CULTURE SANG & OR

Biographie d’un international français du RC Lens 

Je suis né à Sainte-Marie, en Martinique. Un 31 octobre octobre 1926. De parents agriculteurs. Sur mon île d’origine, j’ai rapidement été affublé du surnom de “sorcier”, car ma qualité technique laissait l’immense majorité des observateurs pantois. Oui, mon club de La Samaritaine me permet de me faire remarquer. Dès mes 17 ans, je me frotte aux grands, en intégrant l’équipe senior. 

A 19 ans, je quitte la Martinique, pour rejoindre la Dominique (ndlr : République Dominicaine). A la sortie de la seconde guerre mondiale, j’embarque pour la Métropole. Direction la France, donc. Comme l’immense majorité des jeunes hommes de mon époque, je dois faire mon service militaire. Je suis envoyé en Algérie. Puis, je décide de m’installer à Lyon, et intègre la branche football du LOU, qui deviendra bien plus tard l’Olympique Lyonnais.

En 1949, je décide de quitter Lyon. Direction le nord de la France, le bassin minier et son club phare : le RC Lens. Rapidement, je m’impose dans l’effectif, étant un élément clef du milieu de terrain. J’ai même l’honneur de porter le brassard de capitaine, en dépit de la réticence de certaines personnes au sein du club. 

Sur le terrain, je m’éclate. Mais je sens que ma couleur de peau dérange. Je persiste, et à force de travail et de courage, l’Équipe de France finit par m’ouvrir ses portes. Je joue mon premier match le 16 octobre 1954 contre la RFA, à Hanovre. Un match difficile, que l’on finit par remporter 3 buts à 2. Ce match marque le tournant de ma carrière, et de l’histoire du football français. Je suis le premier antillais à porter le maillot bleu-blanc-rouge. Je suis d’ailleurs sélectionné pour jouer la Coupe du Monde 1954, qui se déroule en Suisse.

Le 17 mars 1955, toujours joueur du RC Lens, je m’envole pour Madrid avec l’Équipe de France, afin d’y affronter la sélection espagnole. Dans un bon jour, je réussis à être une nouvelle fois décisif, offrant le but de la victoire à Raymond Kopa. On remporte le match 2 buts à 1, et je suis même nommé “homme du match” ! Les espagnols semblent être tombés sous le charme. La presse me surnommant même “le noir volant”. 

Au total, je porte le maillot tricolore à 17 reprises, et joue mon dernier match contre la Belgique le 11 novembre 1956. Au RC Lens, je joue pas moins de 259 matchs et marque à 20 reprises. En 1957, je suis transféré aux Girondins de Bordeaux, où je reste jusqu’en 1960. Par la suite, je deviens entraîneur et recruteur. Je trouve la mort suite à un accident de voiture, le 6 mars 1978, âgé de seulement 52 ans. Une tribune du Stade Bollaert porte mon nom, ainsi qu’un stade dans la ville de Sainte-Marie, ma ville de naissance. Je m’appelle Xercès Louis.

Écrit par Antoine

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