CULTURE SANG & OR

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RASK : « Passe dans le dos de Nando de Colo ! C’est la famille. »

RASK était l’invité de l’épisode 35 de l’émission Culture Sang et Or. Rappeur du Bassin Minier et supporter du Racing Club de Lens, il nous livre son sentiment sur la saison des lensois, ainsi que son parcours dans le milieu de la musique. A la suite de la défaite face au LOSC (3-0), voyais-tu les lensois revenir dans le match avant la mi-temps ?« J’y ai cru. C’est dur de prendre un pénalty aussi tôt… Je nous ai même senti la faculté de revenir. Surtout qu’à 11 contre 11, on avait le sentiment de pouvoir revenir, puis est arrivé le second couperet avec le carton rouge et là c’était dur. » Plutôt Loos-en-Gohelle ou Los Angeles ?« Loos-en-Gohelle. Référence à mon clip « Nordside » qui a été tourné sur les terrils jumeaux. Une partie avait été tournée du côté d’Auchel. De cœur Loos-en-Gohelle et Los Angeles pour les vacances ! » Plutôt Rap Français ou Rap US ?« Rap Français ces dernières années. » Est-ce vrai qu’un joueur lensois figurera sur ton prochain EP ? Si oui, peux-tu nous en parler ?« Oui je peux en parler et il s’agit de Florian Sotoca avec qui je m’entends bien. Après le premier clip chez moi avec le clin d’œil aux Tigers, et après Nordside, je voulais faire un morceau en hymne sur un joueur comme on peut connaître à Paris ou dans le Rap. J’ai opté pour Florian, car j’aime le joueur et je me retrouve dans lui étant donné qu’il donne l’image d’un joueur déterminé. Normalement, on doit faire ça dans les prochains jours, mais ça sera vraiment un morceau fait pour tous les joueurs et les remercier pour cette saison. » Plutôt passe dans le dos de Nando de Colo ou crochet atomique de Oubaali (Boxeur français champion du monde WBC) ?« Passe dans le dos de Nando de Colo ! C’est la famille. » Plutôt slaming en Tony Marek ou au Mainsquare ?« Au Mainsquare ! C’est clairement un objectif pour moi. » Plutôt concert à Mauroy ou à Bollaert ?« A Bollaert quand même ! » Plutôt hargne de Sotoca ou finesse de Kakuta ?« Sans hésiter, hargne de Sotoca. » Qui voudrais-tu voir comme futur invité de Culture Sang et Or ?« Il faut inviter Florian Sotoca ! » Si tu étais invité à prendre le micro avec les capos à Bollaert, est-ce que tu irais ?« Cette question est incroyable, car depuis mon premier clip ils me font rêver ! Ça serait complètement fou. On voulait que je vienne chanter à la mi-temps et je n’ai pas pu à cause de la crise sanitaire. Avec les Tigers on s’est promis que je viendrai au moins en Marek, mais si plus ça serait avec un grand « Oui » ! » Si tu avais eu le choix entre le football et la musique, qu’aurais-tu choisi ?« Je vais rester sur la musique, car je n’ai jamais joué au foot et je fais de la musique depuis mes 10 ans. Chacun sa place comme on dit. » Quel est ton album rap de référence ?« Ça ne parlera pas aux plus jeunes, mais je dirai le « Saïan Supa Crew » qui était un super groupe quand j’étais jeune. Ils mettaient de l’énergie sur scène et j’ai pu avoir la chance de chanter avec l’un d’eux, donc ça reste la référence pour moi. » Quel est ton meilleur souvenir en tant que supporter lensois ?« Après la sortie de mon premier clip, les Tigers m’ont porté et beaucoup apporté. C’est grâce à eux que les supporters, comme les joueurs me connaissent, je leur dois énormément. » Pour revoir cette émission > iciRetrouvez l’ensemble de nos podcasts > ici Retranscription | L’équipe Culture Sang et Or

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Et les nominés sont…

La traditionnelle remise des trophées UNFP se déroulera, comme chaque année (hormis l’an dernier à cause du covid) en cette fin mai, à la différence près qu’il n’y aura pas de cérémonie cette saison. Sous vos applaudissements… Belle affaire. Cela évitera d’exposer aux yeux du monde (mais surtout aux yeux des non-spécialistes) la vitrine reluisante du football français, illustration embellie à outrance qui n’a pas vraiment d’autre but que de faire consommer de la ligue 1 et à moindre degré, de la ligue 2. Cela évitera également les déclarations gênantes, les demandes publiques de revalorisation ou encore les applaudissements artificieux de joueurs qui ont tout intérêt à s’enthousiasmer de cette mise en lumière de la ligue 1. L’annonce des nominés au trophée de meilleur joueur de cette saison, en plus d’avoir fait sourire d’indignation les suiveurs assidus du championnat, a encore un peu plus décrédibilisé une cérémonie qui s’évertue à classer individuellement les joueurs d’un sport collectif où l’on n’est rien sans les autres. Il y a un meilleur en tout Et tout y passe : meilleur joueur (L1 et L2), meilleur espoir, meilleur gardien (L1 et L2) , meilleur entraîneur (L1 et L2) , meilleure joueuse, meilleur arbitre, plus beau but, meilleur espoir féminin, meilleur français de l’étranger… sans oublier évidemment les fameuses équipes-type. Bref, les Césars n’ont qu’à bien se tenir. En ce qui concerne le RC Lens, Daniel Leclercq et Joël Muller ont obtenu le trophée de meilleur entraîneur de ligue 1 respectivement en 1998 et 2002. John Bostock a remporté le trophée de meilleur joueur de ligue 2 en 2017. Et enfin, Vedran Runje (2009), Alphonse Areola (2014) et Nicolas Douchez (2017) ont obtenu la récompense de meilleur gardien de ligue 2. Voilà à peu près tout pour notre club si on occulte quelques places honorifiques dans l’équipe type de la saison (Sikora, Ziani, Hilton, Keita). Notre meilleur joueur : le groupe A l’épilogue d’une saison où la force du racing s’est forgée sur un collectif (joueurs et staff), les trophées individuels ne prennent aucun sens car les valeurs de notre club ne coïncident aucunement avec la mise en valeur des individualités. Chaque personne au sein du club a compté durant la saison, dans les bons et les mauvais moments, et c’est dans cet esprit que Franck Haise a mené ce groupe aux portes d’une qualification européenne. Il est d’ailleurs facile d’imaginer le discours de Franck Haise s’il était amené à remporter cette saison ou dans les années qui viennent le trophée de meilleur entraîneur : « Un entraîneur réussit parce qu’il est bien entouré et que le staff et les joueurs adhèrent à son projet. Le football est un sport collectif et à Lens peut-être plus qu’ailleurs, on a un vrai groupe. » Ecrit par Mathieu Fardel

