CULTURE SANG & OR

Le RC Lens se donne des ailes

On minimise souvent les efforts nécessaires à la réalisation d’une bonne saison. Au RC Lens, on veut croire que l’exceptionnel cru de la saison 2020/2021 ne sera pas un feu de paille. Parce qu’on aimerait tant revoir le club de notre cœur retrouver sa superbe d’antan, mais aussi parce que l’on désire plus que tout revivre des émotions depuis les tribunes de Bollaert. Après avoir écrit “le choix des hommes” l’été dernier, on se penche de manière plus prospective sur ce que l’on croit être le début d’un cycle vertueux. Parce que les intérêts individuels ne priment plus sur l’intérêt unique de l’institution Sang et Or. Parce que la gouvernance est forte, et que la vision est claire. Le RC Lens se donne des ailes.

Le sportif

Schéma de jeu Atalanta ? Animation Ajax ? Recrutement RB Leipzig ? Inspiration OL ? Le RC Lens semble bien s’inspirer de ce qui se fait de mieux dans le football français, voire européen.

Le club avance sereinement depuis son retour en L1. Des choix osés qui se sont avérés payants cette saison. De l’audace, de l’ambition mais toujours avec beaucoup d’humilité. La nomination de Haise avait surpris le microcosme lensois. Les recrues tout autant. De l’inconnu à la certitude, voilà le voyage que nous a proposé le Racing cette saison. Bien sûr, rien n’est acquis, et dans cette volonté de se remettre en question, l’homme central de cette réussite sportive, Franck Haise, le rappelait en clôture de cette magnifique saison de remontée en L1. Comme pour préparer les psychologies de ses hommes sur ce qu’allait être la reprise.

Un retour marquant en Ligue 1 | ©LaVoixduNord

Le recrutement

Le RC Lens sait travailler dans l’ombre avec efficacité. Fausse piste ou plan C, aucune info ne fuite. Ou très peu. Les adeptes de la rumeur sont frustrés par la maestria de Florent Ghisolfi. La cellule de recrutement se développe et on peut imaginer qu’elle n’est encore qu’à une étape intermédiaire, en développement.

Le triptyque de la vision sportive du RC Lens repose sur :

  • La Gaillette, la cantera lensoise qu’on n’a plus besoin de présenter,
  • Le recrutement de jeunes en post-formation, pour combler les manques de cette dernière sur certains profils, à certains moments,
  • Le recrutement de joueurs confirmés, voire expérimentés

Les journalistes qui suivent le Racing, ou le football en général, ne cessent de répéter que “tout est sous contrôle”. Le RC Lens sera dur en affaire cet été, et a déjà anticipé, en réalisant un coup dès la fin du mois de mai. L’arrivée de Christopher Wooh est l’illustration qu’au RC Lens, on ne se contente plus de réagir.

Ghisolfi, l’architecte du secteur sportif
©LaVoixduNord

La communication

Le renouveau de la comm’ était également attendu, même s’il fût tout à fait normal que le club ait préféré concentrer ses efforts sur le sportif pour son retour dans l’élite. Bien que les dérives soient nombreuses dans le football moderne, et les derniers mois nous l’ont bien rappelé, il ne faut pas tout rejeter. Au contraire, la communication et le marketing sont indispensables, et ces disciplines peuvent être appliquées avec intelligence dans un club comme le RC Lens.

L’arrivée de Benjamin Parrot va permettre au RC Lens de se doter d’une véritable force de frappe dans un exercice sensible et à l’équilibre toujours fragile. Faire du buzz, c’est un métier. Mais son rôle ne devrait pas se cantonner aux RT et likes des différentes plateformes des réseaux sociaux. Il lui faudra comprendre les supporters dans leur pluralité, leurs attentes, ce qu’ils rejettent, pour mieux les inscrire dans le projet du club. On parle d’inclusion. Mais aussi de marketing. Pour développer le chiffre d’affaires du RC Lens, tout en respectant les éléments de l’identité Sang et Or qui font notre fierté.

La pelouse

On a souvent vanté le jeu pratiqué par le RC Lens. Forcément, qui dit ballon pense pelouse. Et cette dernière est forcément un facteur décisif, bien que rarement évoqué. La société idverde est donc venue poser un nouveau rectangle vert hybride dans le courant de l’été dernier, et ce dans un anonymat assez relatif. Quand la majorité des suiveurs du club se concentraient sur les coulisses, peu payaient attention aux travaux surfaciques mais terriblement importants que opérait le club pour sa pelouse.

Résultat, une deuxième place au classement des pelouses de L1, pour une équipe qui a toujours cherché à envoyer du jeu. On appelle cela l’approche systémique, ou globale. Le RC Lens ne laisse définitivement plus de place au hasard.

Bollaert-Delelis en juin 2020

Le futur

Il en va de soit que le RC Lens a désormais fait le plus dur. Retrouver sa place dans l’Élite du football français, avec un premier exercice réussi. On pense souvent que la seconde saison en L1 est plus difficile que la précédente. Haise a récemment balayé cette croyance, affirmant qu’il pensait tout le contraire, statistiques à l’appui. Mais le RC Lens devra tout de même confirmer, car on ne peut pas non plus ignorer que le club sera attendu la saison prochaine, et que l’effet de surprise, bien qu’il ait déjà été complètement effacé au cours du précédent exercice, sera à partir de la première journée de la prochaine saison, nul.

L’attente des supporters et des médias le sera également. Mais en interne, le sportif et l’extra-sportif semblent à ce point “zen” qu’il est permis de croire que l’exceptionnalité des performances de la saison dernière pourrait (re)devenir cette enchanteresse normalité que le club avait su jadis nous proposer.

Écrit par Antoine

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