Et voici que débarque le PSV Eindhoven. Adversaire à ne surtout pas prendre à la légère. Comme le disait Franck Haise en conférence de presse d’avant-match, les joueurs de Peter Bosz réalisent un début de saison électrifiant en Eredivisie, championnat qui a récemment dépassé la Ligue 1 au coefficient UEFA.
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Pour présenter le vice-champion hollandais, il est indispensable de parler de son histoire. Car nous parlons d’un grand club européen, dont le palmarès est supérieur à celui du football français. Le Philips Sport Vereniging a été officiellement fondé le 31 août 1913 par les employés de Philips, date marquant la fin d’un grand festival sportif organisé par la multinationale hollandaise qui vise à célébrer le centenaire de l’indépendance des Pays-Bas. Dans ses premières années, le PSV reste un club réservé aux employés des Gloeilampenfabrieken (ndlr : fabriques de lampes à incandescence). Ce n’est qu’en 1928 que des personnes extérieures sont autorisées à faire du sport au PSV. Dès 1926, la section football du PSV joue au plus haut niveau national. En 1955, le football se professionnalise et le club de Phillips devient le premier participant néerlandais à la Coupe des clubs champions européens, ancêtre de la Ligue des Champions.
Un palmarès plus important que le football français
Le PSV devient champion des Pays-Bas pour la première fois en 1929. Son premier titre national professionnel est remporté en 1963, suite à une victoire 5-2 sur l’Ajax. Outre 24 titres nationaux, 11 coupes nationales et 14 Supercoupes, le PSV se fait également un nom en dehors des Pays-Bas. À partir de 1974, le club joue continuellement dans un contexte européen. Le premier fait marquant est la victoire en Coupe de l’UEFA en 1978 face au SC Bastia, avec Willy van der Kuylen, le meilleur buteur néerlandais de tous les temps. C’est le début d’une nouvelle ère pour le club. À partir de ce moment, une équipe se construit et atteint son apogée dans les années 1980, avec de nombreux joueurs internationaux de premier plan. Entre 1986 et 1992, le PSV devient champion national à six reprises et remporte la Coupe KNVB à trois reprises.
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Le point culminant de l’histoire du club est la saison 1987-88. Sous la houlette de l’entraîneur Guus Hiddink, le PSV remporte la Coupe d’Europe de Champions. La finale se déroule à Stuttgart contre le Benfica. Le match se joue aux tirs au but. Le gardien Hans van Breukelen arrête le penalty décisif d’António Veloso et le PSV soulève la coupe aux grandes oreilles. Cette victoire couronne la saison la plus réussie de l’histoire du club. Outre la C1, le club remporte également le titre national en inscrivant 117 buts, ainsi que la Coupe nationale. Le PSV est à deux doigts de devenir champion du monde mais perd la Coupe Intercontinentale aux pénalties face au Nacional de Montevideo.
Dès lors, les grands talents du football mondial débarquent à Eindhoven pour lancer leur carrière européenne. Cela commence avec les Brésiliens Romário et Ronaldo. La liste des meilleurs joueurs internationaux qui ont ensuite joué au PSV est impressionnante. De Cocu à Van Nistelrooy, en passant par Robben, Van Bommel, Alex, Gomes, Farfán, Afellay, Dries Mertens, Wijnaldum, Memphis, Guardado, Luuk de Jong ou encore Hirving Lozano, qui a fait son retour au club cet été.
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Afin de compléter cette frise chronologique présentant le PSV Eindhoven, nous avons également posé quelques questions à Stijn Slaats, rédacteur chez nos confrères du @supverpsv.
Le PSV est considéré comme l’un des trois plus grands clubs de l’Eredivisie, mais quel est le principal rival ?