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Vladimir Smicer : « J’avais adoré le stade et l’atmosphère que dégageait le public. Je voulais vraiment venir ici. Depuis février-mars 96 j’avais signé au RC Lens »

Vladimir Smicer était l’invité de l’épisode 34 de l’émission Culture Sang et Or. L’ancien joueur du Racing nous parle longuement de ses souvenirs et bien évidemment du Racing. Suite à la défaite du Racing 2-1 contre le PSG, que penses-tu du Paris Saint Germain version Qatar ? Est-ce bien pour la Ligue 1 ?« Je ne sais pas si c’est bien ou pas, mais c’est vrai qu’il y a beaucoup d’argent et ça peut créer des disparités. On n’est pas dans le championnat américain où tout le monde a le même budget et peut gagner le titre. Après, pour les parisiens c’est bien, ça fait 8 ans qu’ils arrivent à remporter le championnat, mais il faut plus de compétition pour le titre. A l’époque où nous avons été champions en 1998, il y avait plusieurs équipes capables de gagner avec le FC Metz, Lyon… » Jouer avant un match de Ligue des Champions n’était-il pas le plus difficile ? Les lensois ne pouvaient-ils pas espérer mieux ?« Ça dépend quel match tu joues… Bien sûr quand tu joues un match de championnat et que 2-3 jours après tu joues une demi-finale, ce n’est pas pareil dans les têtes. D’autant plus que l’objectif pour eux était de la gagner. Ils n’ont clairement pas mis beaucoup d’intensité dans ce match face au RC Lens. » On se souvient d’ailleurs de votre match à Wembley (victoire 1-0). Vous aviez mis une intensité folle pour gagner ce match. Pourtant quelques jours avant, vous jouiez le SC Bastia et aviez gagné 1-0 avec un but à la 92ème minute, et sans intensité…« Évidemment on ne met pas la même intensité. La concentration n’est pas au même niveau. La Ligue des Champions ça reste les gros matchs. Et on ne peut pas jouer tous les matchs à ce niveau, mais Wembley c’était juste fantastique avec un niveau de jeu rarement atteint. C’est d’ailleurs ce match qui permet aux décideurs de Liverpool de venir me chercher, tout s’est joué sur ce match. Comme quoi, il faut savoir saisir sa chance. » Dans un article de l’Equipe du 12 Mars 1998, Daniel Leclercq disait de toi que tu étais « le meilleur technique, le meilleur lensois tchèque, recherche l’épanouissement total et tu seras le meilleur à ton poste ».« Daniel était mon coach préféré, j’adorais sa vision du jeu et il aimait toujours jouer avec moi pendant les entraînements. On avait une relation particulière, il était comme un père pour moi. Il savait comment me faire jouer et j’ai eu la chance de l’avoir comme coach. C’était vraiment le plaisir cette époque. » D’ailleurs, lors de ton dernier match au RC Lens face au Téfécé, tu avais donné ton maillot à Daniel Leclercq, on imagine que c’était quelqu’un d’important pour toi ?« Oui, car quand je suis arrivé à 23 ans au RC Lens et que je ne parlais pas un mot de français, Daniel a tout fait pour que je fasse partie de la famille Sang et Or et il m’a vraiment permis de m’épanouir ici. Malheureusement, j’ai eu une proposition d’un grand club, qui est Liverpool, et je ne pouvais refuser… Même Gervais Martel voulait que je reste et il était prêt à aligner mon salaire sur ce que proposait Liverpool. Mon salaire pouvait être multiplié par 5 ! Je lui ai dit que ce n’était pas qu’une question d’argent, je voulais découvrir ce club de Liverpool. Quand je donne mon maillot au coach, ce n’était pas le plan de départ, c’était vraiment sur le coup de l’émotion que je le lui ai donné… » Plutôt bières tchèques ou françaises ?« Plutôt bières tchèques ! » Plutôt Liverpool en Premier League ou en SuperLeague ?« En Premier League, évidemment. » Le plus facile à comprendre : l’accent de Liverpool ou l’accent ch’ti ?« L’accent ch’ti… Et oui, c’est plus facile ! A Liverpool, c’était très compliqué de comprendre Jamie Carragher. » Plutôt derby de Pragues ou derby de la Mersey ?« Le derby de la Mersey, c’était vraiment difficile. » Plutôt la République Tchèque ou le RC Lens à Wembley ?« Wembley avec le RC Lens » Plutôt Vladimir Smicer avec ou sans barbe ?« Sans barbe »  Quel était ton meilleur match avec le RC Lens ?« A Wembley contre Arsenal. C’était un match presque parfait pour moi. » Quel était le joueur le plus fort que tu aies connu au Racing ?« Stéphane Ziani, c’était un super joueur. Techniquement il savait tout faire, j’aimais vraiment jouer avec lui. Il arrive au Racing, il gagne un titre et il repart ! » Et le joueur qui t’a le plus impressionné dans ta carrière ?« Steven Gerrard, c’était vraiment quelque chose. Sinon le plus fort contre qui j’ai joué, c’était Zinédine Zidane. Un joueur vraiment exceptionnel, avec une technique supérieure à tous les joueurs. J’avais joué la première fois contre lui en 1996, en Coupe UEFA, et il nous avait fait sa spéciale : « La roulette ». Mais ensuite, on a pris notre revanche en demi-finale de l’Euro 1996. » Quel entraîneur t’a le plus marqué ?« Comme j’ai pu le dire, Daniel Leclercq. A ma première saison, il était adjoint de Roger Lemerre et ensuite il est arrivé en coach principal. Il m’a donné ma chance au haut niveau et j’ai beaucoup progressé avec lui. Même si j’ai ensuite connu Rafael Benitez à Liverpool, mais la période la plus importante de ma carrière c’est au Racing et c’est grâce à Daniel que j’ai pu le faire. » La chose qui t’a le plus surpris en arrivant en France ?« En République Tchèque, on apprenait principalement l’allemand à l’école. Quand je suis arrivé en France, je ne parlais pas un mot français et j’ai tenté de parler en allemand. Dans le vestiaire ils m’ont tout de suite dit « tu peux parler n’importe quoi, mais pas allemand » (rire) Qui était ton meilleur ami dans le vestiaire à Lens ?« Guillaume Warmuz. Il était mon professeur de français. Il m’a beaucoup aidé et nos familles s’entendaient très bien. Lors des mises au vert, j’étais avec lui dans la chambre et c’est là qu’il m’apprenait le français. Guillaume fait vraiment partie de la famille. » As-tu réussi à dormir après la finale de Ligue des Champions entre Liverpool et Milan ?« Non, pas du tout.

