Au-delà de la nationalité, il peut sembler difficile d’établir un lien entre Edwin Van Der Sar, Pierre Van Hooijdonk et Stijn Spierings. Pourtant, ils ont pour point commun le fait d’avoir évolué au stade Félix Bollaert-Delelis. Aujourd’hui, le RC Lens se déplace aux Pays-Bas pour la quatrième fois de son histoire. L’occasion de revenir sur l’historique entre le club du bassin minier et le royaume des tulipes.
Le match de ce soir voit le Racing rencontrer une formation hollandaise pour la septième fois de son histoire. En cent-dix-sept ans d’existence, il va sans dire que ces rencontres sont rares. Plus que des adversaires du RC Lens, ce sont d’illustres joueurs néerlandais qui nous viennent à l’esprit lorsque l’on pense football et Pays-Bas.
Parmi eux, Pierre Van Hooijdonk, dont les coups francs aux trajectoires paraboliques ont émerveillé les amateurs de football de 1989 à 2006. Sur cette période, l’international néerlandais botte de sublimes coup de pieds arrêtés, mais pas uniquement. C’est aussi un buteur redoutable. Il termine ainsi sa carrière avec 239 buts et 405 matchs au compteur.
De belles aventures européennes
Parmi ses réalisations, on peut retenir celle inscrite à Bollaert le 28 octobre 1999 alors qu’il portait les couleurs du Vitesse Arnhem. Ce premier match du second tour de la coupe UEFA tourne malgré tout en la faveur des locaux. Le score final du match aller est sans appel : 4-1 pour les Lensois. Le match retour est maîtrisé et se termine par un match nul 1-1. Jocelyn Blanchard marque deux fois plus que Pierre Von Hooijdonk lors de cette double confrontation, et ce n’est même pas la plus belle surprise de cette campagne. En effet, les Sang et Or éliminent ensuite Kaiserslautern, l’Atletico Madrid et le Celta Vigo. Mais cette merveilleuse épopée se solde par une élimination en demi-finale face aux Gunners d’Arsenal.
En 2006-07, le Racing connaît un parcours honorable en coupe UEFA. S’ils n’ont pas le panache de leurs prédécesseurs, l’équipe entraînée par Francis Gillot atteint les huitièmes de finale de la compétition.
Lors de cette aventure, le Racing croise la route d’un club hollandais lors du dernier match des phases de poule, chaque club affrontant toutes les autres de son groupe une fois seulement. Une défaite par la plus petite des marges face au SC Heerenveen peut suffire à qualifier les coéquipiers d’Aruna Dindane. Pragmatique, le collectif s’exécute et concède un but dans les derniers instants du match : le SC Heerenveen l’emporte 1-0 face au RC Lens. Le club finit troisième de sa poule et accède donc aux seizièmes de finale par la petite porte. Ils redorent le blason au tour suivant et obtiennent leur qualification en remportant la double confrontation face au Panathinaïkos Athènes.
Opposé au Bayer Leverkusen en huitièmes de finales, la marche est trop haute pour les Lensois. Malgré une belle victoire au match aller (2-1), les Artésiens sont submergés en Allemagne et sortent de la compétition après une défaite sur le score de 3-0. C’est aussi une élimination et une défaite avec trois buts encaissés qui soldent la double confrontation en Coupe des Coupes entre le RC Lens et l’ADO La Haye en 1975 (1-3). Il s’agissait alors du tout premier affrontement de l’histoire du club avec une équipe néerlandaise.
Une histoire à écrire
Les lecteurs les plus attentifs auront sans doute remarqué que l’ensemble des rencontres artéso-hollandaises annoncées en début d’article ont été mentionnées. Et les plus pointilleux auront sûrement noté que, contrairement à Pierre Van Hooijdonk, les histoires de Stijn Spierings et d’Edwin Van Der Sar au sein du temple Sang et Or n’ont pas été relatées. Même si les performances du premier nommé sont loin d’avoir marqué les esprits, son passage au Racing est de toute manière trop récent pour se justifier d’un rappel historique. Le dernier cité a quant à lui foulé la pelouse du stade Félix Bollaert-Delelis avec le maillot de Manchester United. Cela paraît difficilement imaginable étant donné que le RC Lens n’a jamais accueilli les Red Devils dans son antre.
Pourtant, en 2006-07, la générosité de Gervais Martel, qui accepte de prêter son stade au voisin lillois lors de sa campagne de Ligue des champions, a rendu cela possible. Le 20 février 2007, Edwin Van Der Sar participe ainsi à la victoire de Manchester United en huitièmes de finale face au LOSC, le tout en terres lensoises. À l’époque, ce match marque les esprits car le seul but intervient suite à un coup franc direct joué rapidement par le malicieux Ryan Giggs. Rien ne dit que la magie d’un stade à jamais acquis à la cause lensoise ait volontairement repoussé le rival loin de nos terres. On peut se demander si ce n’est pas la version de l’histoire qu’a privilégié Michel Seydoux. Sept années plus tard, il refuse de tendre à son tour la main à Gervais Martel, obligeant le Racing à s’exiler au stade de la Licorne d’Amiens lors d’une saison pour le moins compliquée.
Nous pourrions donc dire que cela fait seize ans que le stade Bollaert n’a plus goûté aux huitièmes de finale de Ligue des champions. Mais pour des raisons évidentes, nous préférons écrire que cette année, le RC Lens a l’occasion de sortir des phases de poule de la Coupe aux grandes oreilles pour la première fois de son histoire. Personne ne l’imaginait il y a quinze, quatre ou même un an. Et pourtant ! Une victoire ce soir et le Racing Club de Lens aura un pied en huitièmes de finale de la Ligue des champions.
Sources : uefa.com, rclens.fr.