Une semaine après la petite déconvenue à Lyon, le RC Lens retrouve ENFIN sa base. Idéal pour retrouver de la concentration et de l’allant, les Sang et Or retrouvent dimanche un Stade Bollaert en manque de leurs idoles. Attention tout de même à ne pas se reposer sur ses acquis. Après le seul point pris (sur les 9 possibles) depuis le début du mois de février, le Racing se doit de réagir et relever la tête. Cependant, les Canaris nantais ne l’entendront pas de cette oreille. Auteur d’un mois de février convainquant et toujours qualifié en coupe de France, ils reviennent d’un long mais très bon déplacement sur le terrain de la Juventus. Avant de recevoir la Juve, un derby de l’ouest (contre Rennes), un quart de finale de coupe de France contre Lens et le déplacement au Parc début mars… Comment Nantes va-t-il « gérer » dimanche ce début de menu copieux en perspective? Nous avons posé toutes ces questions aux régionaux de l’étape : les Ch’ti Canaris.
Culture Sang et Or : Bonjour les Ch’tis Canaris, tout d’abord qui êtes-vous ?
CH’TI CANARIS : Nous sommes une association de supporters du FC Nantes expatriés dans les Hauts-De-France. Nous comptons 60 adhésions à ce jour.
CSO : Le RC Lens reçoit le FC Nantes ce week-end, je suppose que vous aviez coché cette date depuis longtemps ?
Oui forcément, un déplacement court pour nous. Un déplacement attendu pour tous les Nantais (absence de parcage la saison dernière) et de nombreuses saisons où ces deux clubs n’étaient pas dans les mêmes divisions. Sur Nantes l’engouement est énorme. À travers nos déplacements, tous nous racontent leurs souvenirs de Bollaert, leurs anecdotes. Le parcage sera plein, l’ambiance sera bouillante face à l’un des meilleurs Kop en France.
CSO : Vous êtes installé dans la région depuis un petit moment maintenant vous devez avoir un petit morceau du RC Lens en vous non ?
CC : Pour ma part, c’est Nantes et rien d’autre. Je ne vais jamais au stade pour voir un match où une autre équipe. La saison dernière pas de parcage à Bollaert, je suis resté à la maison malgré le fait qu’il était possible d’avoir une place en tribune lensoise par des amis. Je suis supporters Nantais, je représente un groupe, nous avons une bâche, ma place est en tribune visiteur à chanter pour mes couleurs. Pas pour être lambda en tribune, stoïque à subir les absurdités d’un arrêté préfectoral sans fondement pondu la veille pour le lendemain.
Mais on respecte et félicite le projet sportif du RC Lens et son renouveau depuis leur montée. C’est remarquable. Pour le vivre, nous leurs souhaitons d’accrocher une coupe d’Europe. Quand on voit l’affluence, la difficulté à se procurer des places pour les non abonnés c’est très fort, la ferveur des supporters, bravo !
CSO : Parlons du match maintenant. Nantes revient d’un très beau déplacement à Turin ce jeudi, Vous ne craignez pas trop la fatigue ?
CC : Pas pour nous en tout cas, nous avons hâte d’y être.
Plus sérieusement, la saison est longue et a commencé par un long déplacement en Israël pour le trophée des champions. Ce sentiment de fatigue s’est ressenti sur les performances depuis le début de saison et l’entrée en coupe d’Europe. Ce calendrier grotesque post-coupe du monde n’a rien arrangé. Il faut éviter une forme de décompression car le matelas d’avance sur les premiers relégables reste minime. Certains joueurs semblaient limite physiquement à la fin du match contre Turin suite à cette telle débauche d’énergie. Mais Lens accuse un coup de mou sur ces derniers matchs. C’est l’occasion de les jouer, mais nous avons pour coutume de relancer les équipes en difficultés. Et ce calendrier du mois de février est vraiment compliqué pour Nantes. On demande simplement qu’ils se battent pour nous et fassent honneur à nos couleurs.
CSO : Nantes s’est renforcé pendant le mercato d’hiver avec, notamment, l’arrivée d’une connaissance du club : Fabien Centonze. Ses débuts semblent être très convaincants. Comment jugez-vous son arrivée ?
