CULTURE SANG & OR

L’étendard sang et or est levé

On en rêve tous. De la Coupe de France. De la domination régionale. Ne choisissons pas, et croyons en une semaine de gros lot. Avant de rejouer le match de la suprématie régionale, le RC Lens se voit offrir une possibilité, somme toute assez rare dans son Histoire, de retrouver le dernier carré de la Coupe de France, mère des compétitions de ce sport dans l’hexagone. La dernière fois que les Sang et Or en ont eu l’opportunité, c’était déjà à la Beaujoire, en 2018, pour une humiliante sortie de route face au petit poucet d’alors, les Herbiers. Ayant déjà survécu à trois déplacements, une qualification en terres mariligériennes pourrait, au conditionnel, offrir une demi-finale à un Stade Bollaert qui n’attend que cela. Le peuple Sang et Or en rêve depuis trop longtemps. Revivre un match couperet en son antre. A l’instar des réceptions de Bordeaux ou de Dijon, la ferveur qui émane de ces rencontres marque les esprits et s’inscrit de manière indélébile dans les mémoires des supporters.

Mais avant de se plonger dans une œuvre de science fiction, il y a ce déplacement à Nantes, rendu mièvre par son contexte. En plus de se jouer à un horaire insultant pour le football, ce quart de finale entre deux des clubs les plus populaires de France se déroulera dans un stade vide de ses supporters. Formidable vitrine. Bien que la dernière fois que les lensois se sont retrouvés confrontés à pareil scénario, ils s’en étaient admirablement sortis, dominant les nantais de la tête et des épaules (Coupe de France, saison 2020/2021, 2-4). Cette fois-ci, il s’agira de renverser un adversaire qui s’est tour à tour fait surclasser par plus fort, puis par son voisin et rival rennais. Une bête blessée, en somme, qui traîne sa patte arrière difficilement, mais dont l’agressivité intacte se perçoit au premier croisement de regards. Une équipe entraînée par un véritable meneur d’hommes, dont le CV est suffisamment éloquent pour que l’on ne s’attarde dessus. Il s’agira, aussi bien pour les Canaris que pour les Sang et Or, d’avancer un peu plus vers un des deux objectifs de cette fin de saison : remporter la Coupe de France. L’un rêvant de conserver sa couronne, l’autre de la conquérir pour la première fois de son histoire.

Cette épopée en Coupe de France, que les Nantais ont mené à leur terme la saison passée, doit également servir de moteur pour la fin de la saison. Et il ne faut pas commencer à tergiverser, à choisir, à calculer. Plutôt s’évertuer à suivre le précepte du mage argentin Toto Lorenzo, ancien entraîneur et sélectionneur argentin, et dont la formulation “partido a partido” a été depuis reprise à son compte par El Cholo Simeone. Match après match, donc. Une qualification ce mercredi servira quoiqu’il arrive le match suivant, qui revêt d’une importance tout aussi capitale aux yeux des supporters lensois, comme des dirigeants. Vaincre le club de la citadelle, pour mieux asseoir l’emprise sur un territoire que l’on doit refaire nôtre. La défaite au match aller avait stoppé le Racing dans sa formidable série d’invincibilité, avant que les hommes de Franck Haise n’en démarrent une nouvelle. Il s’agira cette fois, au-delà de l’approche symbolique, de mettre à distance comptable un concurrent pour l’Europe qui n’abdiquera jamais. Une semaine riche, qu’il faut embrasser avec passion. Le RC Lens joue de nouveau dans la cour des grands.

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