« You shake my nerves and you rattle my brain
Too much love drives a man insane
You broke my will, oh what a thrill
Goodness gracious, great balls of fire »
Parti rejoindre les étoiles du Rock n’Roll, les paroles de Jerry Lee Lewis semblent coller à la peau du Racing Club de Lens, comme les sentiments orgasmiques que nous procure cette équipe chaque week-end. Ce sentiment de plénitude et de sérénité qui nous enveloppe et qui nous fait sentir léger.
Une défense de fer….
L’époque actuelle à l’heure des compils You Tube « amazing skills » retiendra comme fait majeur de cette rencontre contre le Téfécé, le fantastique triplé de Lois Openda. Mais le fait majeur est le chiffre noté à côté de notre adversaire : 0. Zéro, comme le nombre de but encaissé. Comme contre Marseille, Montpellier, Lyon, Nantes et Troyes. Il faut bien écarquiller les yeux pour prendre la mesure de la performance des hommes de Franck Haise. Toulouse, terre de rugby, nous rappelle que l’essentiel repose sur les fondamentaux « la touche, la mêlée ». Lens peut s’appuyer sur ce fondamental qu’est la défense pour bâtir ses fondations.
….et des adversaires étouffés
Malmené à Marseille, bousculé par Toulouse en 1ere mi-temps, le Racing se montre cruel, car il distille un poison douloureux dans la tête de ses adversaires : l’espoir. Espoir qui se retrouve vite confronté à cet étouffement imposé par l’intensité physique du onze Sang et Or. L’espoir laissant place à son antonyme, le désespoir. Les minutes s’écoulent et telle une proie se débattant dans les spires d’un boa constrictor, l’issue est irrémédiable et évidente. Car oui, Racing Club de Lens rime avec évidence. Auparavant, un score nul et vierge à la mi-temps d’un match contre un promu était suivie par une désillusion.. Pas avec ce Racing de la décennie 2020, qui conjugue esthétisme, solidité et performance.
Il suffira d’un signe ….
Le football est souvent apparenté à une religion avec le culte du Dieu Ballon Rond, où l’on aime et déchire les idoles que sont nos joueurs. Sur les terres du bassin minier, l’imprégnation du Racing Club de Lens est évidente, Bollaert est notre temple païen, être supporter devient notre sacerdoce et Les Corons notre chant évocatoire. Et le football est fait de signes, de superstitions, de croyances qui accompagnent la destinée victorieuse. Zidane qui commence toujours par la jambe gauche, Laurent Blanc embrassant le crâne de Fabien Barthez… Ce vendredi soir, Lois Openda inscrivant le 1er triplé de sa carrière professionnelle après avoir été mis sur le banc. Steven Fortes foulant la pelouse de Bollaert comme pour gagner les minutes de présence. Un dernier match de la saison à Auxerre comme en 1998.
Trop tôt pour voir des signes ? Peut-être, mais il n’est pas trop tard pour rêver.