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Jimmy Adjovi-Boco : “Il y a beaucoup de ressemblances entre les gens du Nord et les écossais”

Jimmy Adjovi-Boco était l’invité de l’épisode 33 de l’émission Culture Sang et Or. L’ancien joueur du Racing nous parle de son présent, du RCL d’aujourd’hui et de ses années en Sang et Or ! Après avoir été réduit à 10 pendant les trois-quarts du match, à la suite de l’expulsion d’Issiaga Sylla, peut-on parler d’exploit des Sang et Or suite à leur victoire face à Nîmes ?« Oui on peut parler d’exploit, mais c’est aussi la continuité de ce que l’on vit avec cette équipe depuis le début de saison. C’est une équipe qui a du cœur, qui a beaucoup d’envie et, malgré les absences, le banc répond toujours présent. Ce qu’accomplit Franck Haise avec ces joueurs, c’est exceptionnel.» Quand on est joueur, et que l’on voit un de nos coéquipiers prendre rouge, peut-on se dire que l’on ne prendra plus de plaisir dans le match ?« Il y a plusieurs manières de prendre du plaisir : En jouant et en faisant preuve de solidarité, en gagnant un match en étant en infériorité numérique. C’est une vraie réjouissance. Chaque action que l’on développe à 10 vs 11 et qui va au bout, c’est du plaisir. Quand on voit la joie de Franck Haise à la fin du match dans les tribunes, on voit bien qu’il y a du plaisir. Tout le monde a compris, en voyant l’image du coach, que c’était une victoire exceptionnelle. Les nîmois, malgré leur classement, ont souvent montré que c’était une équipe difficile à jouer. Il y a une réelle maturité dans l’équipe lensoise, car peu importe ce qu’il se passe sur et en dehors du terrain, l’équipe agit ou réagit. Tout ceci est à mettre au crédit du staff » Dans ce type de match difficile, les remplaçants ne sont-ils pas plus décisifs ?« Quand ils rentrent, ils savent que les joueurs sur le terrain ont cravaché et qu’eux doivent reprendre le flambeau. Les joueurs savent qu’ils doivent se mettre dans un certain état d’esprit. Le banc lensois montre souvent un visage intéressant quand il rentre sur la pelouse et c’est aussi à mettre dans la réussite du staff. On sent qu’il y a une véritable équipe avec 20 joueurs qui sont tous prêts pour gagner. » Plutôt Jean-Marc ou Jimmy ?« Jimmy. Il n’y avait que mes professeurs d’école qui m’appelaient Jean-Marc. » Plutôt carton rouge contre Metz ou penalty contre Le Havre ?« Carton rouge contre Metz, car j’ai réussi à me sortir de cette mauvaise impasse. Il s’agissait de mon premier match en Ligue 1, mon premier match à Lens… C’était la totale… » (rire) Plutôt centre pour Roger Boli contre Marseille ou pour Bocandé contre Nîmes ?« Pour Roger contre l’OM, car ce match restera à tout jamais dans ma mémoire et même de beaucoup de lensois. » Plutôt Nord de la France ou Nord du Royaume-Uni ?« Nord de la France, même si l’Ecosse est un superbe pays. Il y a beaucoup de ressemblances entre les gens du Nord et les écossais. » Plutôt businessman ou mécano ?« Plutôt businessman. Même si mécano fût mon premier job » Plutôt débordement-centre-but ou défensif-tacle-relance ?« Plutôt défensif-tacle-relance. Le reste c’est du dépassement de fonction, c’est ce que disait le coach, mais avant tout j’étais défenseur. » Plutôt SuperLeague ou Ligue des Champions africaine ? (Dans l’actualité sportive africaine, la SuperLeague vient d’être votée pour remplacer la Ligue des Champions)« Il faut arrêter de sortir ce genre de compétition et c’est ce qui va nous amener à notre perte. Si je devais mettre un carton rouge, ça serait pour le vote de cette compétition » Plutôt la carrière de François Omam-Biyik ou Roger Boli ?« Je ne peux pas choisir… Roger c’est mon petit frère et François un grand monsieur. Je ne peux pas » Ta plus grosse émotion serait la « Remontada » en Coupe de France 93-94 au Parc face au PSG ou la dernière journée de la saison 94-95 contre Caen qui marque le retour du RC Lens en Coupe d’Europe ?« Caen. C’était un moment très fort, même si battre Paris au Parc c’était une belle réjouissance. Mais ramener Lens en Coupe d’Europe c’était quelque chose, surtout après les festivités avec les supporters. Un moment fabuleux, extraordinaire. » Le plus grand joueur du football béninois : Stéphane Sessegnon ou Jimmy Adjovi-Boco ?« Stéphane Sessegnon. C’était un super joueur, même s’il a manqué de sérieux à Paris, mais il avait un talent fou. Mais j’ai appris à le connaître il n’y a pas si longtemps et c’est vraiment une belle personne. » Pour revoir cette émission > iciRetrouvez l’ensemble de nos podcasts > ici Retranscription | L’équipe Culture Sang et Or

