CULTURE SANG & OR

L’histoire de la formation lensoise | Partie 3/4

Troisième Partie : les années 1980, l’avènement de la génération titrée

La troisième partie de notre grand voyage à travers la formation lensoise démarre au début des années 1980. Le RC Lens, qui vit sa première grande épopée lors de la saison 1977/1978, se prend les pieds dans le tapis lors de la saison et descend en seconde division. Mais ponctuellement cette fois, puisque la saison suivante, les Sang et Or terminent deuxième de la poule B de la deuxième division, pour retrouver l’Élite du football français suite au barrage remporté face au Paris FC. Lors de la saison 1979/1980, le Racing termine d’ailleurs à une très honorable 9e place. A partir du milieu des années 1980, on voit poindre ceux qui constitueront le noyau dur du groupe qui remportera le premier titre de l’histoire du RC Lens. Mais aussi d’autres joueurs d’immense talent. C’est aussi une période qui voit se confirmer une tendance forte ; les joueurs formés au RC Lens sont proportionnellement de moins en moins originaires de la Région.

Mais commençons par Jean-Pierre Tempet, successeur d’André Lannoy dans les cages artésiennes. Originaire de Humbercourt dans la Somme, sa carrière Sang et Or se fera en deux temps. D’abord, entre 1972 et 1978, où il participe notamment à la campagne européenne qui vit le RC Lens étriller la Lazio. Suite au recrutement de Hédoire, il quitte le RC Lens pour Laval, alors en D1. Son excellente saison 1982-83 lui permet d’être sélectionné à cinq reprises dans l’équipe de France de Michel Hidalgo. Jean-Pierre Tempet fera l’intermède entre Ettori et Bats en Bleus, et reviendra au RC Lens pour une dernière saison (1983-1984), poussé une nouvelle fois vers la sortie par l’éclosion de Gaëtan Huard.

Deux jeunes Sang et Or aux noms résonnants vont également faire leurs débuts au RC Lens lors de la saison 1980/1981 ; il s’agit de Marc Westerloppe et Georges Tournay. Le premier, natif d’Arras, est plus connu pour sa carrière de dirigeant que de footballeur. En effet, il ne joue que 5 matchs au RC Lens, avant de revenir au club en tant que responsable de la formation. Georges Tournay a joué 19 matchs en professionnel au RC Lens avant de partir pour Abbeville, puis Louhans-Cuiseaux. Adjoint historique du club dans les années 1990, il prend avec brio l’intérim d’un certain Rolland Courbis lors de la saison 2000/2001.

A la fin des années 1970, un autre joueur au patronyme nouvellement célèbre en Artois se fait une place au soleil dans l’effectif de l’équipe première. Il s’agit de Jean-Pierre Badé, originaire de Saint-Louis (la Réunion), et qui dispute son premier match au RC Lens à 18 ans. Passé un an par le Red Star, il joue 135 matchs en Artois au poste de … défenseur central !


On en a rapidement parlé il y a quelques lignes ; Gaëtan Huard, talentueux gardien de but, prend définitivement son envol ainsi que la place de Jean-Pierre Tempet lors de la saison 1984 – 1985. Originaire de Montargis, il joue 193 matchs avant de partir pour l’OM en 1988, puis de poursuivre sa carrière aux Girondins de Bordeaux, club dans lequel il atteint son meilleur niveau, et qui lui permet de détenir le record d’invincibilité en D1 pendant de nombreuses saisons, battu par la suite par Jérémie Janot.


Philippe Vercruysse est un autre grand talent que le RC Lens a formé. Ayant grandi à Saumur, dans le Maine-et-Loire, il débute avec le RC Lens à 18 ans, jusqu’à son départ pour Bordeaux en 1986. Vercruysse, considéré alors comme un des milieux de terrain français les plus prometteurs, joue 249 matchs en Artois, pour 48 buts. Il compte également 12 sélections en Equipe de France, dont 6 durant sa période lensoise. Vercruysse aura fait en tout trois passages au RC Lens.

Le RC Lens a toujours été perçu comme un club populaire et familial. Et la plus belle illustration nous vient de l’héritage laissé par la famille Oudjani.  Après le père, Ahmed Oudjani, voici le fils, Chérif Oudjani. Né à Lens, il reprend le flambeau du père en marquant lui aussi le club de son empreinte (112 matchs, 41 buts). Il est également l’oncle de Adam Oudjani, actuellement au centre de formation, et à qui on souhaite une carrière du même acabit.

