Un lendemain de derby est souvent synonyme de gueule de bois. Celle-ci peut être joyeuse comme elle le fut à 3 reprises la saison dernière, avec l’enivrant goût de la victoire. Ou amère voire nauséeuse en cas de défaite. Au sortir du score de parité de samedi, c’est une impression mitigée avec un goût doux et amer à la fois nous restant en bouche.
Un Bollaert main dans la main avec son Racing
Un reproche est souvent fait au monde des tribunes, celui d’être décorrelé des évènements se passant sur le terrain. Reproche que l’on ne pourra pas faire aux tribunes de Bollaert pour ce derby. Rarement l’ambiance n’a autant collé au ressenti du rectangle vert. Bouillonnant et réussissant à étouffer le LOSC dans le 1er acte. Crispé et sur le reculoir en 2nde devant la domination lilloise avec l’angoisse du couperet de la défaite. Heureusement évitée par la grâce de Brice Samba.
En parallèle, le 11 de Franck Haise était au diapason du spectacle des tribunes, magnifié par les tifos organisés en Marek/Xercès, Delacourt et Trannin. A l’opposé d’un triste parcage lillois, à mille lieux de ce qu’ont pu montrer les Nantais, Parisiens, Lyonnais et Auxerrois cette saison.
On avait alors retrouvé le Racing de la 1ère partie de saison, étouffant son adversaire sous une pression constante, logiquement récompensé par l’avantage au score à la mi-temps,et qui finira malheureusement par s’avérer insuffisant, face à un adversaire dont il faut saluer le niveau.
Des adversaires coriaces et un championnat indécis
Certes le Racing tourne au ralenti, certes le Racing marque le pas après une douloureuse élimination en coupe de France mais l’on oublie un facteur dans cette baisse de résultats : la valeur des adversaires.
Il ne faut pas galvauder la valeur d’un FC Nantes. Sous la houlette d’Antoine Kombouaré qui s’avère être une véritable équipe de coupe, son titre l’année dernière et son parcours en Europa Ligue sont là pour en témoigner. Le partage des points à la Mosson peut également s’avérer frustrant. Mais depuis le retour de Michel Der Zakarian sur le banc de la Paillade, c’est 3 victoires et 1 match nul.
Enfin, il est difficile de l’admettre, mais le LOSC affiche un niveau impressionnant depuis plusieurs semaines. Quasi victorieux au Parc, et avec Jonathan David qui affichera ses plus de 20 buts à la fin de la saison, le tueur de surface qui manque cruellement au Racing. Mais rappelons-le, le football se joue sur le temps long, et Lens n’est pas encore dans cette cour financière à pouvoir recruter un facteur X.Cependant au sortir de cette journée, le Racing est 3ème avec Monaco uniquement départagé par le nombre de buts marqués et toujours avec 5 points d’avance sur Rennes et 6 sur le club des Flandres.
Place au vrai tournant de la saison
Après cette semaine démentielle et haute en intensité, Franck Haise et ses hommes retournent aux « affaires courantes » avec le déplacement à Clermont et la réception d’Angers. Cela fait sans doute moins rêver, le côté chatoyant semble absent. Mais c’est bien un vrai tournant de la saison qui décidera sans doute de la position en fin de saison. 2 victoires avant le sprint final et le Racing serait sur les bons rails. Alors que les concurrents à l’Europe comme Monaco et l’OM vont devoir s’écharper contre les Rémois d’un Will Still on fire. Voyons le verre à moitié plein et gardons l’image du Racing conquérant pour une fin saison qui s’annonce grisante.