CULTURE SANG & OR

Vladimir Smicer : « J’avais adoré le stade et l’atmosphère que dégageait le public. Je voulais vraiment venir ici. Depuis février-mars 96 j’avais signé au RC Lens »

Vladimir Smicer était l’invité de l’épisode 34 de l’émission Culture Sang et Or. L’ancien joueur du Racing nous parle longuement de ses souvenirs et bien évidemment du Racing.


Suite à la défaite du Racing 2-1 contre le PSG, que penses-tu du Paris Saint Germain version Qatar ? Est-ce bien pour la Ligue 1 ?
« Je ne sais pas si c’est bien ou pas, mais c’est vrai qu’il y a beaucoup d’argent et ça peut créer des disparités. On n’est pas dans le championnat américain où tout le monde a le même budget et peut gagner le titre. Après, pour les parisiens c’est bien, ça fait 8 ans qu’ils arrivent à remporter le championnat, mais il faut plus de compétition pour le titre. A l’époque où nous avons été champions en 1998, il y avait plusieurs équipes capables de gagner avec le FC Metz, Lyon… »

Jouer avant un match de Ligue des Champions n’était-il pas le plus difficile ? Les lensois ne pouvaient-ils pas espérer mieux ?
« Ça dépend quel match tu joues… Bien sûr quand tu joues un match de championnat et que 2-3 jours après tu joues une demi-finale, ce n’est pas pareil dans les têtes. D’autant plus que l’objectif pour eux était de la gagner. Ils n’ont clairement pas mis beaucoup d’intensité dans ce match face au RC Lens. »

On se souvient d’ailleurs de votre match à Wembley (victoire 1-0). Vous aviez mis une intensité folle pour gagner ce match. Pourtant quelques jours avant, vous jouiez le SC Bastia et aviez gagné 1-0 avec un but à la 92ème minute, et sans intensité…
« Évidemment on ne met pas la même intensité. La concentration n’est pas au même niveau. La Ligue des Champions ça reste les gros matchs. Et on ne peut pas jouer tous les matchs à ce niveau, mais Wembley c’était juste fantastique avec un niveau de jeu rarement atteint. C’est d’ailleurs ce match qui permet aux décideurs de Liverpool de venir me chercher, tout s’est joué sur ce match. Comme quoi, il faut savoir saisir sa chance. »


Dans un article de l’Equipe du 12 Mars 1998, Daniel Leclercq disait de toi que tu étais « le meilleur technique, le meilleur lensois tchèque, recherche l’épanouissement total et tu seras le meilleur à ton poste ».
« Daniel était mon coach préféré, j’adorais sa vision du jeu et il aimait toujours jouer avec moi pendant les entraînements. On avait une relation particulière, il était comme un père pour moi. Il savait comment me faire jouer et j’ai eu la chance de l’avoir comme coach. C’était vraiment le plaisir cette époque. »

D’ailleurs, lors de ton dernier match au RC Lens face au Téfécé, tu avais donné ton maillot à Daniel Leclercq, on imagine que c’était quelqu’un d’important pour toi ?
« Oui, car quand je suis arrivé à 23 ans au RC Lens et que je ne parlais pas un mot de français, Daniel a tout fait pour que je fasse partie de la famille Sang et Or et il m’a vraiment permis de m’épanouir ici. Malheureusement, j’ai eu une proposition d’un grand club, qui est Liverpool, et je ne pouvais refuser… Même Gervais Martel voulait que je reste et il était prêt à aligner mon salaire sur ce que proposait Liverpool. Mon salaire pouvait être multiplié par 5 ! Je lui ai dit que ce n’était pas qu’une question d’argent, je voulais découvrir ce club de Liverpool. Quand je donne mon maillot au coach, ce n’était pas le plan de départ, c’était vraiment sur le coup de l’émotion que je le lui ai donné… »

Plutôt bières tchèques ou françaises ?
« Plutôt bières tchèques ! »

Plutôt Liverpool en Premier League ou en SuperLeague ?
« En Premier League, évidemment. »

Le plus facile à comprendre : l’accent de Liverpool ou l’accent ch’ti ?
« L’accent ch’ti… Et oui, c’est plus facile ! A Liverpool, c’était très compliqué de comprendre Jamie Carragher. »

