CULTURE SANG & OR

Superstition

S’il fallait définir le portrait-robot du supporter lensois, on pourrait l’affubler de traits communs tels que la passion, la fidélité ou encore la superstition. De la nomination de l’arbitre qui officiera le jour J à l’historique des résultats entre les deux équipes, l’amoureux du Racing voit des signes partout. Et le match face au Havre Athletic Club (HAC) représente à ce titre un sommet.

Photo SoundCloud

Depuis la dernière trêve, le Racing a brillé en Ligue des champions et s’est relevé en championnat. Cependant, il traîne encore son manque d’efficacité. Nombreux sont les supporters à avoir ruminé pendant des jours cette frappe à côté de Thomasson à la 95ème minute du derby. Pour la reprise du championnat, Franck Haise devra composer avec les absences d’Elye Wahi (suspendu) et Deiver Machado (préservé). Kevin Danso et Morgan Guilavogui sont sortis suite à des alertes respectives aux adducteurs et au genou alors qu’Abdukodir Khusanov, Facundo Medina et Salis Abdul Samed reviennent fatigués après de longs voyages et des retours tardifs.

Certes, l’équipe enregistre les retours de Jonathan Gradit et de Massadio Haïdara. La profondeur de banc est elle aussi plus importante que l’an passé. Néanmoins, ces nouvelles sèment le doute quant à l’homogénéité des états de forme au sein du groupe Sang et Or.

« Very superstitious, writings on the wall (…)
Seven years of bad luck, the good things in your past »

Stevie Wonder – Superstition

Ces incertitudes prennent de l’ampleur dans le cadre d’un match face au HAC, illustre bête noire du RCL. À l’image de la chanson interprétée par Stevie Wonder, le RC Lens sort de sept années de malchance. En effet, la dernière victoire lensoise face aux havrais remonte à novembre 2016, soit sept ans en arrière. On compte même une seule victoire en dix ans et un goal average défavorable de 14 buts !

Mais les séries sont faites pour être brisées. Et les dix premières minutes laissent à penser que les Artésiens sont capables de déjouer ce sort. Mais Andy Diouf, esseulé à l’entrée de la surface, voit sa frappe contrée s’échapper au-dessus de la transversale. Les 35 minutes qui suivront seront à l’avantage des joueurs du Havre. À l’image de son équipe, le jeune milieu de terrain aura été dominé dans les duels et aura proposé trop peu pour espérer rentrer aux vestiaires avec l’avantage. Ceci n’échappera pas à Franck Haise, qui remplace l’international espoir français par Angelo Fulgini dès la mi-temps. La seconde période sera de meilleure facture côté lensois.

Photo RC Lens

Cela ne les empêchera pas de prendre de plein fouet la puissance du port du Havre si chère à Michael Youn. Il faudra un excellent Brice Samba et un sauvetage héroïque de Kevin Danso pour maintenir un score de parité. Comme depuis quelques matchs, les entrants lensois apporteront un vent de fraîcheur et seront à l’origine de plusieurs occasions. Comme à la 92ème minute où Morgan Guilavogui et Angelo Fulgini amènent le danger jusqu’à la tête victorieuse de Florian Sotoca !

Tout le monde crut à la délivrance, une victoire à l’arrache dans un contexte compliqué venant par la même occasion mettre un terme à sept ans de malheur. Mais l’assistance vidéo invalide finalement le but du Narbonnais pour un hors-jeu de quelques millimètres de Morgan Guilavogui au départ de l’action. La malédiction ne sera donc pas levée et les supporters lensois pourront ranger un trophée de plus dans leur armoire à frustration. Ce sentiment désagréable aura au moins le mérite d’être de courte durée cette fois. En effet, nous voilà de nouveau engagés dans une semaine avec deux matchs du Racing à domicile.   

« When you believe in things that you don’t understand
Then you suffer
Superstition ain’t the way, no, no, no »

Dès demain face au PSV Eindhoven, Lens aura l’occasion de se rapprocher d’une qualification historique pour les 8èmes de finale de Ligue des Champions. Samedi, face au FC Nantes, l’objectif sera de s’éloigner de la zone de relégation. Stevie Wonder chante que la croyance en des phénomènes inexplicables mène à la souffrance. Visons donc le bonheur et ayons foi en un Racing Club de Lens qui poursuit son parcours en Ligue des champions et sa remontée en Ligue 1.

Vous souhaitez partager l'article ?
Retour en haut