CULTURE SANG & OR

Guillaume Warmuz : « 1998 ? C’était fantastique, extraordinaire, exceptionnel ! »

Invité de l’émission Culture Sang et Or lundi dernier, Guillaume Warmuz a répondu aux questions des nos internautes. Voici quelques-uns de ses réponses.

Question d’Aurélien Siekiera Secci : Pourquoi cette reconversion auprès des Bénédictins ?
C’est l’histoire de ma vie. C’est un chemin de vie, de baptisé, d’après-carrière… Il s’agit d’un concours de circonstances qui fait qu’aujourd’hui, je me suis engagé dans ma vie intime et personnelle à aider les gens plus faibles ou en fin de vie. Mon épouse souhaitait cela aussi. Par hasard, l’aumônerie cherchait quelqu’un et, de fil en aiguille, je me suis retrouvé dans cette formation. Ca m’a plu et je me suis lancé. Cela correspond aussi à ma personne. Ce choix s’est fait naturellement en m’appuyant sur ma construction intérieure, sur les bases d’une famille catholique où j’allais régulièrement à la messe. Et cela s’est su car aujourd’hui, avec les réseaux sociaux, on ne peut plus rien cacher. Mais ça ne correspond pas à une reconversion. C’est plus une conviction.

Charles Itandje (crédit photo football365.fr)

Question de Pierre Delroisse/Facebook : Quand tu es arrivé à Lens en provenance de Louhans-Cuiseaux, avais-tu imaginé pouvoir jouer dans la cour des grands avec le Racing ?
Très sincèrement, je voulais être professionnel. Comme tout le monde. C’est tombé sur moi et j’ai réussi. Je crois que ce dont je suis le plus fier et de ne pas avoir perdu le moindre instant en m’égarant ou autre. Ce métier est fantastique. Ca m’a coûté à Lens deux genoux (sourire). Puis je suis revenu et nous avons été champions. J’espérais comme beaucoup de gamins… Il faut le talent, la réussite mais il y a aussi le travail, l’ambition et la compétence. Mais cette aventure à Lens a largement dépassé tout ce que j’espérais.

« 1996-1997, l’horreur totale, une double souffrance »


Question de Simince/Twitter : Comment as-tu vécu ta convalescence en 1996-1997 en assistant d’abord impuissant à un début de saison tonitruant puis à un exercice cauchemardesque ?
C’était l’horreur totale. Je n’avais jamais été blessé jusque-là. Le fait de me retrouver sur une civière, que les gars jouaient à ma place, c’était terrible. Voir quelqu’un d’autre à ton poste fait partie du jeu mais que le club que tu défends et aime se retrouve à la ramasse… Que ça ne marche pas… C’était une double souffrance. D’abord physique car il y avait une incertitude que je puisse revenir, puis de voir les copains qui ne s’en sortaient pas. Ca, c’était vraiment un des pires moments de ma carrière à Lens, tout comme mon départ après cette défaite à Porto.

Effectif du RCL saison 96/97 (crédit photo rclens.fr)

Question de Grégory :Justement, comment as-tu vécu ce départ du RCL à cette période avec Charles Itandje qui poussait fort derrière ?
C’est assez compliqué. Simplement, on ne claque pas la porte du RC Lens sans des raisons profondes. Sans entrer dans les détails, Charles est un mec adorable. Il était là pour faire son boulot et mettre la pression. Mais je suis parti parce que, à un moment donné, j’estimais que je faisais partie d’un système gagnant qui s’appelait le RC Lens mais qui se trouvait en phase de déconstruction via le projet proposé. Donc, soit on rentre dans le rang… ou pas. Pendant dix ans, j’ai réalisé de bonnes performances à Lens mais là, je commençais à dérailler. Or, un club continue toujours à avancer et, toi, tu ne peux pas tout supporter tout seul. Tout simplement, mentalement et physiquement, je n’étais pas disposé à disputer ces grands matches contre Porto, Marseille, le Bayern… et j’ai commis des erreurs. Je me suis trouvé dans des conflits qui étaient complètement disproportionnés par rapport à tout ça. Et comme je ne me reconnaissais plus dans un certain nombre de choses, j’ai préféré partir. Mais Lens reste Lens !

« L’équipe de France ? Je n’ai pas de regret »


Question de Sylvano/Twitter : Quel est ton rapport avec l’équipe de France et l’as-tu eue à un moment dans un coin de ta tête ?
Ah oui, oui, oui ! Carrément. Si vous vous souvenez, le premier match d’Aimé Jacquet sur le banc j’étais en A’ avec Fabien Barthez et c’est moi qui joue. Malheureusement, derrière, je me blesse. Avec Lionel Létizi, nous faisions partie des cinq gardiens. A la fin, le coach a choisi de sélectionner Lionel Charbonnier pour la Coupe du Monde 1998 derrière Fabien Barthez et Bernard Lama. J’ai regardé cette compétition chez moi, dans ma maison, à Avion. Mais j’aurais préféré être au Stade de France avec les copains. Mais je n’ai pas de regret. Car qu’aurais-je pu faire de plus cette-là en étant champion avec Lens et au regard de mes prestations ? C’est juste le choix d’Aimé Jacquet qui ne peut être que le bon puisqu’avec ces trois gardiens, il a soulevé le plus beau des trophées. Donc aucun regret et je suis même fier d’avoir participé à cette génération d’égal à égal avec laquelle nous avons été sur le toit de la France avec le RC Lens et sur le toit du monde avec l’équipe de France. Ce qui montre bien que nous avons aussi apporté notre pierre à l’édifice.


Question d’Amaury : Aurais-tu troqué ton titre de champion de France avec Lens pour disputer la Coupe du Monde ?
Oh, c’est une question piège… (sourire) Non, du tout ! Quand je me souviens tout ce que l’on a vécu. Sincèrement, 1998, un titre, à Lens… ! C’est quand même extraordinaire. Et je souhaite vraiment au club de renouer avec de tels moments. C’était fantastique, extraordinaire, exceptionnel ! C’est quelque chose qu’on ne peut pas exprimer et qui est inexplicable. Imaginez : être champion à Lens, ce club avec cette histoire et qui n’avait encore rien gagné pour devenir le ténor de France… Il faut qu’il le redevienne !

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Retranscription | L’équipe Culture Sang et Or

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