CULTURE SANG & OR

La fièvre

« Tout a débuté un matin quand à 10h10, je fus tiré du lit par l’emmerdeur de service… » Par mon ami Baptiste sonnant à de trop courts interstices. Comme Kool Shen et Joey Starr, nous sommes sortis la veille et la nuit a été courte. Mais nous nous réveillons le corps bouillant car ce soir, c’est match.

Photo rclens.fr

Mon voisin n’en est pas à son coup d’essai. La veille, j’ai eu le malheur de laisser ma fenêtre ouverte. Suffisant pour qu’il m’arrache violemment des bras de Morphée, criant qu’il avait enfin trouvé l’Elye de son cœur. Le Racing a recruté son neuf et les supporters ont enfin renoué avec leur équipe. Si le jeûne peut parfois faire office de traitement, ce sevrage de près de trois mois sans match officiel au stade Bollaert-Delelis n’a pas fait retomber la puissante fièvre sang & or.

Dimanche, il régnait un vent de nouveauté sur Lens. Présentation d’Elye Wahi, affichage des plaques commémoratives sur les grilles du stade, aménagements du parvis… Pourtant, c’est une recette bien connue que l’on a retrouvée sur le terrain : pressing, intensité, verticalité. La « Lensoise » à peine terminé que Deiver Machado et ses coéquipiers envoyaient le Stade rennais dans les cordes. Le piston colombien, déjà performant en préparation et face à Brest, a encore brillé hier. Un autre gaucher s’est distingué et a parfaitement assemblé nouveauté et préceptes haisiens : Andy Diouf. Ses grandes enjambées d’un bout à l’autre du terrain n’étaient pas sans rappeler son illustre prédécesseur Seko Fofana. Son élégance balle au pied et sa finesse technique ont charmé les observateurs.

« Il y a des jours comme ça où tout ne va pas pour le mieux »

Si seulement sa demi-volée à l’heure de jeu n’avait pas fui le cadre… C’eût été le match parfait pour le jeune milieu, et les supporters seraient sortis du stade le cœur plus léger. Car c’est bien la frustration qui domine à la fin du match. L’armada rennaise, impressionnante sur le papier, a été broyée par la machinerie lensoise en première mi-temps. La deuxième période a été marquée par un penalty consécutif à une perte de balle puis une faute du malheureux Salis Abdul Samed. Ce fait de jeu a donné un match plus ouvert, où Artésiens et Bretons auront tous deux eu les occasions pour l’emporter.

Photo rclens.fr

Une fois la frustration évacuée, on peut s’attarder sur le contenu du match proposé par les Sang & Or. Car ils n’ont laissé que des miettes à une équipe qui vise ouvertement le podium et qui pouvait se permettre de faire rentrer Nemanja Matić et Jérémy Doku en cours de match. La deuxième mi-temps inexplicablement faible réalisée à Brest a ainsi été balayée d’un revers de la main. Sans son nouvel attaquant vedette, le Racing a joué le match que les supporters et surtout Franck Haise attendaient.

Déjà l’an dernier, Arnaud Pouille partageait sa crainte au sujet d’un « embourgeoisement » concernant les attentes autour du Racing. Lui et tout le board étaient attendus dans le choix du nouveau numéro 9. L’équipe l’était aussi pour son premier match à domicile face à un cador. Ils ont répondu présent, avant même l’arrivée du buteur tant attendu. Certes, le bilan comptable n’est pas satisfaisant après deux journées, et avant d’affronter Paris puis Monaco. Mais après la meilleure saison de son histoire, le départ de deux joueurs clés et la pression que cela implique, hier, les joueurs ont fait du Lens, sérieux et solide. Et ça, « c’est de la bombe bébé » .

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