CULTURE SANG & OR

Grain de sable dans la machine

L’impression laissée par le match de vendredi à tous les supporters lensois est terrible. Les défaites font partie du sport, et les faux pas peuvent arriver. Mais c’est surtout l’attitude des joueurs ces derniers temps qui a du mal à passer.

Défaite à Metz
Photo Le Républicain Lorrain
Après l’Espoir

Que vaut ce RC Lens millésime 2024 ? En juger avec ce seul Metz-Lens serait cruel. L’année avait commencé sous de bons auspices en Ligue 1, avec, hormis la défaite contre le Paris Saint-Germain, trois victoires d’affilée qui nous ont bien vite fait oublier notre élimination précoce en Coupe de France. Surtout, un grand motif de réjouissance est apparu : la résurrection de David Pereira Da Costa, buteur lors de ces trois victoires en championnat, bien accompagné par un Elye Wahi qui semble enfin avoir trouvé comment passer la vitesse supérieure.

Le mois de février s’est achevé plus péniblement avec un passage express en tour préliminaire de Ligue Europa qui nous a laissé un goût amer, un match nul contre Reims et une défaite contre Monaco. Trop de jaune et de rouge sur le calendrier des résultats, plus assez de vert.

On a cru que la machine artésienne repartait de bon pied avec six points pris contre rien moins qu’un Olympique Lyonnais en pleine résurgence, et un Stade brestois qui a depuis longtemps pris le large en haut du classement. D’autant plus qu’Elye Wahi et David Pereira Da Costa s’illustraient encore. Si tout n’était bien sûr pas parfait, les rouages semblaient suffisamment bien huilés pour assurer à la locomotive Sang et Or une progression comptable amplement satisfaisante.

Wahi et Pereira Da Costa
Photo Sport.fr
LE Grain de sable

Mais la joie aura été de courte durée. Contre Nice, Lens a décidé de se saborder tout seul en offrant une large victoire aux hommes en rouge et noir, sous le regard d’un Bollaert médusé. Le but d’Elye Wahi à la 76e minute n’aura pas suffi à rattraper les erreurs lensoises. Dans le derby, nos joueurs n’y étaient pas non plus. Une seule équipe avait envie de gagner, et ce n’était pas Lens. Encore une fois, le but d’Elye Wahi à la 78e ne fait pas basculer la rencontre.

Les supporters lensois comptaient sur un enchaînement de trois matchs contre des adversaires coincés en bas de tableau pour se relancer : Le Havre, Metz et Clermont. C’est simple, ajoutez à ces noms celui de Lorient et vous avez les quatre clubs les plus bas dans le classement. Alors, l’objectif était clair : prendre les 9 points sans tergiverser avant les deux rencontres cruciales à Marseille et à Rennes.

Studieux
Photo RC Lens

« J’adore quand un plan se déroule sans accroc », se gargarise Hannibal Smith dans L’Agence tous risques. Nous espérions tous pouvoir déjà lâcher cette réplique à l’issue de ce week-end, mais nos joueurs en ont décidé autrement : match nul contre Le Havre, et défaite contre Metz. Soit les mêmes résultats qu’à l’aller. Le RC Lens que l’on voit sur le terrain n’est ni inspiré ni inspirant, et pire encore, il ne semble pas vouloir se donner les moyens d’inverser la tendance. Les changements pour le moins radicaux de Franck Haise au stade Saint-Symphorien n’y auront rien fait.

Le mental n’est plus là. Et la question qui nous taraude tous est : pourquoi ? La lumière se serait-elle éteinte lorsque le rideau de la scène européenne s’est refermé sur nous ? Y avait-il tant que cela de nos joueurs qui surperformaient la saison passée, ou bien sont-ils plutôt nombreux à sous-performer cette saison ? Ont-ils déjà la tête ailleurs ? Quelque chose s’est-il cassé dans le vestiaire ?

Pourtant, malgré un début de saison dramatique, le Racing a réussi à se hisser à la 6e place du classement. Bien des clubs aimeraient se trouver à cette même place ! L’Europe est encore un objectif réaliste. Et le board artésien, malgré les émois en interne, répond toujours présent : il vient de prolonger l’un de nos joueurs phares, Facundo Medina, première pierre officiellement posée sur le chantier de la saison prochaine. Alors pourquoi baisser les bras ainsi ? Avec un tel contenu ces derniers temps, le souffle chaud de nos concurrents directs se rapproche dangereusement. Il est grand temps de poser le doigt sur ce grain de sable et de le balayer en vitesse, avant que la machine ne s’enraye irrémédiablement. Au charbon !

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