CULTURE SANG & OR

Trêve de plaisanteries

Comme il y a vingt et un ans, le Racing Club de Lens va retrouver la Ligue des Champions après une saison historique. Pourtant, ce n’est pas la joie qui anime les cœurs lensois en fin de saison 2002 ou en début de championnat 2023. S’il est encore trop tôt pour tirer des conclusions, la trêve arrive à point nommé pour prendre un peu de recul et s’amuser à comparer les deux plus grands Racing des années 2000.

Lens 2002 2003

Une page à tourner

Nous sommes en 2002. Alain Chabat réalise « Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre » et établit un nouveau record au box-office avec plus de 14 millions d’entrées. Le RC Lens, entraîné par Joël Muller, occupe lui aussi longtemps la première place du classement. Malheureusement, l’entraîneur ardennais, longtemps dans la peau d’Alain Chabat, va se retrouver dans celle de Guillaume Canet. 5 points pris sur les 6 derniers matchs et Lens termine à la seconde place. La fin de saison lensoise connaît ainsi le même sort que le dernier Astérix et fait un bide. Le Racing doit tourner la page et la trêve estivale va faire du bien.

Après un mercato éreintant et un début de championnat insuffisant, le Lens de Franck Haise a lui aussi besoin de passer à autre chose. Même si l’équation est multifactorielle, le savant lensois l’a dit lui-même : « il ne reconnaît pas son équipe. » Le niveau et les attitudes posent question. Le manque de réaction face à des vents contraires reflète une addition d’individualités alors que le succès des Sang et Or depuis la remontée en Ligue 1 repose sur la force d’un groupe. Les supporters connaissent déjà par cœur le refrain qui relate l’absence de Seko Fofana et Loïs Openda. Mais si le RC Lens veut rester un hit, il doit faire comme MC Solaar en 2001 et leur dire pour de bon « Hasta la vista ».

Photo : RC Lens

Des effectifs stables

A la même époque, le départ du très important El-Hadji Diouf avait été comblé par un joueur au profil similaire : John Utaka. Cette année, Elye Wahi est à lui seul un motif d’espoir. Andy Diouf, remplaçant désigné de « vous savez qui » a déjà pu montrer un peu de sa magie. Le talent est là, le banc s’est amélioré et neuf des onze joueurs ayant terminé la saison dernière dans la peau d’un titulaire sont encore présents au sein de l’effectif. Vingt et un ans en arrière, le onze lensois n’avait pas beaucoup bougé non plus et on retrouvait ainsi les Daniel Moreira, Antoine Sibierski ou encore Adama Coulibaly dans l’équipe. D’une année sur l’autre, le RC Lens a conservé son entraîneur et son assise défensive (respectivement 30 puis 31 buts encaissés en Ligue 1 entre 2001 et 2003).

Il terminera le championnat à une 8ème place sans saveur mais gratifiera les supporters de prestations magnifiques face au grand Milan AC, au Deportivo La Corogne de Roy Makaay et au Bayern Munich. Malgré une fin de saison 2001-2002 qui ressemblait à une mauvaise plaisanterie, les souvenirs de ces soirées magiques de Ligue des Champions l’année suivante sont impérissables. A l’époque, le Racing avait su switcher et retrouver sa solidité défensive. Le RC Lens de Franck Haise devra en faire de même, pour que les supporters puissent rêver de nouveau.

Vous souhaitez partager l'article ?
Retour en haut