CULTURE SANG & OR

Dans le ciel de Nantes

Avec une série de deux défaites consécutives, le RCL se rend chez une équipe qui ne sait plus gagner : Nantes. Les canaris ont perdu des plumes depuis le match nul obtenu à Bollaert-Delelis (1-1) en novembre ainsi que leur entraîneur, remplacé par Raymond Domenech. L’ex sélectionneur des bleus a, dès sa prise en main, opté pour la simplicité : pas d’idées révolutionnaires, ni de grands principes. Le pragmatisme et la souplesse suffiront à son bonheur et à celui de ses hommes.

Le 4-4-2, ou le choix du minimalisme

Pour ce faire, il opte depuis deux rencontres pour un 4-4-2 à plat, qui est le système facile par excellence : facile à mettre en place et donc facile à intégrer. 

Cette animation laisse ainsi peu d’espaces entre les lignes et se module très librement selon le profil de l’adversaire. « Un des objectifs, c’est de garder la même manière de jouer et de fonctionner mais il y a un adversaire en face. Il faut trouver cet équilibre quand on subit » admet Domenech.

En à peine quelques jours, l’ex consultant télé a ainsi répondu à l’éternelle question qui taraude bon nombre d’entraîneurs de la planète pour gagner un match : dois-je imposer les principes de jeu de mon équipe à l’adversaire ou dois-je au contraire répondre aux problèmes que celui-ci me pose.

Raymond Domenech (crédits photo Yahoo Sports)

Nantes souhaite garder davantage le ballon

La formule a pour l’instant permis à Nantes de glaner deux points, ce qui n’est pas peu dans la situation que connaît le club aujourd’hui. Lors du dernier match disputé à la Beaujoire, les champions de France 2001 ont même affiché une possession de balle inférieure à 30%. « Maintenant, il faut retrouver de la confiance, avoir plus de sérénité et garder un peu plus le ballon parce qu’on a des joueurs capables de construire. On a mis la première pierre. Maintenant il faut continuer à améliorer le jeu […] » constatait Raymond après coup.

« Lens, pour un promu, c’est une vraie belle performance. C’est une équipe solide. Leur envie d’aller de l’avant et de bousculer l’adversaire fait qu’on n’est jamais à l’abri avec eux. Ils sont capables de renverser n’importe qui. »


À quoi s’attendre, dès lors, face au RCL ? Domenech prévient : « Lens, pour un promu, c’est une vraie belle performance. C’est une équipe solide. Leur envie d’aller de l’avant et de bousculer l’adversaire fait qu’on n’est jamais à l’abri avec eux. Ils sont capables de renverser n’importe qui. »

Le discours reste prudent et la stratégie presque dévoilée : attendre les Sang et Or pour mieux les contrer. Une méthode qui a fait ses preuves face aux hommes de Haise. Ce dernier, lucide, loin de s’en inquiéter, a cherché à être proactif dans les corrections à apporter. « C’est aussi mon travail de refaire le point sur certains aspects comme on l’a fait cette semaine. Sans doute que je n’avais pas été assez exigent et clair. À moi de remettre l’accent et de trouver d’autres choses dans l’animation pour être encore un peu plus solides. »

Franck Haise (crédit AFP / Pascal GUYOT)

La défaite, ou le liant d’un groupe

En tout cas, Lens n’est pas crispé par ses deux revers consécutifs et n’entend pas tout remettre en cause. Haise, qui avait, l’an dernier, lors de sa prise de poste, rappelé que la défaite devait être « un ciment et non une faille », a écarté tout début de crise de confiance. « J’espère bien qu’après 2 défaites consécutives, la confiance n’est pas trop ébranlée par rapport à tout ce qui a été réalisé depuis le début de la saison ! Je n’aime pas perdre de matches, eux non plus, mais dans une saison, on en perdra d’autres consécutivement. Il ne faut pas oublier ce dont on est capable mais remettre une exigence de chaque instant.

Concrètement, dans le jeu, il s’agira pour les lensois de savoir concrétiser leurs phases de possession en retrouvant cette efficacité dans le dernier et l’avant-dernier geste notamment.

Il faudra aussi que l’équipe soit au point techniquement pour se sortir des espaces restreints que laisseront les nantais entre les lignes de leur bloc parfaitement équilibré.

Ode au résultat nul

Enfin, il faut que les artésiens apprennent à ne pas perdre lorsqu’ils sentent qu’ils ne peuvent pas gagner. Selon le vœu du coach. « Il faut continuer à prendre des points, parfois 3, parfois aussi savoir faire un nul comme j’aurais aimé que cela soit le cas contre Strasbourg. » 

Trois ingrédients parmi d’autres qui composent la recette du succès retrouvé. Un succès qui reste quoiqu’il arrive à construire selon Haise. « Il faut s’en donner les moyens en étant hyper vigilant avec plus de communication dans l’animation défensive. Ça empêchera certaines situations de se créer. On doit s’améliorer de ce côté. »

En 1964, Barbara chantait « Le ciel de Nantes, rend mon cœur chagrin ». Les lensois ne craignent pas vraiment la tristesse. C’est d’ailleurs comme ça qu’on goûte bien souvent à la joie.

Ecrit par Rinus | Lens absolu

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