CULTURE SANG & OR

Le verre est à moitié plein

Avec la reprise, le RC Lens est définitivement redevenu sur le devant de la scène. Le mercato et ses innombrables rumeurs sévissent déjà. Face au catastrophisme facile, pas besoin de forcer son objectivité pour affirmer que le club a de vrais atouts en main.

Photo RC Lens

« Il faut que ça bouge ». Les impatients s’impatientent, et viennent nourrir les rangs des catastrophistes, présents toute l’année mais qui ont pour habitude de se donner de la voix entre mi-juillet et mi-août. Festival de la morosité, dont le line-up peine à se renouveler. Vendre et recruter serait un besoin vital durant la période du mercato. Cela va de pair avec la biafine et le sable niché entre les doigts de pied. Un été réussi, c’est avant tout cette petite dose de dopamine sécrétée par les annonces du community manager qui présente tour à tour les nouveaux castés pour la saison à venir. Du mouvement, de l’animation, mais est-ce avant tout pour meubler une actualité dynamique comme un vacancier à l’heure de la sieste ou bien intellectuellement motivé par la conviction profonde que cet effectif a besoin de renouveau ? « Parce qu’en face, la concurrence a lancé les hostilités », pour peu qu’on identifie bien les clubs avec lesquels on est supposé croiser le fer.

N’oublions pas une chose : bien qu’il soit absolument perfectible (comme 100% des effectifs de L1), le RC Lens dispose toujours d’un effectif complet, fourni qualitativement et quantitativement et qui a fait ses preuves. Les joueurs qui ont été jugés « justes » la saison dernière ont également le droit de progresser, et le remplacement de l’entraîneur par l’énergique Band of Still Brothers peut tout à fait raviver une concurrence dans le groupe, et relancer des joueurs qui semblaient définitivement sur la touche. Sans oublier que la recette de stabilité a déjà largement fait ses preuves. Et si les matchs de préparation ont leurs limites pour qui veut faire de l’analyse, la philosophie de jeu semble coller à ce qui a été vu ces quatre dernières saisons. 

Le RC Lens garde la main

Depuis quelques semaines, le RC Lens est entré dans une phase de reconstruction particulière, dans la mesure où tout n’est pas à construire. Cette formulation, empruntée à un ami dont l’avis est souvent éclairant, dit beaucoup de ce qui se trame en coulisses. L’existant a le mérite d’apporter des vraies garanties. Dans le football, il ne faut présager de rien mais prenons le pari que l’effectif subira des modifications similaires à celles du bord du terrain. Le trio Will, Edward et Nicolas Still a bien accepté de se greffer à un staff qui a déjà fait ses preuves, et bénéficiera des automatismes qui existent depuis de nombreux mois entre Benoît Delaval, directeur de la performance, Hervé Sekli, entraîneur des gardiens, Aymen Djedidi, préparateur physique, et consort.

De l’aveu même de Will Still, il ne faudra pas s’attendre à une révolution tactique. Simplement des ajustements dans le pressing et les circuits de passes et de relance. Et en remettant l’intensité au goût du jour. Au sein de l’effectif, on peut s’attendre à une même logique d’amélioration qui s’intègrera dans la dynamique de stabilité. La colonne vertébrale (Samba, Gradit, Frankowski, Danso, Medina, Sotoca, Wahi) est d’ailleurs composée d’éléments disposant de contrats de longue durée, entre 2026 et 2028. Mine de rien, le RC Lens a beaucoup plus la main que l’on ne pourrait le croire. Et on peut tout à fait imaginer que la majorité des mouvements à venir seront davantage choisis que subis.

Dans la période troublée que l’on vit, le club sang et or dispose toujours d’atouts non négligeables, qui semblent pourtant avoir disparu de notre champ de vision. La vente probable de Neil El Aynaoui est frustrante, mais elle s’inscrit dans un pragmatisme économique indispensable aux intérêts de l’institution. Finalement, ceux qui ne cessent de rabacher « N’oublions pas d’où l’on revient » feraient mieux de rappeler au grand nombre les délires dépensiers qui nous ont envoyés dans le puits pendant plus de dix ans. Le devoir de mémoire se trouve là, et pas ailleurs.

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