CULTURE SANG & OR

Plateforme

La révolution que traverse le football ne pouvait nous éviter ces termes industrieux. De plus en plus monitoré, le Sport Roi avance à marche forcée dans une direction qui peut plaire ou déplaire. Mais là n’est pas le sujet. Les hiérarchies se définissent, et sont de plus en plus claires. La Premier League est l’Eldorado omnipotent du football mondial, la France et sa Ligue des Talents un de ses nombreux centres de formation. La Bundesliga, la Liga ou la Serie A peuvent se gargariser d’être des championnats majeurs, mais aussi parfois de transit. La chaîne de valeurs du football européen est elle-même bousculée par l’avènement de la multipropriété, à laquelle le RC Lens a également recours (Millonarios, Padova). 

Ils ont été rares, les transferts de joueurs lensois vers les grands clubs européens. Diouf et Smicer à Liverpool, Varane au Real Madrid, et c’est à peu près tout. Ces dernières années, le Racing Club de Lens s’est surtout évertué à vendre pour survivre, pensant tout d’abord à son équilibre financier afin de présenter un dossier le plus solide possible à la DNCG. Hashtag en sifflotant. Les sueurs étaient froides, et le stress de la saison sportive laissait alors place aux multiples spéculations qu’étaient les transferts ou la revente du club. Des départs parfois étonnants (Cavaré à Rennes, Baptiste Guillaume à Lille) parfois d’une logique implacable (Bourigeaud à Rennes, Gbamin à Mayence ou Bellegarde à Strasbourg) mais dans tous les cas de figure indispensables. Le club alors dirigé par Gervais Martel était devenu cette proie privilégiée du football français.

Les temps ont bien changé. Cet été, il est fort à parier que de nombreux joueurs lensois apparaîtront de nouveau dans le viseur de clubs européens jouant (ou visant à jouer) les premiers rôles en Europe. Pour remplacer les partants, ou renforcer l’effectif, la cellule de recrutement pourra compter sur l’attractivité retrouvée d’un club surfant sur une dynamique exceptionnelle. La structure de jeu, l’hyper professionnalisme de l’environnement, la ferveur du stade Bollaert, la Coupe d’Europe, l’internationalisation de ses joueurs, autant d’atouts qui permettent à Grégory Thil et sa cellule de se positionner sur des dossiers ambitieux. Et devenir la plateforme française qui pourrait concurrencer les clubs de Bundesliga dans le développement des jeunes talents français, afin de les accompagner au-delà de la post-formation avant leur envol vers les hautes sphères du football international. La nouvelle feuille de route du RC Lens ?

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