Ancien capitaine du Racing, Jérôme Le Moigne était l’invité de l’épisode 31 de l’émission Culture Sang et Or. L’ancien joueur du RCL parle de sa fonction de Directeur Sportif au Gazélec Ajaccio, de ses souvenirs sous nos couleurs et de Jean-Louis Garcia.
As-tu déjà participé à des matchs dans ta carrière où tu te disais que l’adversaire avait mieux joué que vous et qu’il a fini par perdre le match un peu comme Lorient face au Racing Club Lens (4-1) ?
« Oui ça arrive assez régulièrement dans un championnat. Sur la durée non, mais sur quelques matchs ça peut arriver avec un adversaire qui a la possession, mais qui ne concrétise pas et qui se fait punir derrière par une bonne efficacité. »
Cette équipe t’impressionne-t-elle ? En effet, même dans la rotation elle arrive à s’imposer ?
« Franck Haise, qui est novice pour la L1 et qui a repris Lens en cours de saison l’an dernier, c’est tout de même exceptionnel ce qu’il fait. Le recrutement a été judicieux et juste, mais on s’aperçoit que sur le long de la saison ils font preuve de régularité avec 2-3 joueurs qui entrent et qui sortent, mais ils démontrent de match en match que tout le monde répond présent. Même des garçons qui ont moins de temps de jeu savent répondre présent. Il doit y avoir une relation toute particulière avec le coach pour en arriver à ce résultat. »
Quand tu étais joueur, étais-tu intéressé par les notes que tu pouvais avoir dans la presse ?
« C’est vrai que l’on regarde toujours, on ne va pas se mentir. On fait toujours attention aux notes et aux observations. C’est très important, car ça peut nous galvaniser ou nous enfoncer. »
Tu es plutôt « Château Pétrus » ou « Rolex » ?
« J’aime beaucoup le vin, je vais donc dire Pétrus. Même si j’ai gardé la « Rolex » (rire). »
Plutôt collines ardennaises ou artésiennes ?
« Artésiennes. J’ai souvent fait des clubs populaires avec Toulon, Sedan et Lens. J’ai fait 6 ans à Sedan, avec une dernière galère alors que je devais déjà signer à Lens la saison précédente. Mais j’ai passé d’excellents moments au Racing. »
Plutôt défaite en quart de finale de Coupe de France face à Bordeaux ? Ou qualification à Gerland face à Lyon ?
« Alors le match face à Bordeaux je l’ai vécu des tribunes, car je me suis blessé 3 jours auparavant… Mais je dirais la qualification à Gerland, car on est allés au bout de nous-mêmes. On est sortis lessivés du terrain. »
Plutôt ferveur toulonnaise ou jet-set cannoise ?
« Toulonnaise sans hésiter. J’ai vécu 3 fabuleuses années là-bas, c’est un petit chaudron. J’y ai beaucoup appris lors de cette expérience. Petit, j’allais au Stade Mayol avec mon père et il y a toujours cette ferveur, même si ça manque de stabilité. »
Plutôt sanglier ardennais ou cochon sauvage corse ?
« Le cochon sauvage corse. Aujourd’hui j’y habite, je m’y sens très bien et ma famille aussi, alors que ce n’était pas du tout prévu qu’on arrive ici. Lors de la deuxième saison au Gazélec, j’avais des opportunités en Ligue 2 et finalement j’ai opté pour le Bastia Borgo, car toute ma famille souhaitait rester ici. »
Plutôt « Les Corons » ou « Piloupilou » ?
« Plutôt « Les Corons » même si le « Piloupilou » c’est le chant de Toulon au Rugby avec le RCT. Même si c’est ma ville, j’ai tellement eu de frissons en écoutant « Les Corons » … »
Plutôt Jean-Louis Garcia à Toulon ou Antoine Kombouaré au Racing Club de Lens ?
« Je dois beaucoup à Jean-Louis Garcia, car il a été très important pour moi lorsque j’étais jeune à Toulon. Il m’est rentré dedans mais il m’a permis de grandir. Avec Antoine Kombouaré ça s’est bien passé, même si à la fin ça a été plus compliqué, car je comptais rester au RC Lens et il m’a fait comprendre que je ne repartirais pas comme titulaire. »
D’ailleurs, est-il vrai qu’Antoine Kombouaré a pleuré après votre victoire à Lyon dont on parlait toute à l’heure ?
« Oui je me souviens très bien de ça, car c’est une personne entière et il était tellement fier de nous après ce match que l’on avait fait. »
Comment as-tu vécu l’épisode Mammadov de l’intérieur ?
« Ça a été le plus compliqué… Lors de la montée, on était partis en stage et c’était le pire stage que j’avais pu faire, je n’ai pas apprécié cet épisode, car le flou régnait alors que nous avions fait le travail la saison précédente. Antoine Kombouaré m’appelait tous les jours pour maintenir le groupe à flot. Il avait montré son mécontentement par rapport à la décision prise, mais ça ne faisait pas l’unanimité auprès du groupe. C’est toujours délicat, alors que nous étions avec l’entraîneur adjoint et le préparateur physique. »
Quel est le projet à moyen terme avec le Gazélec Ajaccio ?
« C’est un club qui a vécu 2 descentes d’affilée, de L2 en National 1 avant d’atterrir en National 2 suite à l’arrêt des championnats pour cause de COVID-19. Là c’est un peu compliqué, car les championnats sont arrêtés et on ne sait pas encore si on va reprendre sachant que l’on n’a pas le droit à l’erreur avec une seule montée. L’objectif est clairement de remonter, car il y a 2 ans le club était encore professionnel. On maintient les entraînements pour ne pas lâcher les joueurs dans la nature, mais oui c’est très compliqué mentalement sans match le week-end. On attend une réponse, concernant la reprise, la saison prochaine. »
Quelle est la journée type d’un directeur sportif ?
« Depuis ma nomination en juin, il a fallu s’occuper du recrutement. Tout d’abord, on s’occupe des joueurs qui venaient de descendre de National 1 vers le National 2, avec ceux que l’on souhaitait impérativement garder. Ensuite, on recrute de nouveaux joueurs pour apporter du sang neuf à cette équipe pour repartir sur de bonnes bases. J’aime beaucoup ce rôle, car être coach ça ne me tente pas trop, je n’ai pas cette fibre. Alors que là j’ai une relation avec toutes les composantes du club et j’aime beaucoup ce rôle.
J’ai toujours été un homme de l’ombre en tant que joueur, et j’aime l’être également aujourd’hui. Quand j’étais à Lens et que j’avais été élu joueur de l’année, on m’avait posé la question de savoir ce que j’aimerais faire dans l’après-carrière, j’avais répondu que ce serait soit conseiller de joueurs soit directeur sportif. C’est la deuxième option que j’ai retenue. »
Quelle personne du RC Lens, que tu as connue, aimerais-tu revoir ?
« Je dirais Pablo Chavarria, que j’aimerais beaucoup revoir… »
Quelle anecdote pourrais-tu nous raconter ?
« L’après-match contre Chateauroux, où l’on gagne 2-0 et Hafiz Mammadov arrive avec son fils et quelques agents de sécurité avec lui. Il était venu dans le vestiaire en nous faisant des cadeaux avec la phrase célèbre que tout le monde connaît « Rolex for everybody ». Je me souviens que les jeunes, qui débutaient, étaient fous… On pense à Benjamin Bourigeaud, Jean-Philippe Gbamin et Wylan Cyprien. »
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Retranscription | L’équipe Culture Sang et Or