CULTURE SANG & OR

La Coupe à la maison

L’anecdote mérite d’être racontée. Dimanche soir, dans l’After, le RC Lens fait de nouveau la Une. Le statut de nouvelle grosse écurie semble se confirmer. A l’instar de l’OM, les hommes de Franck Haise répètent semaine après semaine des performances de grande qualité. Et pourtant, autour du micro, ni Gilbert Bribois, ni Stéphane Guy et encore moins Walid Acherchour n’ont été capables de se rappeler que le RC Lens n’avait jamais remporté la Coupe de France, échouant à trois reprises en finale (1948 – LOSC, 1975 – ASSE, 1998 – PSG). Il est vrai que les Sang et Or bluffent tout le monde de par leur régularité, et la puissance collective dégagée en fait même oublier cette anomalie dans son palmarès.

crédits : Eurosport

Car oui, jusqu’à présent, les pièges sont évités un à un, et ce 16e de finale de Coupe de France joué à Francis Le Blé contre le SB29 avait tout du bourbier dans lequel un favori aurait pu se ramasser. Le froid, le vent, la tourbe. Avec Eric Roy en face. Négatif. Fofana et sa bande sont sur la route de l’irrésistibilité. Au terme d’une prestation bonne, mais loin d’être géniale, le RC Lens n’a pas eu à forcer son talent pour venir à bout d’une formation brestoise qui oubliera certainement sa cuisante élimination en cas de victoire contre Angers SCO, bête blessée et rival désigné dans la lutte pour le maintien, le weekend prochain. Pour sa part, le Racing trace sa route, et la Coupe de France, pour ceux qui se posaient la question, est belle et bien un objectif assumé. Au même titre que le fait de finir le plus haut possible en L1.

Hormis la titularisation de Jean Louis Leca, le onze de départ n’avait rien d’une équipe B. Le Cardinal est peut-être le seul joueur de champ à ne pas encore avoir un véritable statut de titulaire en puissance. Et c’est bien là que l’on voit que le RC Lens poursuit sa croissance. Le club artésien a de nouveau franchi un palier. Si le bloc défensif et le double pivot du milieu ne laissent que des miettes à la concurrence – Wooh, Berg et désormais Onana et Poreba en font les frais – les pistons et les trois offensifs de devant semblent être interchangeables à quasiment chaque rencontre. Et ce, sans perdre en efficacité. C’est la grande nouvelle de ce mois de janvier.

Favori désigné ?

Car oui, Alexis Claude Maurice monte en régime, quand Wesley Saïd est de moins en moins un supersub, et enchaîne les matchs. L’arrivée de Adrien Thomasson va permettre d’augmenter les capacités rotatives du coach. Sur les ailes, les pistons Machado et Frankowski ont retrouvé des doublures de grande fiabilité, qui prétendent également à un temps de jeu important d’ici la fin de la saison. Le RC Lens semble gagner en marge de manœuvre d’un point de vue gestion d’effectif. Mais également dans le jeu. Encore un signe de progrès. Sans être exceptionnel, il réussit à s’imposer. L’écart qui le sépare de la majorité des clubs de L1 semble aller en s’accroissant. Le rapport de force est de plus en plus à l’avantage des Sang et Or, et certainement que la crainte que génèrent les lensois fait qu’ils réussissent à toujours venir à bout de leurs adversaires. Oui, quasiment toujours. 

Du coup, la question ne se pose désormais plus. La Coupe de France ne semblant pas affecter le rendement en championnat, et le groupe semblant tout à fait armé pour jouer sérieusement les deux compétitions avec la même intensité, voilà que le Racing Club de Lens se retrouve propulsé, avec le PSG, l’OM, l’OL et peut-être le LOSC, au rang de favori d’une compétition qu’il n’a toujours pas remportée. Sur 19 journées, les Sang et Or ont été plus qu’en mesure de rivaliser avec les gros de ce championnat. Sur une rencontre couperet, tout sera encore plus possible. Le RCL a définitivement tous les arguments pour réaliser le rêve de ses supporters : enfin accrocher la Coupe de France, et dépoussiérer une armoire à trophée peu fournie. Prochain épisode au Moustoir, pour une confrontation qui pue le football.

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