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“Smicer, le Lucky Man”

Vladimir Smicer. Un nom qui fait vibrer encore aujourd’hui frémir chaque supporter lensois. Une légende intergénérationnelle. Vladi, c’est l’un des plus beaux joueurs de l’histoire récente du RC Lens. Un joueur qui a toujours fait l’unanimité. Un homme à qui on s’identifie, on s’attache. Qu’on aime. Il n’y a qu’à voir et revoir la vidéo de sa sortie contre le Toulouse FC, pour sa dernière apparition sous la tunique Sang et Or. Bollaert l’ovationne, et Smicer, plein de modestie et de respect, s’en va offrir son maillot à son entraîneur d’alors, Daniel Leclercq. Deux légendes Sang et Or qui témoignent d’un respect mutuel. Les poils. Les larmes même. Pour rendre hommage à Vladimir Smicer, Culture Sang et Or va se parer des couleurs rouge et blanche pour vous raconter l’histoire de ce club légendaire qu’est le Slavia Prague. Tu aimes le football, l’histoire et la guerre froide ? Alors cette longue plongée praguoise est faite pour toi. Cela fait maintenant quelques semaines que l’on est sur les traces de Libor. Aujourd’hui dirigeant du Odbor přátel Slavia, groupe de supporters historique qui dans les années 1960 sauva le club de la disparition, Libor a accepté de répondre à nos questions Des réponses passionnantes. Pojďme* ! Salut Libor, merci d’avoir accepté de répondre à nos questions. Comment tu vas ? Peux-tu te présenter à notre communauté ?« Salut Antoine, merci à toi ! Je suis un supporter du Slavia depuis toujours. J’ai aujourd’hui la quarantaine, ayant grandi à côté du stade dans lequel jouait le Slavia dans les années 1990. Vladimir Smicer, puisque c’est lui qui nous unit, était mon premier héros d’enfance. J’ai le Slavia dans le sang et c’est un héritage familial. Mon grand-père était déjà un grand supporter. D’ailleurs, la seule chose positive du Covid c’est qu’aujourd’hui je peux mater les matchs du Slavia avec lui à la télévision, tant qu’il est encore là (il a 91 ans). Il avait pour habitude de m’emmener au stade, dans les vieilles tribunes en bois du Stade Eden. » Le Slavia semble cartonner depuis quelques saisons !« Oui, et j’en profite chaque jour. Nous pensons tous que le Slavia le mérite, après tous les échecs et les problèmes internes qu’on a connus par le passé. Personne ne peut prédire le futur. Nos propriétaires actuels et dirigeants peuvent partir aussi rapidement qu’ils sont venus. Il n’y a pas de raison qui semble à mes yeux justifier qu’une entreprise comme Citic (ndlr : entreprise d’état chinoise) possède et fasse tourner un club de football. Quand ils partiront, un nouveau chapitre s’ouvrira. Sûrement très aventureux. En tant que fan du Slavia, je peux te garantir qu’on est habitué aux “ups and downs” comme personne ici (rires). » Est-ce que tu peux nous parler de Sinobo, qui est le nom du stade du Slavia ? Tu en as touché quelques mots juste avant. Quelles sont les relations du Slavia avec la Chine ?« Sinobo est une société chinoise qui était sur le point de prendre 50% des parts du Slavia, mais ça ne s’est finalement pas fait. Le Citic Group, entreprise d’état, chinoise également, possède aujourd’hui 99% du Slavia. Pour faire simple, le PCC (ndlr : parti communiste chinois) a acheté notre club. Le fait est que l’argent chinois a sauvé le Slavia de la banqueroute en 2015. On était dans un énorme merdier à l’époque, les actionnaires changeaient constamment, des gens peu recommandables étaient à la tête du club. Le Slavia était en difficulté depuis la construction du nouveau stade en 2008. Tous les problèmes ont été résolus avec l’arrivée d’investissements massifs de Chine. Ils ont soulagé le club en profondeur, acheté le stade et consolidé les assets. » « De par leur implication et l’argent investi dans le sportif, le club est revenu en haut du classement. C’est vrai. Le mec qui a amené les chinois au Slavia est un ancien homme politique socialiste tchèque, grand fan du club. L’objectif des propriétaires n’était pas clair. Il y a certainement un objectif de soft power en République Tchèque, et le club leur sert de levier de communication. L’un dans l’autre, le Slavia est bien géré en ce moment, et ils ont seulement besoin de contribuer à 10% du budget à la fin de chaque saison. Ce qui est dérisoire pour une entreprise d’état chinoise. En cette saison de Covid, le budget du Slavia Praha est d’environ 35M€. C’est un sujet très sensible autour de notre club, car historiquement les fans du Slavia n’aiment pas les communistes. Ces derniers ont fait beaucoup de mal au club. Peut-être que c’est leur façon (ndlr : au Parti Communiste Chinois) de “rembourser leur dette” (rires). » Quelles sont les origines du Slavia ?« L’histoire est riche et assez unique. Je vais essayer de condenser tout ça le plus possible parce qu’il y a tellement d’éléments à prendre en compte… Le club n’a pas été fondé comme un club d’un seul sport comme c’était le cas pour d’autres à l’époque. Le club de football était une branche d’une plus vaste société culturelle et politique appelée Slavia, qui rassemblait des étudiants tchèques et slaves. Le but de l’opération était d’apporter l’éducation aux étudiants tchèques au lycée et à l’université, les encourager à étudier en les supportant, et en faisant ce que l’on appelle aujourd’hui du “networking” (réseautage). L’objectif politique de cette société était de créer une nation tchèque indépendante de la monarchie austro-hongroise. Cette société a été d’abord créée en 1848, année de grandes révoltes. Les autorités austro-hongroises ont immédiatement dissous le Slavia après avoir maté le soulèvement. La situation s’est répétée en 1869 et le Slavia est devenu une organisation interdite en 1895. Pendant son existence, la société Slavia a rassemblé énormément d’œuvres littéraires et culturelles tchèques. » Et quid de l’arrivée du sport dans la société Slavia ?« Oui, ça c’était l’histoire, maintenant passons au sportif. Le sport est devenu populaire parmi la jeunesse tchèque autour des années 1880. Les premiers clubs sportifs qui émergent à Prague étaient des clubs d’aviron, et étaient allemands. Un tiers de la population qui vivait dans la République Tchèque d’alors était allemande, communauté présente dans

