voit ainsi accompagné par un stade unique en France par sa configuration et son ambiance. Et plein comme un œuf. La visibilité est optimale. Les joueurs souhaitent désormais rejoindre le RC Lens pour son beau jeu, et la belle ambiance de son antre. Avec un taux de remplissage de Bollaert (hors huis clos et jauge réduite) dépassant les 94% sur une capacité maximale de 38.223 places, on ne trouve que peu d’équivalents dans la France du football. Au point de permettre aux dirigeants d’entrevoir sereinement la possibilité d’augmenter la capacité de la tribune Marek et du Stade Bollaert ? En tout cas, présenter un tel taux d’occupation à d’éventuels investisseurs ne saurait être superflu. Écrit par Antoine

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L’alignement des plans nets

Presque passée inaperçue, la sortie d’Arnaud Pouille dans la Voix des Sports de lundi est venue clôturer le mercato d’hiver 2022. Elle aura permis de calibrer, une nouvelle fois, le projet du RC Lens. Le mot clef étant toujours « pérennisation ». Il ne peut y avoir d’ambition sans continuité, et quand bien même le RC Lens a réussi 18 mois de haute facture pour un “néophyte”, le moyen-terme passera avant tout par une consolidation des acquis à court terme. L’objectif d’apparaître en haut du classement n’est pas évoqué, ou plutôt, est relativisé. “La loi des grands nombres”. D’un point de vue économique, le Racing est encore loin des locomotives du football français. En fait, le RC Lens a déjà retrouvé sa place naturelle. Le deuxième chapeau. En quinze ans, la L1 a certes évolué ; Bordeaux, Saint-Etienne et Nantes ont perdu du galon, Nice et Rennes se sont épaissis, le PSG régnant désormais quasi sans partage. Mais globalement, il y a toujours ce bloc de clubs forts, qui domine l’élite du football hexagonal. Un club que le RC Lens avait réussi à rejoindre à la fin des années 1990, pour le quitter brutalement une décennie plus tard.  Chacun d’entre nous rêve secrètement de voir le club s’asseoir de nouveau sur le strapontin qui fut jadis le nôtre. Et certainement que le premier à en avoir envie est celui qu’Arnaud Pouille décrit comme la seule personne véritablement indispensable au projet du RC Lens : Joseph Oughourlian. Mais pour ce faire, de nombreuses étapes sont encore à franchir. Et la première est cette sacro-sainte pérennisation, qu’Arnaud Pouille a jugé bon de rappeler. “On a cru qu’on avait passé certaines étapes, alors que structurer des fondations, ça prend beaucoup de temps”, précise le boss opérationnel du football Sang et Or. Oui, et dans le football, le temps ne sera jamais dix-huit mois. Se décrivant comme “fermier”, Pouille enchaîne son interview avec la volonté de minimiser le rôle du “hasard” dans la réussite actuelle du club. On le voit depuis de nombreux mois, le RC Lens s’est transformé, la mutation a été profonde, et a permis aux parties prenantes d’adopter quasiment tous les outils et méthodologies indispensables pour tutoyer de nouveau le haut niveau. Au point d’être régulièrement cité en exemple par les médias, qui placent le RC Lens comme un prétendant à l’Europe. L’objectif de redonner du “crédit à l’institution” est bel et bien en passe d’être réussi. La saison prochaine verra l’élite passer de 20 à 18 clubs Quand on lui parle d’Europe, Arnaud Pouille précise : “peut-être qu’un jour on y arrivera (…) mais se fixer ça comme objectif institutionnel quand on est le 15e budget de L1 (…) non”. D’un revers de main, le Directeur Général écarte toute pression du résultat ajoutant que le “trading” (ndlr : comprenons, un bouleversement systématique de l’effectif) ne fait pas partie de la stratégie. La croissance est et sera raisonnée, et le mercato estival devrait venir accompagner la croissance économique du club sans pour autant affecter outre mesure le sportif. Mieux, en plus d’anticiper les futurs départs, la clôture du mercato hivernal va permettre “d’enclencher les prolongations de ceux dont le contrat se termine en 2023 (…) et qui veulent s’inscrire dans la durée”. Le RC Lens va désormais pouvoir préparer sereinement sa prochaine saison. Mais l’équipement ne fait pas tout. L’attitude dégagée par le club est tout aussi primordiale. Et en ce sens, la stratégie de jeu prônée par Franck Haise et son staff convient en tout point au développement du RC Lens en L1. Le premier objectif, à savoir de maintenir le club en L1, est en passe d’être doublement réussi. Les fondations ne sont certes peut-être pas encore suffisamment solides pour prétendre à l’Europe, mais elles permettent de se projeter avec sérénité, d’autant plus que la saison prochaine verra l’élite passer de 20 clubs à 18 clubs. Discours qui trouve écho dans les récentes déclarations de Franck Haise. Le rouennais s’est récemment épanché sur le moyen-terme en conférence de presse, usant de mots clefs à forte consonance bâtisseuse. “Vous espérez qu’on joue la Ligue des Champions mais on construit, on essaye juste de faire avancer le club chaque jour”.  Le plan de route défini par la direction et la stratégie de jeu définie par Franck Haise se nourrissent mutuellement. La fameuse relation “cinq étoiles” entre les dirigeants et le sportif. Les premiers permettent, via leurs projections, à l’entraîneur lensois et son staff de pérenniser ce projet de jeu qu’ils pensent être idéal. Une philosophie de jeu protagoniste qui est forcément plus exigeante et difficile à mettre en place qu’une alternative basée sommairement sur l’exploitation de la faille adverse. Le RC Lens se donne le temps de ses ambitions, sans brûler les étapes. Et la perspective de voir des investisseurs rejoindre l’aventure afin de briser un éventuel plafond de verre semble désormais réelle.  Cette attractivité, cette visibilité accrue dans le paysage footballistique français, passe autant par la façon dont les bons résultats sont obtenus que par la traditionnelle reprise des Corons par Bollaert en début de seconde mi-temps. Les temps ont changé. Désormais, le football se met au service de l’ambiance. Le beau jeu au service des résultats. L’humilité au service de l’ambition. A tous les étages de la fusée, l’alignement des plans nets. Écrit par Antoine

