CULTURE SANG & OR

Le Betis, un bon parallèle avec le RC Lens

Alors que le mensuel Panenka, équivalent espagnol de SoFoot, fait sa Une sur le football français, nous avons décidé de nous arrêter dans la capitale française afin d’échanger avec une figure montante du Twitter hexagonal. Cette personne, c’est Andrès Onrubia, jeune espagnol qui a récemment posé ses valises à Paris, d’où il suit attentivement le championnat de ses rêves : la Ligue 1. Entrevista!

Hola Andrès! Est-ce que tu peux te présenter à notre communauté ?

Je suis espagnol, et amoureux de la Ligue 1 et du football français depuis très longtemps. J’habite désormais à Paris et suis correspondant pour AS, un des quotidiens sportifs les plus importants d’Espagne. Depuis que je suis petit, je rêve d’être journaliste sportif pour couvrir la Ligue 1. Ça peut paraître bizarre mais oui, je suis amoureux du championnat français (rires). 

Oui surtout que les supporters étrangers aiment moquer le niveau de notre bonne vieille L1. En Espagne, on parle souvent de “Liga de Granjeros”, corollaire de la Farmer’s League anglaise. Quel est ton point de vue là-dessus ?

On dit que la Ligue 1 est un championnat de granjeros (paysans) mais je crois avant tout que c’est une blague. Depuis que Neymar est arrivé à Paris, les choses ont changé. Quand Neymar jouait à Alaves ou à Osasuna, c’était absolument la même chose que quand il jouait à Dijon ou Amiens (ndlr : désormais en Ligue 2). Je pense que c’est comme si tu donnais un avis sur les théories physiques les plus complexes. Sauf erreur de ma part, tu n’as aucune connaissance sur les théories physiques. Eh bien, tu te gardes d’en parler avec certitude. C’est pareil pour le football français. Les gens parlent mais ne le connaissent pas. Les gens qui affirment que c’est un championnat de granjeros ne regardent que les matchs du PSG, et ont un manque absolu de connaissances. Et je peux te garantir que la Ligue 1 a globalement une bonne réputation en Espagne, notamment de par ses jeunes qui abreuvent les meilleurs championnats du monde.

« Cheick Doucouré, c’est la clef du jeu du RC Lens ! »

Comment est-ce que tu vois ce RC Lens, souvent félicité par les médias ? 

Depuis que vous êtes remontés de Ligue 2, vous montrez un très beau jeu. Un style incroyable avec des joueurs qui vont tout le temps de l’avant, qui ne temporisent pas. C’est une équipe qui veut marquer, contrôler le match. C’est assez surprenant de voir une équipe française jouer de cette façon. Pour moi c’est l’une des équipes qui joue le mieux en Ligue 1. Ils mériteraient vraiment d’accrocher l’Europe. 

Panenka fait sa Une avec « Quelque chose se passe en France »

Y a-t-il des joueurs du RC Lens que tu verrais naturellement évoluer un jour en Liga ?

Des joueurs que je verrais en Espagne ? Oui bien sûr. Je pense à Facundo Medina, Seko Fofana ou Doucouré. Cheikh Doucouré, c’est vraiment la clef du jeu du RC Lens ! C’est celui qui apporte la solidité, la tactique et le sens du jeu. Il a une façon incroyable de chercher à jouer simple. Il peut aller très loin. 

« On reparle du RC Lens pour son beau football. »

Quelle est la réputation du RC Lens en Espagne ? Est-ce que l’épopée européenne de la saison 2000/2001 est encore perceptible ? 

Je pense que avec cette demi-finale de la Coupe de l’UEFA et ses qualifications contre le Celta et l’Atlético, le RC Lens s’est montré au monde entier, et en particulier à l’Espagne. C’était une période magnifique pour les Sang et Or. Mais c’était il y a longtemps, une autre époque. Aujourd’hui, sa réputation a forcément changé, même si on reparle du RC Lens pour son beau football (ndlr : notamment dans AS). Et s’ il y a qualification en Coupe d’Europe, la couverture en Espagne sera forcément encore plus importante. 

A quel club espagnol pourrait-on comparer le RC Lens ? Je pense souvent au Betis Séville.

Le Betis est un bon exemple de comparaison avec Lens, de par sa très grande popularité à Seville et dans la région de l’Andalousie. Le club n’a pas beaucoup de titres à son palmarès, mais cela ne change en rien la passion que vouent les supporters beticos à leur équipe. C’est un bon parallèle, oui.

« Rester en France le plus longtemps possible »

Varane est un peu le symbole de La Gaillette. En tant qu’espagnol, quelle trace a-t-il laissé ? 

Varane a été magnifique à Madrid. Même si ce n’est pas un leader sur le terrain. Il avait besoin de Ramos. Avec lui, il était plus fort. Il était son parfait complément défensif. C’est un joueur qui a besoin d’un défenseur avec plus d’expérience à ses côtés.

Je crois savoir que tu as rencontré Joseph Oughourlian pour un papier dans AS ?

J’ai pris un petit déjeuner avec Joseph avant le match du PSG, quand je suis venu à Lens. Il m’a appelé après avoir lu un article que j’avais écrit sur le RC Lens. C’est une personne très normale, et fort sympathique. Je garde un très bon souvenir de ce rendez-vous. Il est connu en Espagne pour être l’actionnaire majoritaire de PRISA, sans être pour autant une personnalité publique. Il est beaucoup plus connu en France, via son investissement et sa réussite au RC Lens.

Crédit photo : Carlos Rosillo

Qu’est-ce que l’on peut te souhaite pour cette nouvelle année 2022 ?

Je souhaite rester en France le plus longtemps possible. C’est un rêve pour moi de couvrir le football français. J’espère continuer mon travail avec les clubs français, faire des interviews et continuer à améliorer ma connaissance du football français. 

Retranscrit par Antoine

Un grand merci à Andrès, que vous pouvez suivre sur Twitter (@AndiOnrubia). 

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