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L’homme providentiel

Dans cette période aussi maussade, attendant impatiemment que ce virus fléchisse et que nos terrasses rouvrent, nous sommes des milliers à rêver d’un moment à la fois détendu et serein, tout en discrétion et en humilité, assis à la table de Franck Haise, à discuter de tout et de rien mais surtout de bon vin et de football. Assis à cette terrasse nous l’écouterions narrer ses expériences viticoles comme on écoute un sujet que l’on maîtrise peu ou prou. Il pourrait nous raconter n’importe quoi et nous acquiescerions d’un sourire ignorant. Mais il ne le ferait pas. Car Franck Haise n’est pas un baratineur. Une carrière d’entraîneur digne d’un conte de fées Nous l’écouterions parler de football… De sa carrière de joueur professionnel à Rouen, Laval, Beauvais et Angers. Une carrière sobre, sans paillette. Il nous expliquerait comment il est passé du Stade Mayennais en CFA2 au RC Lens en ligue 1, écrivant ainsi les pages d’un conte de fées dont on ne pourrait s’empêcher de lire le chapitre suivant. Probablement par chance, nous dirait-il, plein d’humilité. Mais surtout avec du travail. Et surtout sans ne jamais oublier d’où il vient : entraineur de jeunes à Rennes, entraineur d’une DH à Changé, entraîneur de la réserve à Lorient, puis adjoint et enfin entraîneur principal pour un intérim de 3 jours transformés en 3 semaines pour lesquelles il avouerait qu’il n’était pas prêt. Après le druide, le magicien Il nous expliquerait probablement comment il a fait pour réconcilier le peuple sang et or avec le football en prônant un jeu offensif et spectaculaire, nous rappelant de belle manière les plus belles heures du racing sous l’égide du druide. Et si nous nous aventurerions à lui adresser trop de louanges, il nous stopperait net en mettant en avant l’ensemble du staff. Car Franck Haise est altruiste et sait que la réussite est collective. Non Franck Haise n’est pas le druide. Mais il n’en est pas moins un magicien, transformant des ingrédients de qualité en un véritable enchantement. Car l’homme est envoûtant et sa réussite est fascinante. Nous aurions aussi envie de lui demander, entre deux dégustations et un cours sur les cépages, comment il avait appréhendé sa première en tribune. Il nous répondrait humblement que lui ou un autre, c’est pareil. Et que vivre un match dans une tribune de Bollaert-Delelis est une merveilleuse expérience et surtout un privilège cette saison. Et puis, en repartant de ce moment privilégié, nous comprendrions pourquoi, quand cet homme fut exclu de son banc par un arbitre atteignant l’hégémonie d’un jour sans, nous nous sentîmes tous touchés par cette décision et remontés contre cette injustice qui toucha un homme droit, respectueux et respectable. Pourquoi ressentir une telle émotion par procuration ? La réponse à cette question, il l’avait lui-même énoncée quelques jours avant : « on est un vrai groupe. » Ecrit par Mathieu Fardel

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Jonathan Lacourt : “Francis Gillot m’a lancé et je lui en serai toujours reconnaissant. Avec lui, j’étais vraiment heureux d’aller m’entrainer et je l’appréciais énormément.”

