CULTURE SANG & OR

Lens et les bleus, l’histoire reste à écrire.

L’équipe de France a démarré cette semaine les éliminatoires du mondial 2022. Si on avait pour habitude depuis une quinzaine d’années de ne plus voir de joueurs évoluant au racing figurer dans la liste du sélectionneur, cela apparaissait logique puisque l’équipe ne brillait plus.

Cette année folle du Racing nous a cependant permis d’espérer pouvoir poser la cerise sur le gâteau d’une saison réussie au-delà de nos espérances. Et dans le rôle de la cerise, Jonathan Clauss.

Une « hype » virtuelle qui restera vaine

Auteur d’une saison incroyable, notre joueur du couloir droit est sans cesse monté en puissance tout au long de la saison, démontrant de grandes qualités athlétiques et techniques ainsi qu’une envie débordante, et devenant de facto de plus en plus décisif. Des performances qui le placent régulièrement dans l’équipe type de la ligue 1 et qui l’ont même hissé, à ce jour, en tête du classement des joueurs d’après le journal l’équipe (moyenne des notes).

Jonathan Clauss sous son nouveau maillot | ©Damien Meyer/AFP

Une « hype » virtuelle, nouvelle mode des réseaux sociaux qui vise à mettre en lumière un engouement populaire, s’est installée dans ce sens, réclamant ainsi sa présence dans le groupe France au travers d’un hashtag #ClaussenEDF relayé des milliers de fois.

La liste des 23

Si l’espoir de voir un sang et or porter le maillot bleu restait faible, les supporters avaient surtout envie de rendre hommage aux qualités de ce joueur et, plus généralement, aux performances de l’équipe et du formidable travail accompli par le staff. Et probablement aussi de (re)mettre en lumière notre club, revenu au-devant de la scène après des années passées dans la pénombre de la ligue 2…

Les plus jeunes auront forcément du mal à se remémorer la fierté de voir un sang et or porter ce maillot de l’équipe de France.

De Raymond François à Alou Diarra en passant par Philippe Vercruysse et Pierre Laigle, ils sont 23 à avoir porté le maillot bleu tout en défendant nos couleurs. Il s’agit de notre « liste des 23 ».

Alou Diarra portant le brassard de la sélection. ©football.fr

Il faut donc remonter à 2006 pour voir un sang et or porter le maillot bleu. A cette époque, l’actuel adjoint de Franck Haise s’impose à Lens et intègre de façon logique l’équipe de France dont il portera le brassard de capitaine à 9 reprise jusqu’en 2012.

Pour retrouver un joueur ayant plus de 10 sélections en équipe de France tout en portant le maillot sang et or, il faut remonter à 1977/1978 et les 11 sélections de Didier Six.

Didier Six 11 sélections / 1977-1978 ©rclens.fr

Au total, ces 23 joueurs possèdent 135 sélections en équipe de France (33 sélections pour le seul Maryan Wisniewski sur la période 1954/1963) soit 7 de moins que le recordman du nombre de sélections Lilian Thuram (142 à lui seul). Nous sommes donc loin du top 10 des clubs qui possèdent le plus de sélections cumulées. On y retrouve même, outre des clubs historiques comme l’AS Saint Etienne (521) ou le Stade de Reims (385), deux clubs étrangers : Arsenal (524) et Chelsea (362).

Une histoire commune avec le stade, pas avec le club

Si le stade Bollaert fait partie de l’histoire de l’équipe de France (le but en or qualificatif de Laurent Blanc le 28 juin 1998 demeure un moment inoubliable), on ne peut pas en dire autant du club qui y loge. Pire, les apparitions des joueurs en équipe de France ont souvent été synonymes de départ rapide des joueurs vers d’autres clubs plus « prestigieux ».

A Bollaert, Laurent Blanc inscrit le but en or face au Paraguay (8ème de finale de la coupe du monde 1998).

On se rappellera également qu’en 1998, aucun joueur de l’équipe championne de France ne sera appelé pour jouer la coupe du monde quelques semaines plus tard.

On peut dès lors se demander si le « prestige » des clubs n’est pas un facteur inconscient (ou conscient ?) influençant les prises de décisions des sélectionneurs et des fédérations.

A l’inverse, les clubs comme le nôtre auront-ils un jour les capacités (financières et attractives) de conserver, voire d’attirer, les internationaux français ?

Ce qui est sûr, c’est qu’ils ont, à chaque fois, fait la fierté d’un peuple sang et or probablement avide de reconnaissance, eu égard à son passé marqué par la pénibilité du travail dans les mines.

Ecrit par Mathieu Fardel


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