Stijn : Avant la création du football professionnel sous titre de l’Eredivisie, la Ligue 1 néerlandaise, le football national était organisé en différents groupes dont les quatre vainqueurs de chaque poule se rencontraient pour une phase de play-off de six matches afin déterminer le champion national. À cette époque le FC Eindhoven, club en bleu et blanc, était le plus grand rival, et pour toujours le dernier champion du football amateur en 1954. Le FC Eindhoven était considéré comme le club de la ville et PSV le club de Philips. Comme le FC Eindhoven n’a pas réussi à monter de la deuxième division depuis 1976, les deux clubs se croisent traditionnellement en match amical au début de la saison pour la Coupe de la Ville de Lumière (Lichtstad Derby). Depuis les années 1950, mais surtout dans les années 1970, la rivalité avec l’Ajax Amsterdam s’est intensifiée. Connus pour leurs coups de bluff comme c’est souvent le cas pour des gens de la capitale, l’Ajax est devenu le seul grand concurrent dans la distribution des championnats. Le duel entre le Feyenoord et l’Ajax est le classico hollandais, le match PSV-Ajax souvent le duel au sommet. Ces 50 dernières années, le PSV et l’Ajax ont gagné vingt championnats chacun contre six titres pour Feyenoord, deux pour l’AZ Alkmaar et une couronne pour le FC Twente.
Peux-tu nous parler de la saison dernière ? Le PSV a terminé deuxième, derrière le Feyenoord justement.
Stijn : La saison dernière était un peu bizarre, déjà parce qu’on a dû courir après le Feyenoord de Rotterdam qui a connu une saison très stable et qui méritait le titre. Cela a brisé l’hégémonie de l’Ajax de Ten Hag. Nous, on a su battre l’Ajax en finale de la Coupe, comme l’an dernier, cette fois après penalties, et c’est ce qui a sauvé notre saison. Peu après la finale, mais avant le dernier match du championnat, notre coach Ruud van Nistelrooij, icône du club, avait décidé de quitter son poste, ce qui a surpris pas mal de gens. Le groupe a bien rebondi et a gagné in extremis à Alkmaar grâce à un but de Xavi Simons ce qui nous a permis de terminer deuxième en championnat.
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Le PSV a obtenu sa qualification en Ligue des Champions suite à une impressionnante victoire contre les Rangers. Depuis, Sangaré a quitté le club. Était-il clef dans votre système de jeu ?
Stijn : À mon avis c’était plutôt la victoire du coach Peter Bosz qui a donné un nouvel élan aux joueurs. La saison dernière, on jouait ces rencontres avec la peur au ventre. Ibrahim Sangaré a certes musclé notre milieu de terrain ces dernières saisons, il était très apprécié dans le groupe, mais il nous a aussi coûté quelques buts à cause d’une forme de nonchalance.
Votre entraîneur, Peter Bosz, est bien connu en France. Il est venu remplacer Van Nistelrooy puis Fred Rutten. Cela a l’air d’être un succès pour le moment !
Stijn : Franchement, je dois m’excuser auprès du coach. Je n’étais pas trop fan de lui, notamment à cause de son passé à l’Ajax. Et le fait qu’il n’a jamais su convaincre à long terme dans un club ni gagné des titres. Et j’avoue, j’ai eu tort. Déjà dans les médias, mais surtout après le match à Glasgow en salle de presse, il m’a convaincu avec sa philosophie, son calme, son sens de l’humour et le fait qu’il fait jouer l’équipe avec l’intention de marquer de buts. C’est vrai que le PSV paie souvent cash ses fautes en défense au niveau européen, mais ce problème ne date pas de cette saison.
Isaac Babadi est considéré comme le nouveau diamant du centre de formation du PSV. Parle-nous des équipes Jong PSV ou encore de vos U19.
Stijn : Le PSV a investi beaucoup dans le développement de son centre de formation, ses jeunes et les infrastructures. Ces dernières années on a vu épanouir des talents comme Memphis Depay, Cody Gakpo et maintenant Johan Bakayoko, Ismail Saibari ou encore Isaac Babadi. Les U21 (ndlr : Jong PSV) jouent en deuxième division, ce qui accélère forcément leur apprentissage, et les U19 font de bons résultats en Youth League. Cela promet pour l’avenir, les grands espoirs du club sont les frères Van Duiven ou encore Tygo Land. Ils frappent à la porte de l’équipe première.