CULTURE SANG & OR

Nicolas Gillet : « Les corons. J’étais là la première fois où ça s’est fait et je peux vous dire que j’ai encore les poils rien que d’y penser. Ce jour-là on s’est vraiment demandé ce qui nous arrivait. »

Nicolas Gillet était l’invité de l’épisode 27 de l’émission Culture Sang et Or. L’ancien défenseur du RCL parle de son actualité, de ses souvenirs sous les couleurs du Racing et de la fin de saison 2006-07.

©Nantesmaville

Nicolas, tu suis attentivement le Racing Club de Lens cette année ?
Pas seulement cette année, je suis les résultats depuis que je suis parti car même si je ne suis resté que trois ans,ces 3 ans m’ont marqué pour plusieurs raisons différentes. Déjà le côté humain de ce club et puis son entourage. C’est une atmosphère particulière. C’est resté en moi, en plus ma fille est née dans le coin donc c’est particulier pour moi. Je suis les résultats et je suis heureux de voir Lens en Ligue 1. Je suis également heureux de voir comment ils se comportent. Par rapport au match de Metz, si on avait dit en début de saison que le match Lens-Metz serait un match pour l’Europe, on aurait rigolé. Et puis finalement ce sont deux équipes qui méritent leur place dans cette partie du tableau car elles développent du jeu. C’est assez plaisant à voir, il y a souvent des buts quand Lens joue. On voit beaucoup de fraîcheur, beaucoup de dynamisme et le résumé du match contre Metz montre bien ça. Ils sont allés chercher au fond d’eux la victoire même si malheureusement ils n’ont pas réussi.

Nicolas, en 2006-2007 vous étiez engagés sur plusieurs tableaux. Est-ce que enchaîner des matchs tous les trois jours était un handicap ?
Nous avions un groupe très étoffé en termes d’expérience et de qualité. Les joueurs qui jouaient moins jouaient la coupe d’Europe jusqu’à Leverkusen. Après, on est préparés pour ça et il faut assumer de pouvoir jouer tous les trois jours. Et on aime ça, on préfère les matchs aux entraînements.

Nicolas, quel est ton meilleur souvenir à Lens ?
Les corons. J’étais là la première fois où ça s’est fait et je peux vous dire que j’ai encore les poils rien que d’y penser. Ce jour-là on s’est vraiment demandé ce qui nous arrivait. Quand l’arbitre donne le coup d’envoi, il y a une ou deux secondes de flou où on ne sait pas si on doit donner le coup d’envoi ou non. C’était quelque chose !

Et ton pire souvenir ?
Je n’en ai pas tant que ça. De partir comme ça… comme ça s’est fini… j’aurais préféré, même si je partais, que le club se qualifie en ligue des champions. J’ai vécu trois belles années et c’est dommage de partir comme ça. Tout était triste et morose à la fin. On est rentrés de Troyes et tout était fini.

Comment occupes-tu tes journées aujourd’hui Nicolas ?
Je suis éducateur sportif dans le club de Carquefou près de Nantes. On fait partie des 2/3 clubs autour de Nantes avec des joueurs qui ont un bon niveau mais qui n’ont pas pu réussir en club professionnel. Nous sommes un club “amateur formateur”. Je prends beaucoup de plaisir à être là-bas.


Tu as connu une sélection en équipe de France. Est-ce une frustration de ne pas en avoir eu plus ?
Oui forcément. Mais j’ai participé au tournoi (coupe des confédérations) et ça a duré une dizaine de jours donc je n’ai pas l’impression d’avoir fait qu’un seul match. Ensuite je n’en veux à personne car je n’ai pas été au niveau international par la suite. Je suis content d’avoir goûté à ça mais je n’ai pas de regrets.

Quel est ton avis sur la longévité de Vitorino Hilton avec qui tu formais la charnière centrale à Lens?
C’est impressionnant. On a quasiment le même âge. C’est quelqu’un d’extraordinaire, c’est un joueur extraordinaire. Il avait déjà une attitude qui lui permet de continuer maintenant. Il est intelligent, technique, tonique. Et comme il a conservé toutes ces qualités, il est capable d’évoluer longtemps. Il était très élégant à voir jouer. C’était un très, très bon joueur.

C’est quoi la philosophie de jeu du coach gilet ?
Je m’adapte aux joueurs que j’ai. Mon but premier est qu’ils apprennent à comprendre le jeu. Je veux qu’ils apprennent à trouver eux-mêmes les bonnes solutions sur le terrain dans telle ou telle situation. C’est très agréable car j’ai des enfants qui sont très demandeurs et qui ont envie de jouer.

Est-ce que tu serais partant pour participer à un collectif de reprise du FC Nantes ?
Je n’ai pas la possibilité, les connaissances, les moyens pour participer à un groupe de reprise du club. Le FC Nantes et ma troisième famille même si à l’heure actuelle je ne m’y reconnais pas. Si un jour on me demande de participer, dans un contexte défini, avec des valeurs, bien sûr que je répondrai favorablement. Je me sens redevable donc si j’en ai l’opportunité j’accepterai.

En 2006 2007, toutes les planètes étaient alignées. Et puis finalement vous êtes éliminés de la coupe de France, de la coupe d’Europe, et vous terminez à une triste cinquième place. Comment expliquer cela ?
Déjà je peux vous assurer que les joueurs ne choisissent jamais leur match. Quand un joueur rentre sur le terrain c’est pour faire son maximum et pour gagner. Tu ne vas pas sur le terrain pour te dire « je vais me prendre une raclée le lendemain par la presse, par les supporters, par ton président, par le coach ». Tu es compétiteur, tu rentres sur le terrain avec l’ envie de jouer. Pour en revenir à Leverkusen, on se fait manger, Ils nous ont surclassés. En plus on était quelques joueurs à ne jouer que ces matchs là. On voulait passer mais on n’a pas réussi. Après, sur la fin de saison, Francis était un coach qui aimait garder une équipe type et les gars ont beaucoup, beaucoup joué et certains ont commencé à fatiguer. Peut-être qu’il n’y a pas eu assez de confiance pour le reste du groupe. On était prêtes à aider. Peut-être qu’on aurait pu apporter du sang frais. J’apportais mon soutien mais uniquement oral. Les gars avaient envie, tout le monde avait envie. Et après tu rentres dans une spirale où plus tu vois les choses t’échapper, plus tu sais qu’elles vont t’échapper. Cette fin de saison reste une immense déception.

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Retranscription | L’équipe Culture Sang et Or

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