Au tournant des années 1990, le RC Lens se signale par des performances plus que prometteuses dans ses équipes de jeunes. Ainsi, la promotion 1991-1992 remporte sa troisième Coupe Gambardella après celles de 1957 et 1958. La saison suivante, les jeunes Sang et Or sont défaits par l’AJ Auxerre, qui détient encore aujourd’hui le record de victoires dans la compétition (7). Sur le front de l’attaque, on retrouve un certain Robert Malm. Le dunkerquois, buteur en finale contre l’Olympique Lyonnais, déclarait récemment dans notre émission qu’il avait un vrai goût d’inachevé avec le RC Lens, lui qui n’aura joué que 5 matchs avec son club formateur. Robert Malm bourlingue ensuite à travers la France, jouant dans 14 clubs dont Lorient et Toulouse. Il est aujourd’hui le consultant star du Multiplex L2 sur Beinsport.

La légende du RC Lens. En lettres capitales. Le joueur qui est immédiatement associé au RC Lens. Eric Sikora, c’est un peu la synthèse de tout ce qui a été écrit dans cette. A savoir, l’origine polonaise, symbole indélébile du passé minier du bassin minier. La fidélité absolue, qui plus est dans un contexte de football moderne où les transferts sont devenus le quotidien des joueurs, surtout depuis l’arrêt Bosman. Comme on l’a vu dans le premier épisode, Eric Sikora est le second de la famille à être formé au RC Lens. Mais le latéral droit prolonge l’aventure jusqu’au bout, jouant 590 matchs au RC Lens entre 1985 et 2004, et remportant les deux seuls titres nationaux du club ; à savoir le titre de 1998 et la Coupe de la Ligue 1999, contre le FC Metz, et en prenant part aux belles épopées européennes de l’époque moderne du club. Eric Sikora prend ensuite les rênes des U19, puis de l’équipe réserve (2013-2017), puis sauve l’équipe première d’une catastrophique descente en National à deux reprises (2012-2013, 2017-2018). Aujourd’hui, il est de retour dans le staff U19 et travaille avec Eric Assadourian.


Jean-Guy Wallemme, c’est l’autre légende moderne du club. Une saison après Eric Sikora, un autre jeune défenseur foule pour la première fois la pelouse de Bollaert. Nous sommes en 1986. Il dispute son premier match professionnel face au PSG (victoire 1-0). C’est véritablement lors du passage du RC Lens en seconde division, à la fin des années 1980, que Wallemme prend l’envergure d’un leader. Il participe activement au retour du club dans l’Élite, puis à sa stabilisation jusqu’au retour tant attendu du RC Lens en coupe d’Europe. Wallemme est même décoré Etoile d’Or par le magazine France Football en 1995. A ce moment-là de sa carrière, il n’est qu’à un pas de la sélection nationale. L’heure de gloire de Jean-Guy Wallemme arrive en 1998 avec le titre de champion de France. Il quitte le Racing suite au titre, pour revenir lors de la saison 2001/2002, saison tristement célèbre.


Au tout début des années 1990, le RC Lens va sortir deux jeunes joueurs qui goûteront par la suite aux joies de la sélection nationale : Pierre Laigle et Frédéric Déhu. Le premier est originaire d’Auchel, et commence sa carrière professionnelle en 1990. Milieu hybride presque box-to-box, doté d’une patte gauche magique, il inscrit de nombreux buts de loin, dont celui de la qualification au Parc des Princes contre le PSG (Coupe de France 1994). En 1996, Laigle est convoqué en Equipe de France pour la première fois (8 sélections, 1 but), avant de s’envoler pour l’Italie et la Sampdoria de Gênes, club du haut de tableau de Serie A coachée par un certain Sven-Goran Eriksson. En 1998, il fait partie de la liste des “bannis de Clairefontaine” en compagnie de Djetou, Lamouchi, Ba, Anelka et Letizi. Pierre Laigle revient en France à la suite de la relégation de la Samp’ en Serie B, et signe à l’OL, avec qui il remporte le titre de champion de France 2001/2002. Il raccroche les crampons après un passage à Montpellier.

