CULTURE SANG & OR

Les bienfaits d’un temps calme

Supporters lensois, pourquoi cet air si sérieux ? Il faut mettre un petit sourire sur ce visage. Reconnaissons que la santé mentale des Sang et Or a été mise à rude épreuve pendant plusieurs semaines. Et face à l’hystérie qui semble s’être emparée du pays tout entier, le retour à une certaine forme de temps calme, voire d’harmonie dans les couloirs de la Gaillette, même désertés, n’est pas pour nous déplaire.

Photo RC Lens

Le temps calme a ses vertus. Replongeons un instant en enfance, du temps de l’école maternelle. Nous sommes dans la salle d’éveil après le déjeuner (enfin, le dîner, comme on dit souvent chez nous) pour le temps de la sieste. Confortablement installés dans un petit matelas à même le sol, serrant contre nous notre doudou, peut-être une écharpe sang et or. Plus tard, lorsqu’on arrive dans la cour des grands, c’est directement sur notre pupitre d’écolier que nous somnolons quelques minutes la tête blottie entre nos mains. Certaines entreprises nous offrent, une fois devenus adultes, la petite sieste réparatrice, voire proposent des ateliers sophrologie.

L’arrière-cuisine des Sang et Or, en ce printemps 2024, n’a pas particulièrement été embaumée par des effluves d’encens ou une ambiance feng shui. Le départ de Franck Haise pour les sunlights de la French Riviera a été suivie de celui d’Arnaud Pouille, l’enfant du pays. À cela s’est ajoutée l’arrivée de Pierre Dréossi, très fraîchement accueilli par les amoureux du club, et combinée à un serrage de ceinture financier du fait, entre autres, de la brillante réussite de Vincent Labrune dans le dossier des droits télé. Avec la météo ambiante, il ne faisait pas bon se promener au bord de la Souchez en écoutant le grand Jacques chanter : « Avec un ciel si bas qu’un canal s’est pendu ».

C’était beaucoup, voire trop pour les nerfs du peuple sang et or, qui a pu le faire comprendre avec moult banderoles de contestation et lors d’échanges trahissant son inquiétude. Néanmoins, une éclaircie est apparue au milieu de la grisaille qui semblait s’être durablement installée dans le ciel d’Artois. L’arrivée de Will Still, jeune entraîneur offensif, nous a redonné le sourire.

Au terme de cet enchaînement à vitesse grand V, c’est désormais une certaine forme d’accalmie qui semble revenue. On reprend le temps d’écouter notre respiration, de souffler. Bien aidé, il est vrai par l’actualité politique qui éclipse les aléas d’un club de football. Après l’incertitude, vient désormais le temps du ressourcement, l’occasion de renouer avec un équilibre, qui sera suivie du temps des projets. Effectif, schémas de jeu, recrues : un travail au temps long qui demande de l’apaisement et de la sérénité avant les retrouvailles avec le bruit et la fureur de la compétition. Celui du retour à Bollaert-Delelis que nous attendons tous, dès l’amical contre Leverkusen début août.

Au diable les huiles essentielles, l’harmonie des notes du sitar et les saveurs d’un thé aux fleurs de Bach ! Rendez-nous l’odeur des frites, la mélodie d’un « Si tu ne chantes pas, alors reste chez toi ! » , et le goût du houblon sur la langue. Une nouvelle fois pour paraphraser Brel : « Ma mère arrête tes prières, ton Jacques retourne en enfer ! Le Racing est revenu ! »

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