Buts offerts contre Nice, défaite sans contestation dans le derby, nul plus que décevant contre Le Havre. Depuis trois journées, le Racing enchaîne les prestations laborieuses voire inquiétantes. À cela s’ajoutent les discours tantôt mesurés, tantôt fatalistes de Franck Haise, et des psychodrames dans la cellule de recrutement. Alors est-ce grave docteur ?
Le coup d’arrêt, c’est un classique dans une saison. Hormis le Paris Saint-Germain, tous les clubs de notre championnat subissent des aléas, avec des moments euphoriques et des passes difficiles. Après un début de saison catastrophique puis une remontée fantastique au classement, nos Sang et Or traversent une zone de turbulences. Plus que l’absence de résultats, ce sont les lacunes dans le fonds de jeu qui interpellent. Les joueurs paraissent souvent empruntés et à la recherche d’un second souffle, sans compter les défaillances individuelles des habituels leaders de l’équipe. On aurait pu croire que la fin de l’aventure européenne et le retour au cycle habituel du championnat national allait redonner du jus. Mais c’est le contraire qui semble se produire.
Le scénario cruel de l’élimination à Fribourg a peut-être eu des conséquences plus profondes, avec une certaine forme d’érosion mentale. Toutes proportions gardées et pour faire un parallèle avec un autre sport, on retrouve des similitudes avec le XV de France. Flamboyants et dominateurs avant la défaite face aux Springboks en Coupe du monde, brisés et à la recherche d’une nouvelle flamme dans le Tournoi.
Tout le travail de Franck Haise et du staff technique est alors primordial : faire passer le cap aux joueurs. Tâche encore plus difficile car eux aussi naviguent dans un certain brouillard, avec beaucoup d’incertitudes pour savoir comment et par qui sera préparée la saison 2024-2025.
Dans notre morosité actuelle, nous avons néanmoins un motif de satisfaction et d’espoir. Si les quatre premiers ont creusé l’écart, la médiocrité de nos autres concurrents pour l’Europe nous permet de conserver cette 6e place. Le soufflé marseillais est retombé aussi vite qu’il a gonflé. Le Stade rennais est toujours aussi inconstant malgré un effectif intrinsèquement supérieur au nôtre. L’OGC Nice ne peut pas compter chaque semaine sur des cadeaux de son adversaire. C’est peut-être l’Olympique lyonnais qui est le plus à craindre, galvanisé par sa qualification pour la finale de la Coupe de France.
Néanmoins, le Racing ne pourra plus longtemps compter sur le surplace de ses rivaux. S’il est actuellement à sa place, il doit faire valoir dans ce sprint final son vécu de club européen pour aller chercher des points face à des adversaires à sa portée. Cela avant le déplacement au Vélodrome, fin avril, qui marquera sûrement un tournant.
Fin de cycle ? Franck Haise restera, restera pas? Nouvelle direction sportive ? Nouvel actionnaire ? Beaucoup de ces questions trouveront des réponses à la fin de la saison. Mais l’important aujourd’hui est de terminer fort dans cette Ligue 1. Et quelle plus belle ordonnance que de fêter un but rageur à l’extérieur devant un parcage en feu ? Quel meilleur remède qu’une victoire fêtée dans un Bollaert-Delelis plein comme un œuf ? Nos joueurs sont venus à Lens pour cela. Guérir avec la fièvre sang et or.