Jonathan Lacourt était l’invité de l’épisode 32 de l’émission Culture Sang et Or. L’ancien joueur du Racing nous parle de son présent, du RCL d’aujourd’hui et de ses années en Sang et Or ! On a souvent des jeunes qui poussent pour intégrer l’équipe première, surtout en ce moment avec les absences dues au COVID-19. As-tu déjà eu ce type d’opportunités dans ta carrière ? A quel moment as-tu senti que tu pouvais intégrer l’effectif du RC Lens ?« Me concernant, ce n’était pas la même époque… Au moment où j’étais au centre de formation, il s’agissait tout de même de la grosse équipe, même si je ne dénigre pas l’effectif actuel. Il y avait des joueurs comme Eric Carrière, Aruna Dindane, Vito Hilton ou encore Jérôme Leroy. Il était très compliqué de pouvoir entrer dans l’effectif professionnel. » Quels conseils peux-tu donner à la jeune garde « Sang et Or » ?« Qu’au-delà de la qualité technique, il faut beaucoup d’envie et de volonté. » Beaucoup de personnes comparent Aruna Dindane et Ignatius Ganago, comprends-tu pourquoi ?« Par la morphologie, la rapidité et la puissance, oui. Ganago y est pour beaucoup dans l’excellent début du RC Lens avec ses qualités de finisseur. Après, quand un joueur se blesse régulièrement, il perd le rythme et ça peut devenir compliqué. En tous les cas, il peut faire beaucoup de bien sur les derniers matchs s’il revient au top physiquement. » As-tu le souvenir de matchs où l’arbitre est dans un jour sans ?« Les arbitres… On pourrait en parler pendant des jours et des mois ! Cela étant, il y a le contexte où les 2 équipes ont besoin de prendre les 3 points avec Lens pour l’Europe et Brest pour se sauver. Il faut vraiment regarder le contexte du match, car il a pu entraîner une certaine tension. » Es-tu plutôt victoire en Coupe Intertoto avec Lens ou exploit en Coupe de France avec Marssac ?« L’Intertoto avec Lens, il s’agissait de mes débuts, j’y ai participé et c’est mon premier titre en professionnel. » Plutôt un but avec le RC Lens ou sept buts avec Amiens ?« Le but avec le RC Lens… » Plutôt Marseille ou Paris ?« Marseille. » Plutôt finale Coupe de la Ligue ou Euro des – de 17 ans ?« Euro des – 17 ans, car je représentais mon pays. Ça reste un très beau souvenir, avec une super équipe où il y avait Hugo Lloris, Abou Diaby ou encore Yohann Gourcuff. » Plutôt Jonathan Clauss ou Jonathan Gradit ?« Je suis plutôt Gael Kakuta ! » Plutôt Jean-Pierre Papin ou Guy Roux ?« Francis Gillot… » Quel regard portes-tu sur ta carrière ? Y-a-t-il eu un avant et un après Jonathan Lacourt à la suite du tacle de Kader Mangane ?« Ça reste une image collée à ma vie… Il y a forcément eu un avant et un après. Avant que ça se passe, je commençais à devenir un titulaire régulier de la Ligue 1. J’étais très sollicité par des équipes de haut niveau et par les sélections, car j’étais jeune. J’aurais préféré réussir à Lens, mais ça n’a pas pu se faire, donc je l’ai fait à Valenciennes. La blessure a ruiné ma carrière et tous les objectifs que je m’étais fixés. » Restes-tu fier de ta carrière de footballeur ?« Je n’ai pas eu une vraie carrière, car mon plan de carrière ce n’était pas ça… Je ne suis pas allé au bout des choses. Cette blessure est arrivée à l’âge de 22 ans. J’étais titulaire en Ligue 1 à 22 ans, donc j’avais un plan de carrière qui était tout autre. » Après combien de temps, à la suite de la blessure, reviens-tu jouer dans le milieu professionnel ?« Après 2011 suite à la fin de mon contrat avec Valenciennes, soit 27 mois après la blessure. » Qu’est-ce qui fait que tu ressens que tu n’es plus le même qu’avant ?« La vraie question à se poser c’est plutôt : « Qu’est-ce qui était ma qualité avant que je sois blessé ? ». Ma frappe de balle, mon pied gauche… Le problème est que c’est le tibia de cette jambe gauche qui a été touché. J’ai subi 3 opérations avec 2 greffes osseuses et l’articulation n’était plus identique, je n’avais plus la même souplesse. » On imagine que cette période a été très délicate à vivre ?« J’ai été très soutenu par Valenciennes, mais effectivement, quand tu connais les sélections jeunes, que tu joues en Ligue 1 et que tu vois des partenaires de sélections comme Hugo Lloris devenir capitaine de l’équipe de France, forcément que c’est dur à vivre. Surtout quand tu es jeune et que tu avais l’avenir devant toi. La déception ne peut qu’être inhérente à cette situation. » Comment les choses se sont passées avec Kader Mangane à la suite de l’évènement ?« Je lui en ai un peu voulu, mais quand je suis arrivé à l’hôpital je n’avais même pas revu les images. La seule chose qui m’importait était de savoir quand j’allais pouvoir rejouer au football. Le problème que j’ai rencontré, et c’est ce qui a mis le plus de temps, est que mon tibia n’était pas cassé en deux, mais en mille morceaux… Il fallait du temps pour que tout se consolide à nouveau. » Quel est le joueur le plus talentueux avec qui tu as pu jouer à La Gaillette ou chez les pros de manière générale ?« J’ai aimé des joueurs comme Jérôme Leroy ou Eric Carrière. Je me retrouvais dans leur façon de jouer. » Que penses-tu du projet de SuperLeague fermée ?« Compliqué, car je ne sais même pas ce qu’ils envisagent de faire… Je suis en accord avec ce que disait Ander Herrera, à savoir que le football appartient à tout le monde. » Tu es originaire d’Avignon, mais qu’est-ce qui t’a fait débuter à Lens, plutôt que dans un club du Sud ?« Je suis arrivé en 2001 à Lens. Ce sont eux qui sont venus me chercher chez moi à l’âge de 14 ans. J’ai suivi les conseils des parents, sachant que j’avais beaucoup de sollicitations autres que Lens. Ce qui a fait pencher la balance pour mes parents, ce sont les personnes, les valeurs. » Toute à l’heure tu nous parlais de Francis Gillot, qu’est-ce qui t’a le plus plu chez

Jonathan Lacourt : “Francis Gillot m’a lancé et je lui en serai toujours reconnaissant. Avec lui, j’étais vraiment heureux d’aller m’entrainer et je l’appréciais énormément.” Lire la suite »

Jérôme Le Moigne : “Antoine Kombouaré m’appelait tous les jours pour maintenir le groupe à flot…”

