Nous y sommes, après des années d’abstinence, le Racing a rendez-vous avec l’Europe. Et l’on peut dire que le retour se fait par la grande porte, suffisamment grande pour y faire passer les grandes oreilles d’une coupe que tout le monde désire. Bien que la présence des Sang et Or la saison prochaine avec Die Besten réjouit la grande majorité des amateurs de football (hormis les habitants d’une ville plus au nord, et d’une cité à qui cela fend le cœur), certains esprits chafouins prédisent un avenir bien sombre au coeff UEFA et au doux nuage artésien.
Epidémies, déluges et invasion de criquets
Depuis son retour parmi l’élite du football français, on promet régulièrement au Racing un rapide retour sur terre et à la réalité. Pêle-mêle et chronologiquement, on peut ainsi citer « c’est une montée COVID, l’ascenseur les attend ». Une 7ème place probante pour un promu laisse pantois les pronostiqueurs déchus.
On enchaîne rapidement avec le fameux « C’est un feu de paille, l’effet surprise est estompé, l’année prochaine c’est retour en Ligue 2 ». Une lutte pour l’Europe jusqu’à la dernière journée et la saison de la confirmation mettent en PLS les pages astro.
Cette fois, c’est la bonne : « Kalimuendo, Clauss partis, finie la fête pour les lensois qui vont gentiment rentrer dans le rang »
Un but d’esthète de Seko Fofana contre Reims et une purge à Monaco assurent une place sur le podium ensuite.
Désormais, on attend avec impatience la prochaine plaie d’Egypte qui doit surgir en haut des terrils pour se répandre sur la Gohelle et laisser un spectacle de désolation. Tremblons devant les matchs tous les 3 jours. Pleurons devant le sinistre sort qui se prépare, la fameuse roue de vélo marseillaise des 6 défaites en phase de poule qui va se transposer en Artois. Pleurons devant la détresse nantaise qui va s’abattre après un parcours européen.
Ferme eut’bouque, tin nez va querre eud’dins.
Au fond, ce qui se cache derrière ces discours, c’est une certaine forme de mépris et de condescendance. Oui Lens est sympathique, oui le stade est plein, oui on y pratique un bon football comme Grand-Mère sait faire un bon café. Mais il ne s’agit pas de déranger ceux que l’on attend en haut du panier. Ces commentateurs semblent ignorer que le club est géré par un homme qui a su faire plier un groupe comme Lagardère. Et que dans un football français géré par des fonds de pension, le Racing se distingue par une gestion ambidextre. Mêlant ancrage local et business dans un modèle vertueux et rempli de réussite.
Aujourd’hui ces graines semées depuis plusieurs années portent leurs fruits. Et nous n’en sommes qu’à la 1ère récolte.
Armonte t’marone, tin patalon i qué
Lens grandit, doucement mais sûrement. Lens n’était pas encore européen cette année, mais le bilan des résultats contre les « européens » de notre championnat est triomphal. Cependant, le club, les joueurs, les supporters ont suffisamment les pieds sur terre pour se garder de tout triomphalisme. Au fond de nous, nous savons que nous ferons bonne figure en Europe. Tant que le club aura à sa tête sa Sainte Trinité, la direction, notre élu Franck Haise, ses joueurs comme disciples, et Bollaert en gardien du temple.
Les arrêts à une main de Brice Samba, la hargne de Facundo et Florian, les chevauchées de Seko et surtout la migration Sang et Or s’apprêtent à déferler sur tout le Vieux Continent !
La France n’était pas prête, l’Europe ne l’est pas encore.
Ils croivent te que mais ils savent te pas.