CULTURE SANG & OR

« Gurtner en plus de Risser : un attelage qui a de la gueule »

S’il y a bien quelqu’un qui connaît Régis Gurtner, nouveau gardien n°2 du Racing Club de Lens, c’est lui. Olivier Lagarde a été l’entraîneur de l’Alsacien pendant cinq ans entre Amiens et Lens. Il analyse l’arrivée de son ancien poulain chez les Sang et Or.

Photo RC Lens

Culture Sang & Or : Que vous inspire la signature de Régis Gurtner au RC Lens ?

Olivier Lagarde : C’est une bonne chose pour les deux parties. Lens récupère un gardien d’expérience, très régulier, avec un excellent état d’esprit, et qui est un homme de vestiaire. Ce que recherche Lens, d’après ce que je peux lire des déclarations de Jean-Louis Leca. Ensuite, ça permet à Régis de retrouver la Ligue 1, dans un super contexte, un super stade. Et au contact d’un autre gardien alsacien, Robin Risser, à qui il va apporter toute son expérience. Il ne faut pas regarder que le numéro 1, mais l’attelage complet. Et cet attelage a de la gueule.

Une connexion alsacienne en Artois donc…

C’est ce qui est recherché… C’est une très bonne chose. Connaissant son intelligence et son vécu, je pense que Jean-Louis Leca l’a fait exprès.

Régis Gurtner connaissait-il déjà Jean-Louis Leca ?

Ils se connaissent, oui. Ils ont joué l’un contre l’autre. C’est la même génération (1985 pour Leca, 1986 pour Gurtner). Je trouve qu’ils se ressemblent beaucoup. Ce sont deux grands passionnés du poste, de football, et deux personnes très fraîches dans leur tête. Jean-Louis fait du bon boulot, et Lens peut lui faire confiance. Avec Régis, ils étaient faits pour croiser leur couteau à un moment donné. Ils auraient même très bien pu faire partie de la même équipe.

Vous avez travaillé cinq ans avec Régis Gurtner. Que vous est-il resté de l’homme ?

C’est quelqu’un de fidèle, d’exemplaire, de passionné. Il se remet toujours en question. Il a eu un cursus avec quelques péripéties. Régis a été blessé à Strasbourg, a rebondi à Boulogne-sur-Mer, puis Luzenac avec qui il devait jouer en Ligue 2 mais le club n’a pas été autorisé. Il est ensuite parti au Havre et enfin Amiens… Il n’oublie jamais d’où il vient. C’est quelqu’un de très heureux de pratiquer sa passion.

« Vous allez aimer l’homme et le gardien »

Il va basculer comme numéro 2, un rôle forcément différent.

Je pense qu’il se l’est mis en tête. S’il doit rentrer et suppléer Risser, il ne va pas tergiverser. Il a évolué en Ligue 1 avec Amiens, il est habitué aux ambiances du championnat. S’il doit jouer, il sait qu’il va prendre beaucoup de plaisir. Il a son vécu. Il va apporter son expérience et surtout son état d’esprit. C’est un gros compétiteur, il a vraiment un bon fond. Les supporters lensois vont apprécier autant l’homme que le sportif. Qu’il revienne en Ligue 1, je ne trouve pas ça déconnant. Il est hyper régulier, il est très performant. Il n’y a rien d’anormal à ce qu’il vienne à Lens à 38 ans. De toute façon, en France, il faut arrêter avec les âges. Il faut regarder les performances ! Gurtner a une hygiène de vie irréprochable, il a rarement loupé des matchs sur de longues périodes. Il connaît son corps, son métier et fait tout pour être performant toute la semaine. Ça fait dix ans qu’il tourne à plein régime.

Quelle est sa plus grande force sur sa ligne ?

Sa technique de main et les duels. Un gardien qui sait sortir dans les pieds. Il a de très bons réflexes sur sa ligne. Il se bonifie avec le temps. Régis réfléchit à son poste et aime apprendre. Mais il peut aussi vous amener ses idées. Il échange. Il écoute. Lens le prend pour ses qualités de gardien, mais aussi pour ses qualités de mec de vestiaire. Je me souviens de la dernière chose qu’on se disait avant un match : « Aucun ballon n’est facile à ce poste, on respecte tous les ballons. » Vous allez aimer l’homme et le gardien, je n’ai aucun doute.

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