Ancien capitaine du Racing, Jérôme Le Moigne était l’invité de l’épisode 31 de l’émission Culture Sang et Or. L’ancien joueur du RCL parle de sa fonction de Directeur Sportif au Gazélec Ajaccio, de ses souvenirs sous nos couleurs et de Jean-Louis Garcia. As-tu déjà participé à des matchs dans ta carrière où tu te disais que l’adversaire avait mieux joué que vous et qu’il a fini par perdre le match un peu comme Lorient face au Racing Club Lens (4-1) ?« Oui ça arrive assez régulièrement dans un championnat. Sur la durée non, mais sur quelques matchs ça peut arriver avec un adversaire qui a la possession, mais qui ne concrétise pas et qui se fait punir derrière par une bonne efficacité. » Cette équipe t’impressionne-t-elle ? En effet, même dans la rotation elle arrive à s’imposer ?« Franck Haise, qui est novice pour la L1 et qui a repris Lens en cours de saison l’an dernier, c’est tout de même exceptionnel ce qu’il fait. Le recrutement a été judicieux et juste, mais on s’aperçoit que sur le long de la saison ils font preuve de régularité avec 2-3 joueurs qui entrent et qui sortent, mais ils démontrent de match en match que tout le monde répond présent. Même des garçons qui ont moins de temps de jeu savent répondre présent. Il doit y avoir une relation toute particulière avec le coach pour en arriver à ce résultat. » Quand tu étais joueur, étais-tu intéressé par les notes que tu pouvais avoir dans la presse ?« C’est vrai que l’on regarde toujours, on ne va pas se mentir. On fait toujours attention aux notes et aux observations. C’est très important, car ça peut nous galvaniser ou nous enfoncer. » Tu es plutôt « Château Pétrus » ou « Rolex » ?« J’aime beaucoup le vin, je vais donc dire Pétrus. Même si j’ai gardé la « Rolex » (rire). » Plutôt collines ardennaises ou artésiennes ?« Artésiennes. J’ai souvent fait des clubs populaires avec Toulon, Sedan et Lens. J’ai fait 6 ans à Sedan, avec une dernière galère alors que je devais déjà signer à Lens la saison précédente. Mais j’ai passé d’excellents moments au Racing. » Plutôt défaite en quart de finale de Coupe de France face à Bordeaux ? Ou qualification à Gerland face à Lyon ?« Alors le match face à Bordeaux je l’ai vécu des tribunes, car je me suis blessé 3 jours auparavant… Mais je dirais la qualification à Gerland, car on est allés au bout de nous-mêmes. On est sortis lessivés du terrain. » Plutôt ferveur toulonnaise ou jet-set cannoise ?« Toulonnaise sans hésiter. J’ai vécu 3 fabuleuses années là-bas, c’est un petit chaudron. J’y ai beaucoup appris lors de cette expérience. Petit, j’allais au Stade Mayol avec mon père et il y a toujours cette ferveur, même si ça manque de stabilité. » Plutôt sanglier ardennais ou cochon sauvage corse ?« Le cochon sauvage corse. Aujourd’hui j’y habite, je m’y sens très bien et ma famille aussi, alors que ce n’était pas du tout prévu qu’on arrive ici. Lors de la deuxième saison au Gazélec, j’avais des opportunités en Ligue 2 et finalement j’ai opté pour le Bastia Borgo, car toute ma famille souhaitait rester ici. » Plutôt « Les Corons » ou « Piloupilou » ?« Plutôt « Les Corons » même si le « Piloupilou » c’est le chant de Toulon au Rugby avec le RCT. Même si c’est ma ville, j’ai tellement eu de frissons en écoutant « Les Corons » … » Plutôt Jean-Louis Garcia à Toulon ou Antoine Kombouaré au Racing Club de Lens ?« Je dois beaucoup à Jean-Louis Garcia, car il a été très important pour moi lorsque j’étais jeune à Toulon. Il m’est rentré dedans mais il m’a permis de grandir. Avec Antoine Kombouaré ça s’est bien passé, même si à la fin ça a été plus compliqué, car je comptais rester au RC Lens et il m’a fait comprendre que je ne repartirais pas comme titulaire. » D’ailleurs, est-il vrai qu’Antoine Kombouaré a pleuré après votre victoire à Lyon dont on parlait toute à l’heure ?« Oui je me souviens très bien de ça, car c’est une personne entière et il était tellement fier de nous après ce match que l’on avait fait. » Comment as-tu vécu l’épisode Mammadov de l’intérieur ?« Ça a été le plus compliqué… Lors de la montée, on était partis en stage et c’était le pire stage que j’avais pu faire, je n’ai pas apprécié cet épisode, car le flou régnait alors que nous avions fait le travail la saison précédente. Antoine Kombouaré m’appelait tous les jours pour maintenir le groupe à flot. Il avait montré son mécontentement par rapport à la décision prise, mais ça ne faisait pas l’unanimité auprès du groupe. C’est toujours délicat, alors que nous étions avec l’entraîneur adjoint et le préparateur physique. » Quel est le projet à moyen terme avec le Gazélec Ajaccio ?« C’est un club qui a vécu 2 descentes d’affilée, de L2 en National 1 avant d’atterrir en National 2 suite à l’arrêt des championnats pour cause de COVID-19. Là c’est un peu compliqué, car les championnats sont arrêtés et on ne sait pas encore si on va reprendre sachant que l’on n’a pas le droit à l’erreur avec une seule montée. L’objectif est clairement de remonter, car il y a 2 ans le club était encore professionnel. On maintient les entraînements pour ne pas lâcher les joueurs dans la nature, mais oui c’est très compliqué mentalement sans match le week-end. On attend une réponse, concernant la reprise, la saison prochaine. » Quelle est la journée type d’un directeur sportif ?« Depuis ma nomination en juin, il a fallu s’occuper du recrutement. Tout d’abord, on s’occupe des joueurs qui venaient de descendre de National 1 vers le National 2, avec ceux que l’on souhaitait impérativement garder. Ensuite, on recrute de nouveaux joueurs pour apporter du sang neuf à cette équipe pour repartir sur de bonnes bases. J’aime beaucoup ce rôle, car être coach ça ne me tente pas trop, je n’ai pas cette fibre. Alors que là j’ai une relation avec toutes les composantes du club et j’aime beaucoup ce rôle.J’ai toujours été un homme de l’ombre en tant que joueur, et j’aime l’être également aujourd’hui.

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Patrice Bergues : “J’avais demandé à Gervais, deux ans auparavant, de ne jamais me proposer le poste d’entraîneur, pour ne pas remplacer Arnaud. Sur le coup Gervais avait rigolé en affirmant qu’il ne me demanderait jamais d’entraîner l’équipe première.”