Plutôt derby de Pragues ou derby de la Mersey ?
« Le derby de la Mersey, c’était vraiment difficile. »

Plutôt la République Tchèque ou le RC Lens à Wembley ?
« Wembley avec le RC Lens »

Plutôt Vladimir Smicer avec ou sans barbe ?
« Sans barbe »

 
Quel était ton meilleur match avec le RC Lens ?
« A Wembley contre Arsenal. C’était un match presque parfait pour moi. »

Quel était le joueur le plus fort que tu aies connu au Racing ?
« Stéphane Ziani, c’était un super joueur. Techniquement il savait tout faire, j’aimais vraiment jouer avec lui. Il arrive au Racing, il gagne un titre et il repart ! »

Et le joueur qui t’a le plus impressionné dans ta carrière ?
« Steven Gerrard, c’était vraiment quelque chose. Sinon le plus fort contre qui j’ai joué, c’était Zinédine Zidane. Un joueur vraiment exceptionnel, avec une technique supérieure à tous les joueurs. J’avais joué la première fois contre lui en 1996, en Coupe UEFA, et il nous avait fait sa spéciale : « La roulette ». Mais ensuite, on a pris notre revanche en demi-finale de l’Euro 1996. »

Quel entraîneur t’a le plus marqué ?
« Comme j’ai pu le dire, Daniel Leclercq. A ma première saison, il était adjoint de Roger Lemerre et ensuite il est arrivé en coach principal. Il m’a donné ma chance au haut niveau et j’ai beaucoup progressé avec lui. Même si j’ai ensuite connu Rafael Benitez à Liverpool, mais la période la plus importante de ma carrière c’est au Racing et c’est grâce à Daniel que j’ai pu le faire. »

La chose qui t’a le plus surpris en arrivant en France ?
« En République Tchèque, on apprenait principalement l’allemand à l’école. Quand je suis arrivé en France, je ne parlais pas un mot français et j’ai tenté de parler en allemand. Dans le vestiaire ils m’ont tout de suite dit « tu peux parler n’importe quoi, mais pas allemand » (rire)

Qui était ton meilleur ami dans le vestiaire à Lens ?
« Guillaume Warmuz. Il était mon professeur de français. Il m’a beaucoup aidé et nos familles s’entendaient très bien. Lors des mises au vert, j’étais avec lui dans la chambre et c’est là qu’il m’apprenait le français. Guillaume fait vraiment partie de la famille. »


As-tu réussi à dormir après la finale de Ligue des Champions entre Liverpool et Milan ?
« Non, pas du tout. La finale se jouait à Istanbul et à l’hôtel il y avait la fête, ensuite on a repris l’avion… C’était vraiment la fête. En plus, c’était mon dernier match avec Liverpool, je le savais déjà avant le match. Quand je tire le pénalty lors de la séance de tirs au but, j’avais une sacrée pression ! »

Que vous a dit Rafa Benitez à la Mi-Temps de ce match ?
« Il était très calme et les premières choses qu’il a dites sont qu’il voulait changer de système et passer en 3-5-2. Il nous disait qu’il fallait vite mettre le premier but et que si on mettait le deuxième, le Milan commencerait à avoir la pression. Quand je mets le deuxième but, on a tout de suite vu que le Milan était très tendu et on a réussi à aller mettre le troisième. D’autant plus que le Milan avait sorti Kaka pour conserver le score et ils avaient perdu toute la maîtrise du jeu. Tout ce qu’avait dit Benitez s’est déroulé. »

Tu avais signé à Lens avant l’Euro 96. Seulement, tu avais fait un euro absolument magnifique où tu avais été très fort. A ce moment-là, des clubs ont-ils essayé d’obtenir ta signature ? As-tu failli ne pas venir à Lens ?
« Non, j’étais vraiment très heureux de venir à Lens. Lorsque nous avions joué Lens avec le Slavia Prague en Coupe UEFA, j’avais adoré le stade et l’atmosphère que dégageait le public. Je voulais vraiment venir ici. Depuis février-mars 96 j’avais signé au RC Lens et je ne voulais pas changer.

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Retranscription | L’équipe Culture Sang et Or

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