CC : Une arrivée un peu bancale où rien n’a était fait comme il fallait, à l’image de la politique sportive du FC Nantes. Ce joueur était convoité, n’est pas venu, arrive finalement pour un beau petit chèque en tant que joker médical mais il arrive blessé, ça fait sourire. Il n’a pas pu être inscrit en coupe d’Europe. Mais Fabien monte en puissance et au vu de la faiblesse de nos latéraux, un Centonze en forme est forcément une bonne pioche
CSO : Vous aviez également accueilli en fin de mercato estivale Ignatus Ganago qui, lui, semble un peu plus en difficulté dans le jeu.
CC : Un peu en difficulté, et paraissait un peu hors de forme lui aussi à son arrivée. Nous empilons les numéro 9 devant, ce n’est pas forcément évident. Il se bat et a néanmoins pu planter quelques pions, celui contre Quarabag restera mythique. Une énorme pensée pour lui et sa famille après cette tragédie qu’ils sont en train de vivre… Force à eux.
CSO : En championnat Nantes est 13ème avec un petit matelas sur la zone de relégation mais avec des résultats assez positifs ces derniers matchs. Dans quel état d’esprit vivez-vous ce championnat ?
CC : Nous passons par plusieurs émotions. Le tout est conjointement lié à la vie quotidienne de notre association qui est rythmée par les calendriers de matchs. Nous vivons au maximum la coupe d’Europe après 20 ans d’abstinence, c’est une véritable bouffée d’oxygène qui nous sort de notre pain quotidien qu’est le championnat, qui l’eût cru il y a deux ans… Mais nous vivons toujours avec ce côté schizophrénique propre aux supporters nantais. Nous supportons notre club au maximum, mais avec ce sentiment de ne pas savourer une victoire à 100 %. Car si Nantes gagne, la direction du club gagne aussi. Et une telle gestion calamiteuse de notre club, où nos valeurs, celles du véritable FC Nantes sont bafouées d’un revers de main n’est pas acceptable. Il est impossible de souhaiter la défaite de notre club, mais nous sommes tous bercés par la mythique citation de Reynald Denoueix » le succès ce n’est pas l’objectif c’est la conséquence ». Comment se féliciter d’un maintien aux barrages quand on prend 5 entraîneurs sur une saison dont Raymond Domenech ? Et se dire qu’après cette gestion du club, la direction parvient à mettre une coupe de France à son palmarès c’est improbable. Mais en parallèle tout ça nous permet de vivre des moments incroyables, la définition même de la schizophrénie du supporter Nantais.
C’est compliqué, mais en coupe d’Europe ou en championnat et pour les féminines, les Ch’tis Canaris sont au taquet !
CSO : Lens, Juve, Rennes, Lens, Paris, Nice, Lyon…. Quel menu jusqu’à fin mars ! Cela ressemble au moment charnière de votre saison non ?
CC : Une grosse période effectivement où il sera compliqué de prendre des points. Avoir une petite dizaine de points d’avance sur les premiers relégables est une très bonne chose avant d’entamer ce cycle infernal. La gestion de l’effectif sera très importante. Mais il ne faudra faire l’impasse sur aucune compétition, il faut tout jouer à fond sans aucun calcul, même si le parcours en coupe de France est plus poussif.
Mais en tout cas ça nous fait des supers déplacements et c’est le principal !
CSO : Vous vous déplacez à Bollaert où le RC Lens vient de connaître sa première défaite. A quoi vous attendez-vous pour cette confrontation ?
CC : Nous craignons quand même une défaite dû à l’enchainement des matchs, et par nôtre fâcheuse manie à relancer les équipes en délicatesse. Mais cette équipe arrive toujours à nous surprendre alors pourquoi pas. Un nul serait déjà très bien.
CSO : Un pronostic ?
CC : Superstitieux, je ne pronostique jamais sur une victoire de Nantes, ce qui explique mon très mauvais classement au concours pronos de l’association. Ils vont sourire en lisant ça.
CSO : Le mot de la fin ?
CC : Je voudrais tout d’abord remercier et féliciter les bénévoles des Ch’tis Canaris pour leur implication, dévouement au quotidien pour l’association. Ils sont extraordinaires, le récent déplacement à Turin en est encore la preuve. Une vraie famille.
Amis lensois, si vous avez dans votre entourage des supporters nantais, invitez-les à nous rejoindre. Nantes est un club historique avec des supporters expatriés par milliers et dans le monde entier. Nous en découvrons de nouveaux chaque saison, certains nous échappent encore malgré notre petite décennie de déplacement et notre activité sur les réseaux sociaux, c’est incroyable.
Merci à Ludovic et à tous les Ch’ti Canaris (@chtis_canaris) pour leurs réponses et leur sympathie.