Patrice Bergues était l’invité de l’épisode 29 de l’émission Culture Sang et Or. L’ancien entraineur du RCL parle de ses souvenirs sous les couleurs du Racing et d’un certain Wilson Oruma. Patrice, comment voyez-vous la fin de saison du Racing ?Tout d’abord il faut déjà être très content de ce que produit l’équipe depuis le début de la saison. L’idéal serait d’avoir une constance dans les résultats jusqu’à la fin de la saison et continuer à produire du beau jeu. Si on continue à être bon au niveau de la qualité de jeu, les résultats viendront d’eux-mêmes. Il faut surtout garder cet état d’esprit et cette volonté de faire du jeu. La saison, dans tous les cas, sera extraordinaire. Vous avez réussi à ramener Lens en coupe d’Europe. Comment avez-vous vécu ce retour ?Bien sûr, quand vous atteignez votre objectif, vous êtes très heureux mais vous êtes surtout content que ça se finisse car les efforts ont été intenses. Il y avait une fierté après ce match à Caen parce que, finalement, c’était une façon de rattraper notre défaite à domicile en demi-finale de la coupe de France face à Montpellier. On a pu effacer ça dans le cœur des supporters et on en était fiers. Vous avez gravi plusieurs échelons au club. Avec principalement le rôle d’entraîneur à partir de 92. Comment avez-vous vécu cette période ?Tout d’abord la passation de pouvoir avec Arnaud Dos Santos a été un crève-cœur. J’avais demandé à Gervais, deux ans auparavant, de ne jamais me proposer le poste d’entraîneur, pour ne pas remplacer Arnaud. Sur le coup Gervais avait rigolé en affirmant qu’il ne me demanderait jamais d’entraîner l’équipe première. J’étais très heureux d’être au centre de formation et je n’imaginais pas entraîner l’équipe première. On venait de gagner la coupe Gambardella, ça suffisait à mon bonheur. Je suis donc arrivé à la tête de l’équipe première et je suis tombé sur des joueurs extraordinaires d’un point de vue mental. C’était encore l’époque où il y avait une bande de potes. Ils avaient ramé ensemble. J’ai aussi profité du travail d’Arnaud. Après, c’est la règle : un entraîneur succède toujours à un autre puis se fait remplacer. Est-ce que la défaite contre le Slavia Prague en coupe d’Europe reste l’un de vos plus mauvais souvenirs ?Pas vraiment. C’était la reprise avec la coupe d’Europe, on était contents d’y être. On s’aperçoit qu’à ce niveau c’est l’expérience qui nous manquait. On avait fait 0-0 à l’aller et on pensait que ça suffirait pour le retour. Patrice, vous connaissez Franck Haise ?Je l’ai connu alors que j’entraînais les cadets. Nous avions fait un match à Rouen et j’avais repéré ce jeune numéro 10. C’est un nom qui m’est resté. Et quand je l’ai vu arriver au centre de formation puis en équipe pro, je me suis dit tiens, il y a des similitudes. Tout semble aller dans le bon sens avec lui. Vous pourriez revenir à Lens ?Non. Je suis à la retraite, je ne vais pas faire du Guy Roux. Il y a un temps pour tout et le football a tellement évolué… Ce n’est plus le même métier. Aujourd’hui, je serais dépassé. Aujourd’hui je n’ai pas de leçon à donner ni de vérité à distribuer. Quel est le joueur qui d’après vous avez le plus de talent ?Je vais peut-être vous surprendre mais je vais vous dire Wilson Oruma. C’était un joueur exceptionnel. L’un de mes plus grands regrets, c’est que ce joueur n’ait pas pu plus s’exprimer sous mes ordres. Il est arrivé tandis que Fred Meyrieu jouait numéro 10 donc c’était difficile pour lui de se faire une place. Je pense que si je lui avais donné un peu plus de temps de jeu, ça aurait été un joueur fabuleux. Il avait été champion du monde cadet et il était le meilleur de cette équipe. Jean-Luc Lamarche ne s’était pas trompé en allant le recruter. Est-ce que, quand vous étiez directeur sportif entre 2001 et 2005, vous sentiez les prémices des années de galère que le racing allait connaître? Y avait-il des signes avant-coureurs ?Il y a bien évidemment des choses que je ne peux pas dire. J’ai dit certaines choses à certaines personnes en 2005. Mais effectivement, des signes avant-coureurs, il y en avait. On m’a fait revenir dans un rôle qui n’était pas le mien. Ce n’était pas le bon costume. J’ai un peu senti les problèmes arriver et ça m’a d’ailleurs causé des ennuis. Votre carrière a été évolutive. Qu’est-ce qui a guidé vos choix durant votre carrière ? Toujours les choix du cœur ?Oui, quand j’ai quitté Lens pour rejoindre la fédération, je sentais qu’il fallait que je parte. Les rapports changeaient et quand ça arrive, vous savez que ça ne va plus le faire. Au même moment Gérard Houiller cherchait des partenaires pour travailler à la fédération. Puis je suis allé à Liverpool car Gérard était un ami. Quand vous travaillez avec votre meilleur pote, ce n’est même plus un travail. Ensuite, Lyon, les espoirs… Je n’ai jamais eu l’impression de travailler mais plutôt de vivre de ma passion. C’est pour ça qu’aujourd’hui, il n’est plus question que je revienne car je ne revivrai plus ces moments. Quand je regarde tout ce que j’ai fait, je me pince pour réaliser le bonheur que fût cette carrière. Anfield ou Bollaert ?Anfield est peut-être un petit cran au-dessus mais en France c’est Lens, et très largement. Il y a une telle passion des gens pour le foot en Angleterre… Et on retrouve ça à Lens. Il m’arrive encore d’être interpellé par des gens pour me parler du racing. C’est assez incroyable. Un mot sur Gérard Houiller ?Un pote adolescent que vous rencontrez au lycée, en pension, que vous retrouvez un peu plus tard, à qui vous proposez de venir encadrer des jeunes à Noeux les mines… Et puis vous connaissez la suite, c’est assez incroyable. On se retrouve côte à côte, avec Gérard, sur le banc de Liverpool, et on se rappelle les moments où on était assis au fond

Patrice Bergues : “J’avais demandé à Gervais, deux ans auparavant, de ne jamais me proposer le poste d’entraîneur, pour ne pas remplacer Arnaud. Sur le coup Gervais avait rigolé en affirmant qu’il ne me demanderait jamais d’entraîner l’équipe première.” Lire la suite »

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