CULTURE SANG & OR

« Facundo Medina, dans la légende des grands joueurs du RC Lens »

Le départ du fougueux Argentin donne un sérieux coup de blues à la communauté lensoise. Culture Sang & Or donne la parole aux supporters pour mettre des mots sur ces maux. Et tenter de tourner la page d’une incroyable idylle entre Fac’ et le Racing Club de Lens.

Photo RC Lens

Élisabeth : « Un guerrier, un artiste, un mort de faim »

« Quand je pense à Facundo Medina, la première chose qui me vient, c’est son ciseau contre Lorient en septembre 2020. Je n’ai pourtant pas une très bonne mémoire des matchs, mais ce but m’a vraiment scotchée, et je le revois encore très bien les yeux fermés.

Du Fac’, je retiendrai toujours son envie permanente d’aller de l’avant, de pousser toute l’équipe dans le même sens, de ne jamais rien lâcher et de mouiller le maillot jusqu’au coup de sifflet final, quel que soit le scénario. En somme, des qualités qui auraient bien pu faire de lui un capitaine exemplaire. C’était un guerrier, un artiste et un mort de faim. On pouvait aussi percevoir chez lui une bienveillance, une bonne humeur et un attachement au club qui, je pense, sont vraiment sincères. Le RC Lens l’a marqué tout comme il a marqué l’histoire du RC Lens. La relation entre le club (et ses supporters) et le joueur m’a l’air d’avoir été saine et enrichissante.

L’histoire de Medina est de celles que l’on aimerait raconter plus souvent. Cinq saisons à Lens, ce n’est pas rien. Je ne commenterai pas le choix de sa nouvelle destination, mais je suis prête à parier qu’il se souviendra toujours du Racing avec une profonde affection, et que le peuple sang et or le lui rendra bien, parce qu’il le mérite. »

Mathieu : « Le voir avec le maillot de l’OM est désagréable » 

« Fac’, en tout premier, c’est son sourire sur et en dehors du terrain. Avec les adversaires, les partenaires et les supporters… Sa complicité avec Deiver Machado. Ses débuts “timides”. La prise de risque parfois insolente. Ses raids solitaires. Son pied gauche. Son besoin de s’accrocher avec ses adversaires au début de match pour pouvoir rentrer dans sa rencontre. Un pur Sud-Américain. De facto son nombre de cartons… L’hommage sincère rendu par le staff et Bollaert : il ne trichait pas. Son association avec Kevin Danso et Jonathan Gradit : la triplette infranchissable, artisan de la deuxième place et de la Ligue des Champions. Je retiens sa destination également (je suis déçu qu’il reste en France). J’espérais qu’il serait le joueur d’un seul club français. Le voir avec le maillot de l’OM est désagréable. »

Damien : « L’un des départs qui fait le plus mal au club depuis des années »

« Fac’, c’est son investissement au sein du club, tant sur le terrain qu’en dehors. Sa personnalité a fait qu’il a vite été adulé à Bollaert-Delelis. C’est le genre de joueurs un peu fou, qu’on détesterait affronter, jouant toujours à la limite. Il n’a cette personnalité que sur le terrain, car en dehors, je l’ai toujours vu adorable avec les enfants, notamment lors des entraînements du mercredi, discuter facilement avec les adultes. C’est peut-être l’un des départs qui fait le plus mal au club depuis des années, à tous les niveaux, que ce soit sportif mais aussi pour le groupe et le club. Son dernier match et les “adieux” qui ont suivi le montrent. Il a réussi son départ contrairement à certains. J’ai adoré voir Facundo porter et respecter notre maillot, même si on aurait tous voulu qu’il reste encore longtemps. Je lui souhaite une bonne carrière… sauf quand il jouera contre nous ! »

Photo RC Lens

Guillaume : « Une exception dans le football actuel »

« Facundo Medina entre dans la légende des grands joueurs du Racing Club de Lens. Il sera associé à vie à la période dorée de Franck Haise, avec, en point d’orgue, la saison 2022-23 et la Ligue des Champions la saison suivante.

Il fera partie des quatre ou cinq joueurs étendards qu’on citera en premier quand on se remémorera cette magnifique aventure. Rester cinq ans au sein du même club, dans le football actuel, pour un joueur étranger avec les sollicitations qu’il a dû recevoir, c’est une exception. Je pense que c’est sa façon à lui de nous remercier, d’être resté aussi longtemps et de ne pas être parti à la première offre. Avant l’aspect sportif, il y a l’aspect humain. Il s’est totalement fondu dans le moule régional, lui, le gamin du quartier populaire de Villa Fiorito. La communion avec le stade Bollaert-Delelis a également été sublime, lui qui sait ce que c’est que de jouer pour les supporters, avec la passion qui nous anime.

Sur le terrain, c’est un joueur inconnu qui est arrivé, formé latéral gauche. Il a découvert ce poste, sur mesure, de défenseur axial gauche, qui lui va à merveille. Au premier abord, il ne présente pas de qualités exceptionnelles, il ne sort pas du lot pour une caractéristique particulière. Mais il a cette intelligence football qui lui permet de tout faire : défendre, attaquer, se projeter, délivrer des passes décisives, marquer, faire dégoupiller son adversaire, charmer l’arbitre. Un Argentin au sens noble du terme, en quelque sorte ! »

Hugues : « Il flirte avec les vulgarités tout en restant d’une classe dingue »

« De Facundo Medina, je retiendrai le sourire malicieux. On a vu arriver ce jeune Argentin avec l’envie de tout casser en Europe, après un parcours de battant. On a découvert un joueur qui agaçait terriblement ses adversaires en jouant chaque minute avec cette envie, justement, mais toujours le sourire. Tout ce qu’on aime dans le football, qui est un jeu, mais un jeu valant la peine de s’y dévouer corps et âme. Des années d’efforts pour se hisser à un niveau Ligue des Champions et prétendant à un poste de titulaire de l’Albiceleste, championne du monde, tout cela sous le maillot d’un club seulement promu au moment de son arrivée. C’était improbable et il l’a fait.

Que de paradoxes en lui. Facundo Medina a montré que ce poste de défenseur central, souvent occupé par des garçons très sérieux, pouvait aussi s’accommoder de la folie. Il échappe à tous les cadres, alors même qu’il inspire la plus grande confiance. Il a accumulé les cartons et fait peur aux attaquants, sans jamais un geste méchant. Il flirte avec les vulgarités tout en restant d’une classe dingue. On se souviendra surtout qu’il a tout donné à Lens, et que lors de sa dernière sur le terrain, il nous a tous fait pleurer. »

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