Racing club de Love de ce jeu spectaculaire qui, tel l’hydromel du druide, nous rend complètement fou. De ce club magique, auquel on est addict depuis toujours, et dépendant à l’excès depuis maintenant deux ans. De ces fièvres sang et or, chaque weekend un peu plus chaudes, et pour lesquelles il n’existera jamais de vaccin. De ces joueurs, que l’on aime comme des frères et qu’on rêve de ne jamais perdre. De ces mêmes hommes, que l’on a envie de prendre dans nos bras, de serrer de toutes nos forces avec amour jusqu’à en lâcher une larme qui coulerait jusque sur leur épaule. De ce printemps qui, quoi qu’il arrive, sera douceur, irradiant cette fierté trop longtemps contenue. De tout ce qui entoure un Racing club de Lens redevenu ce qu’il n’aurait jamais dû cesser d’être ; un club puissant.
Les mots nous manquent pour décrire ce qui se répète chaque semaine devant nos yeux amoureux. Cette équipe dépasse nos espérances, chassant avec véhémence ce que beaucoup souhaiteraient lui étiqueter comme plafond de verre. L’adversité n’est jamais assez forte pour résister à la volonté d’un groupe de grands hommes. Ils nous abreuvent de fierté, et nous, on les inonde d’amour. Le cercle a rarement été aussi vertueux, et on partage tous ce sentiment un peu dérangeant à l’heure de faire les comptes avec nos mémoires d’hommes sensibles: “est-ce le plus beau RC Lens que l’on ait jamais vu ?”. Le débat sonne puéril, et les réponses ne peuvent qu’être nuancées en fonction des âges. Mais le come-back éclair du Racing bouleverse le rationnel avec l’impact de Seko Fofana. N’est-ce pas cela le plus grand des bonheurs, retrouver cet artefact vital que l’on croyait perdu pour toujours ?
Haise, l’héritier du Grand Blond
La joie est chaque weekend un peu plus intense. Cette osmose n’est que joie. Lens a retrouvé sa place, tout en restant ce qu’il a toujours été : une fête. Tout le monde porte sa calculette et son calendrier de l’avent en main, quand Franck Haise et son rictus coquin écartent la comptabilité au profit de sa sacro-sainte préoccupation technico-tactique qui stimule chaque matin son être dans les plus grandes profondeurs. Lui qui continue de prôner ce même discours teinté d’humilité et d’ambition. Lui qui, sans le savoir, est en fait Sang et Or depuis sa première seconde sur terre. L’héritier du Grand Blond, qui nous permet de croire que tout est possible. Tout donner, jusqu’au bout. Alors oui, le destin nous a échappé, et il faudra compter sur des faux pas adverses pour obtenir le graal européen. De chassé, le RC Lens s’est mué en chasseur, de la même façon qu’il chasse les scores depuis plus d’un mois.
L’Aube des rêves
Le contrat est sur la table, et les termes le structurant sont d’une clarté cristalline ; il faudra gagner à Troyes, pour offrir à Bollaert ce qui pourrait être une des plus grandes finales avec nous-même. Pour offrir une sortie exceptionnelle à ce groupe qui le mérite tant, un carnaval Sang et Or des plus exubérants façon Dunkerque, une fusion atomique qui nourrirait le club d’énergie pour les dix prochaines années. Le stade de l’Aube, jadis cimetière de nos rêves de grandeurs, pourrait samedi soir en être le berceau. L’éternel recommencement de la vie, mais aussi du football. Ce groupe n’a que trop réussi à faire le ménage depuis son retour en L1. Remettant de l’ordre dans nos vies, en brisant toutes ces amulettes du malheur qui étaient depuis trop longtemps accrochées dans les vitrines de nos souvenirs. Décomplexant toute une institution, selon les dires de beaucoup au sein du club.
L’ESTAC, premier club maudit qu’un certain Simon Banza avait exorcisé un après-midi de mai 2019, et qui, en fonction du résultat de Saint-Etienne ce mercredi, pourrait ne plus avoir grand chose à craindre dans sa course au maintien. Samedi prochain, donc, le RC Lens jouera la demi-finale de sa saison, une demi-finale du kiffe donc, dans un stade qui sera moins bleu que Sang et Or. Avec un groupe complet, disposant d’un mental déjà résilient et qui ne cesse d’être dopé aux succès renversants. Mais il reste cette demi-finale troyenne à gravir.
A tout le groupe, tout le staff, toute l’institution RC Lens : offrez-nous cette finale à Bollaert, et on s’occupera du reste !
Écrit par Antoine