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Il faut tout oublier

Des semaines qu’on le répète, et ce, dès la victoire à Auxerre en juin : le Dieu football ne pardonne pas la suffisance. La saison dernière était une comète footballistique qui a mis en lumière un club trop longtemps plongé dans les abysses. Mais il faut tout oublier.

Crédit : Photo AFP

La confirmation n’est pas un vain exercice. Dans la vie, on peut souvent performer. Mais le plus difficile est de répéter la performance. L’effectif, son staff ainsi que toute l’institution RC Lens n’échapperont pas à la règle. Quatre journées, un point, dix buts encaissés, et un terrible sentiment de doute s’empare de nous. Les départs de Seko Fofana, capitaine stabilisateur émotionnel, ainsi que de Loïs Openda, tueur des surfaces, laissent orphelins un effectif qui semble aujourd’hui à la merci de chaque contre-attaque. Mais oublions ce qui fonctionnait très bien la saison passée, avec eux : l’essentiel est à réinventer.

Le timing du mercato

Si la déroute à Monaco révèle des aspects inquiétants, notamment dans l’état d’esprit, n’omettons pas que Lens n’a pas encore véritablement aligné son équipe type. Andy Diouf semble déjà indispensable dans l’entrejeu et Elye Wahi prend ses marques. Le RC Lens, qui a tout fait pour recruter Habib Diarra, avait certainement identifié certaines carences. Le niveau de Stijn Spierings par exemple pose question, mais le joueur ne doit surtout pas être sacrifié sur l’autel de la culture de l’instant. 

Le recrutement a été long à se dessiner, et le board aurait peut-être pu éviter cette situation. Le RC Lens semble avoir, pour la première fois depuis sa remontée, un temps de retard sur les événements. Et le paie cash. Car d’apparence, le mercato présentait d’abord beaucoup de signaux de réussite. Les premiers renforts avaient de la gueule et les prolongations de cadres semblaient alors être un gage de continuité et de solidité. 

On peut toutefois s’interroger sur certaines pistes sur lesquelles le RC Lens a trop longtemps insisté. Ces portes restées fermées ont eu pour conséquence une activation tardive des plans alternatifs. C’est toute la construction collective qui a été retardée. Dans un championnat de plus en plus homogène, où la moindre défaillance se paie cash, les effets n’en sont que dévastateurs. Les arrivées de Ruben Aguilar et Faitout Maoussa arrivent aujourd’hui à point nommé.

Metz Et toulouse dans toutes les têtes

Alors que la Ligue des champions approche, les Lensois affichent un bilan comptable des plus crispants, à pondérer avec le tableau de marche. La défaite à Brest relève de la faute, quand le nul à domicile contre Rennes est à mettre à l’actif de l’erreur individuelle. Paris à Paris était trop difficile, et Monaco est une véritable sortie de route. Certainement qu’avec trois points de plus, les signaux ne seraient pas tous rougeâtres. Mais en ce 4 septembre 2023, il est impossible de ne pas voir qu’ils le sont.

L’analyse du calendrier de la reprise post-trêve internationale ne doit pas être simpliste. Les hommes de Franck Haise, dont une grande partie rejoindront leur sélection internationale et ne seront donc pas présents aux séances collectives, vont devoir plancher sur l’aspect psychologique. Les premières mi-temps brestoise, rennaise voire parisienne avaient laissé entrevoir beaucoup de positif. Tout n’a pas pu disparaître d’un coup d’un seul. Mais c’est quand l’on arrête de parler de la pérennisation du club en L1 que le football nous le rappelle : pour avoir sa place dans l’élite, il faut faire ses preuves sur le terrain. La saison doit démarrer contre Metz, à la J5 donc. Il reste trente journées. C’est fou de se le dire, mais le temps presse. Déjà.

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