CULTURE SANG & OR

Elye Wahi, le gros coup du deuxième cycle

Au début de l’été, nous étions nombreux à craindre la vague caniculaire. Mais les départs de feu ont vite été circonscrits, et le RC Lens semble attaquer la saison 2023/2024 avec l’ambition de progresser encore. En témoigne le recrutement d’un buteur surdoué et convoité, Elye Wahi.

Photo MHSC on Air

Est-il nécessaire de présenter les caractéristiques de l’ex-avant-centre de Montpellier ? Le joueur est connu de tous, surtout en France. Ultrarapide, précis, audacieux, il a régalé la Paillade, et même la L1, par ses exploits à la pointe de l’attaque du MHSC. Sur son parcours aussi chaotique que brillant, on ne peut que recommander à nos lecteurs de lire le portrait publié par So Foot en octobre dernier.

Au-delà du cas Elye Wahi, il s’agira surtout de revenir sur la dynamique de recrutement du RC Lens cet été, épatant d’anticipation mais aussi de réaction. Cette recrue de la mi-août, à l’instar d’un certain Seko Fofana en son temps, a tout du gros coup du deuxième cycle.

Le RC Lens avait bien anticipé le renouvellement des joueurs de rotation, et réussi à étoffer un banc de touche qui sera mis à contribution tout au long de la saison. Si l’ensemble de la structure défensive a été rapidement confirmée à son poste, prolongations à la clef, et que Seko Fofana a été remplacé avec anticipation par l’hyper prometteur Andy Diouf, le doute subsistait sur le successeur d’un striker belge parti chercher son bonheur dans l’Est de l’Allemagne.

Les dirigeants du Racing, d’abord enclins à réaliser un « coup à la Openda », avec un joueur bon marché à fort potentiel, se sont tour à tour cassé les dents sur la fermeté des dirigeants de l’AEK pour Levi García, et sur la versatilité du clan Akpom, à qui il est difficile de reprocher d’avoir choisi l’Ajax Amsterdam au détriment du RC Lens. Même si le mercato était encore loin de son terme, le temps commençait à presser. Et la capacité de rebond de cette direction, après les échecs essuyés, est tout bonnement bluffante.

Des statistiques Opendesques

Peu de noms filtraient. Ce n’est que tardivement que l’ultime plan A de la cellule n’a été évoqué dans les médias. Et c’est donc ce vendredi 18 août que tout s’est emballé. Alors que les hypothèses étaient nombreuses, il était évident que le RC Lens finirait par se pencher sur « gros poisson ». Au poste de numéro 9, les bonnes affaires ne sont pas légion, et le RC Lens est désormais prisonnier de sa bonne dynamique : désormais club européen, et toujours aussi exigeant dans son scouting, les short-lists s’en trouvent significativement réduites.

La seule crainte pouvait provenir d’une éventuelle orthodoxie budgétaire imposée par la présidence. Mais cette stratégie aurait fait fuir un Franck Haise déjà très clair au soir de la victoire à domicile contre l’AC Ajaccio, qui permit au RC Lens d’officialiser son retour en C1. Les ventes conjuguées de Seko Fofana, de Loïs Openda et dans une moindre mesure de Jean Onana, ainsi que la qualification directe pour la Ligue des Champions, ont définitivement fait basculer le RC Lens dans un autre monde.

C’est donc un Elye Wahi en pleine ascension qui rejoint le club sang et or. Hugo Ekitike, un temps évoqué, en plan B de luxe, se trouvera une autre destination. Le très jeune avant-centre franco-ivoirien (20 ans et demi) débarque à la Gaillette fort d’un bilan plus que prometteur. On parle d’un joueur qui a déjà inscrit 33 buts en L1, dont 19 la saison passée. Dont un seulement sur penalty, statistique rappelant étrangement son prédécesseur. Parti de loin, Sepe (son premier prénom) affiche des statistiques folles : seul Kylian Mbappé avait marqué plus de buts que lui au soir de ses vingt printemps.

Cette recrue, de loin la plus chère de l’histoire du Racing, pose de nouveaux jalons. Bien que la valorisation soit indispensable à son développement – prochainement accompagné d’une entrée au capital d’actionnaires minoritaires régionaux –, le RC Lens confirme mercato après mercato que son projet n’est pas de faire du trading son cœur de métier. Le sportif restant la priorité.

Arnaud Pouille et ses équipes ont réussi à briser un nouveau plafond de verre en sortant pas moins de 35 millions d’euros pour recruter le successeur de Loïs Openda. L’occasion qui s’est présentée devant l’incapacité de West Ham et de l’Eintracht Francfort de passer à l’action a été saisie.

Mais cette arrivée s’inscrit également dans un temps long, fait de recrutements symboliques et de convocations bleues (celle de Jonathan Clauss puis de Brice Samba), de valorisations sportive et financière exceptionnelles, d’une structure de jeu plaisante et d’une stabilité quasi unique dans l’Hexagone. Enfin, d’un stade bouillant et à guichets fermés, et donc d’une réputation qui permet au RC Lens de se positionner désormais en véritable plateforme de développement pour les grands talents français, jamais insensibles à l’engouement qu’ils suscitent en Artois.

Vous souhaitez partager l'article ?
Retour en haut