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ITW Lens – Monaco avec @ASM_Mercato

Salut “AS Monaco Mercato”, est-ce que tu peux rapidement te présenter à notre communauté ? Bonjour à toutes et à tous, je m’appelle Romain et je suis en charge du compte AS Monaco Mercato. Comme son nom l’indique, ce compte est totalement dédié aux infos transferts concernant l’ASM. Je ne fais que relayer les news provenant de sources que je considère comme étant « fiables ». Le compte vient de dépasser les 10 000 abonnés et j’en profite pour remercier encore toutes les personnes qui suivent AS Monaco Mercato. L’AS Monaco souffle le chaud et le froid depuis le début de saison, quelle est ton analyse ? Avant le début de saison, je vous aurais dit que l’on serait favori à la 2ème place. Malheureusement, tout est parti un peu en sucette et le recrutement s’est fait assez tardivement alors que l’on avait des échéances importantes très tôt dans la saison. L’équipe s’était concentrée à fond sur les barrages de Ligue des Champions et il est fort possible que l’élimination ait joué sur le mauvais début de saison en Ligue 1. Mais même avec le temps, on n’a jamais retrouvé notre forme de la saison passée. Il y a des matchs où l’on sentait que l’envie de l’équipe était beaucoup moins importante que celle de la saison passée. Puis le jeu produit était vraiment horrible et les résultats étaient trop inconstants pour pouvoir s’approcher sérieusement du podium. Heureusement, on s’est un peu repris en décembre avec un Ben Yedder de retour à un très bon niveau. Sous Kovac, vous avez réalisé une campagne européenne de premier ordre, en finissant premier de votre groupe devant la Real Sociedad ou le PSV. Que s’est-il passé ensuite ? Sur le papier, finir premier de ce groupe est une grosse performance sachant que l’on avait peut-être la poule la plus relevée de Ligue Europa. Maintenant, quand on regarde le contenu des matchs, on a eu quand même beaucoup de réussite. Les matchs à San Sebastian et à Eindhoven, on s’est vraiment fait bousculer et pourtant, on a pris 4 points sur 6. J’ai l’impression que les joueurs montraient un peu plus d’envie lors de ces matchs, ce qui a fait la différence niveau comptable. Dommage que l’on n’ait pas plus montré ce visage en Ligue 1. « La Coupe de France doit devenir un objectif » Comment vois-tu l’arrivée de Philippe Clement ? Le timing n’était pas forcément idéal, mais j’ai l’impression qu’un changement était nécessaire étant données les relations un peu tendues entre Kovac et le club, selon les médias qui ont expliqué son licenciement. Je suis convaincu que Philippe Clement est un bon entraîneur, mais on est dans une urgence de résultats et c’est donc compliqué d’avoir le temps de bien imposer ses idées. D’autant qu’il a eu pas mal d’absents dès son arrivée entre les blessures et les cas de COVID. Son travail avec les jeunes en Belgique était vraiment bon et j’ai hâte de voir comment il va faire progresser les nôtres. Le manque de renforts durant ce mercato me laisse un peu perplexe néanmoins, il y a des postes où il y a des manques criants et je ne pense pas que l’on finira sur le podium avec l’effectif dont on dispose aujourd’hui. On manque de joueurs créatifs et quand on veut développer un jeu offensif comme souhaité par Clement et les dirigeants, forcément ça devient compliqué. « L’un des pires tirages possibles » Le club du Rocher a une belle histoire avec la Coupe de France (5 fois vainqueur), finaliste la saison passée (ndlr : défaite contre le PSG). Est-ce un objectif publiquement avoué ? Vu notre mauvaise saison en Ligue 1, la Coupe de France doit devenir un objectif important pour assurer une qualification en Coupe d’Europe. Surtout que notre dernier sacre dans cette compétition remonte à 1991, je n’étais même pas né ! J’ai été un peu surpris la saison passée, lorsque pas mal de supporters avaient préféré finir sur le podium plutôt que de gagner la Coupe de France. Un titre reste un titre et on ne peut pas dire que l’on ait la chance d’en remporter un toutes les saisons. Le RC Lens est l’une des dernières places fortes du football français à ne l’avoir jamais remportée, perdant ses 3 finales. Est-ce que tu nous vois comme un danger sur ce match ? Oui bien sûr, le RC Lens est une très belle équipe et elle peut avoir un beau coup à jouer dans cette compétition quand on regarde les affiches des huitièmes. Surtout que depuis votre remontée en Ligue 1, on ne vous a jamais battu… Sincèrement, c’était l’un des pires tirages possibles. Un petit prono pour dimanche soir ? 2-2 à la fin du temps réglementaire. Et l’AS Monaco qui s’impose aux tirs au but sur le score de 5-6. Je ne suis pas sûr d’être très objectif là-dessus, mais en tout cas bonne chance à vous et pour la suite de la saison (tant que vous finissez derrière nous au classement évidemment !). Un grand merci au compte Twitter @ASM_Mercato pour sa disponibilité.

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