Frédéric Déhu est quant à lui originaire de la région parisienne, et rejoint le centre de formation du RC Lens en 1989, alors âgé de 17 ans. Il fait sa première apparition en 1991 lorsque Lens évolue en Deuxième Division. Ce jour-là, le RC Lens écrase l’EA Guingamp 6 à 2. Milieu défensif de formation, il est celui qui adresse la passe chirurgicale à Yo Lachor pour le but du titre à Auxerre. Déhu honore la première de ses cinq sélections en Equipe de France après le sacre de 1998. Après le départ de Wallemme à Coventry lors de l’été 1998, il assume ses responsabilités en devenant le capitaine du RC Lens, et remporte la Coupe de la Ligue 1999. Il participe à la légendaire épopée lensoise en Ligue des Champions, et à la victoire historique à Wembley contre Arsenal. Il signe ensuite au FC Barcelone, où il reste une saison, avant de rejoindre le PSG, puis l’OM, pour terminer sa carrière à Levante, le second club de Valencia.

Juste derrière la sentinelle Déhu se trouvait un certain Cyrille Magnier. International espoir, le natif de Boulogne sur Mer était un joueur rugueux et indispensable à la solidité du bloc défensif. Cyrille Magnier dispute son premier match en 1987, et sera un des piliers de l’équipe qui remportera les deux titres de la fin du dernier millénaire. Il quitte le club en 1999, alors âgé de 30 ans, pour l’AJ Auxerre de Guy Roux, et évoluera ensuite à Amiens pour terminer sa carrière à Arras.


Autre Sang et Or qui fît des misères à son club d’origine : Christophe Delmotte. Natif de Comines en Belgique, le puissant latéral gauche démarre véritablement sa carrière à Wasquehal, club de la banlieue lilloise. C’est lors d’un match de Coupe de France contre le PSG qu’il semble avoir tapé dans l’œil des recruteurs lensois. Il arrive au club en 1991, puis est prêté successivement à Sedan et à Cannes. Il joue 122 matchs au RC Lens avant de partir pour l’OL en 1997. Il n’est donc pas champion de France avec le club de ses débuts. Il se rattrapera néanmoins quelques années plus tard avec l’OL. Christophe Delmotte est par la suite revenu au RC Lens pour seconder Jean-Guy Wallemme en tant qu’adjoint. Il est actuellement entraîneur de la réserve du VAFC.

Autre Boulonnais à être passé par Tassette, Philippe Brunel. La patte gauche de l’ailier lensois reste gravée dans les mémoires de ceux qui ont vu le quart de finale d’UEFA contre le Celta Vigo. Le centre absolument parfait de Brunel trouve alors le plat du pied de Pascal Nouma, action qui représente parfaitement l’apogée du RC Lens. Par la suite, Brunel dispute une dizaine de rencontres à l’OM, avant de revenir dans la région pour endosser les couleurs de l’ennemi lillois. Il quitte Lille pour Sochaux, avant de terminer à Angers.

Un des plus grands talents du RC Lens des années 1990, selon les dires de certains. Wilson Oruma arrive au Racing en 1994, sans jamais véritablement s’imposer. Il dispute 51 matchs, en étant prêté une saison à l’ASNL. Il part ensuite en Turquie à Samsunspor, avant de véritablement éclore au Servette de Genève, après un passage par Nîmes. Oruma est ensuite recruté par le FC Sochaux, avant de signer à l’OM.

Autre joueur emblématique du RC Lens, et qui a toujours une belle place dans les cœurs de nombreux supporters : Hervé Arsène. Le joueur malgache, originaire d’une petite île entre Madagascar et le Mozambique, arrive au RC Lens à la fin des années 1980, et évolue à près de 250 reprises sous les couleurs Sang et Or. Et c’est aussi grâce à son but très litigieux contre Monaco que le RC Lens a été champion de France en 1998.


Sans oublier Romain Pitau, formé au RC Lens et lancé dans le grand bain lors de la saison 1997/1998. Participant à deux rencontres cette saison-là, il est également champion de France 1998. Par la suite, Romain Pitau fera ses classes à Créteil, Nice, Sochaux puis Montpellier, jouant plus de cent matchs dans chacun de ces quatre clubs.

A suivre prochainement, la partie 4
La partie 1/4 est à retrouver > ici
La partie 2/4 est à retrouver > ici

Article écrit par Antoine

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