CULTURE SANG & OR

Vivre l’instant présent

Le monde actuel est ainsi fait, il est en mouvement constant. A l’heure du bruissement et de la frénésie des réseaux sociaux, il ne sait vivre sans polémiques, prise de recul et surtout sans le plaisir de goûter l’instant présent.

Pourtant ce Racing Club de Lens est une formidable raison d’être heureux et de savourer cette temporalité immédiate. Victorieux avec sérieux et efficacité des Auxerrois, les Sang et Or finissent la moitié du championnat avec 44 points, à la place du dauphin et surtout avec une formidable série de 10 victoires en 10 rencontres dans l’antre de Bollaert.

Néanmoins, les réseaux sociaux gazouillent d’une petite musique sur une ambiance au stade qui serait morose.

Crédit Photo : 20 Minutes

Bollaert : une palette de couleurs et de mentalités

Avec 30000 abonnés, l’antre artésienne est un modèle de fidélité que bon nombre de clubs nous envient. Chaque partition des hommes de Franck Haise est jouée devant un stade à guichets fermés. Et plus que dans n’importe quel autre stade, Bollaert est une explosion de diversité avec un but commun : l’amour du Racing Club de Lens. S’y mélangent des groupes ultras, les musiciens du kop, des personnes âgées, des jeunes, des familles. Chacun y est unique avec chacun sa façon d’être et de montrer sa passion. Cela peut être en chantant et levant les mains pendant 90 minutes. Ou en étant fébrile toute la rencontre avec l’explosion du coup de sifflet final. Cela peut être des parents qui emmènent fièrement leurs enfants comme une tradition familiale, un pèlerinage en terre sainte. Avec un père regardant avec émotion son fils ou sa fille enfiler son 1er maillot Sang et Or, comme il a pu le faire lui aussi dans ses jeunes années.

Bollaert est multiple, Bollaert est divers, on doit l’intégrer et tout simplement l’aimer tel qu’il est.

Crédit Photo: L’Equipe.fr

Le droit à la contemplation remplace l’explosion des frustrations

L’être humain a aussi cette propension à invoquer le fameux « c’était mieux avant ». On en vient à comparer la rencontre de samedi en invoquant la rencontre Lens/Bordeaux en Coupe de France. Cela peut nous sembler loin mais rappelons-nous certains glorieux anciens qui ont jadis foulé la verte pelouse de Bollaert. Revivons les arabesques de Moussa Maazou, les envolées lyriques de Guirane N’Daw. Quand le spectacle n’était alors pas sur le terrain, celui-ci était dans les tribunes. Ce qui faisait Lens, ce qui maintenait le club en vie, c’était l’atmosphère de Bollaert. Avec des poussées cathartiques comme lors de ce quart de finale de Coupe de France ou l’extraordinaire atmosphère qui a enveloppé les barrages à Charléty, Troyes et contre Dijon. Bollaert était alors entré dans une explosion décuplée suite à des années de frustration.

Aujourd’hui, cette frustration laisse place à la contemplation. Si Lens est régulièrement mis en avant sur la scène médiatique, c’est pour la qualité du jeu offert par Franck Haise et ses disciples. Cette contemplation se ressent dans les travées de notre stade qui fête en 2023 ses 90 ans. Ainsi en tribunes, on se surprend à s’arrêter quelquefois de chanter pour contempler. Ébahi devant la symphonie du jeu lensois. Après des années de frustration, le peuple sang et or est légitime à goûter à ce plaisir de la contemplation.

Crédit Photo : Ligue1.fr

Soyons heureux et hauts les cœurs

Ouvrons les yeux ce lundi 16 janvier pour regarder le classement de cette Ligue 1. Suite à la défaite parisienne dominicale contre Rennes, le Racing Club de Lens est revenu à 3 points du leader. Imaginons simplement qu’à la mi-championnat, mathématiquement, les Sang et Or sont dans la course au titre.

Alors, dans les travées de Bollaert ou dans les parcages visiteurs, en hurlant à se casser la voix ou en bouillonnant intérieurement. Peu importe, soyons heureux de vivre ces moments, vivons l’instant présent. Et accrochons-nous à ce doux rêve de gloire et à cet exquis parfum de victoire. 

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