CULTURE SANG & OR

Lens-Le Havre : « Elsner est foufou »

Pas de temps à perdre, Lens doit à tout prix reprendre sa marche en avant en battant à Bollaert un mal classé, Le Havre. Mais il faudra pour cela déjouer les plans de l’entraîneur des Normands, Luka Elsner, franchement imprévisible, comme nous l’explique Alan, supporter du HAC depuis toujours.

Photo Lou Benoist/AFP

Un HAC à deux visages

Qu’on se souvienne : à l’aller, au stade Océane, pour la 8e journée, Le Havre était devant Lens au classement. Les Normands sont même montés jusqu’à la 8e place de cette Ligue 1, avant d’enchaîner quelques défaites cruelles et d’être rejoints par les autres clubs qui visent le maintien. Alan, qui suit le HAC depuis une trentaine d’années, trouve beaucoup de mérites à son équipe.

« Être champions de Ligue 2, ce n’est pas rien et ça donne beaucoup de confiance. Il ne faut pas oublier qu’on est le plus petit budget de cette Ligue 1. Nos joueurs sont arrivés sans bien savoir ce qu’ils allaient y trouver. Mais en prolongeant la dynamique de la saison passée, ça a d’abord bien fonctionné. C’est une équipe qui se bat, de la même manière qu’en L2, quand elle a arraché un nombre incalculable de victoires 1-0 dans des matchs très serrés. Ils ont joué le même jeu, qui a pu surprendre certains adversaires, comme Lens lors de ce match aller (0-0, ndlr), où ça avait été très disputé . On avait su embêter cet adversaire. »

Lens n’est pas non plus dans sa meilleure période aujourd’hui, après une défaite à Lille (2-1) qui ne souffrait pas de contestation, et des remous au sein de sa direction pour savoir qui s’occupera du recrutement cet été. La préparation de ce rendez-vous a-t-elle été sereine ? C’est le message qu’a tâché de faire passer Franck Haise, interrogé par exemple sur l’accumulation de fatigue chez certains joueurs.

« Je n’ai pas d’inquiétude par rapport à ça. Aucune. Après, ce qu’il faut, c’est que beaucoup de choses se déclenchent dans la tête des uns et des autres : l’aspect athlétique d’ailleurs, l’aspect tactique, l’aspect technique. Le mental, la confiance. L’exigence, la concentration, la remise en question. Beaucoup de choses découlent, et la performance découle de ces choses-là. »

Coach capable de tout

Le coach des Sang et Or, comme à son habitude, se concentre davantage sur son équipe que sur son adversaire. Et avec son vis-à-vis slovène, difficile d’anticiper. « À mon avis, chez un adversaire comme celui-là, on va un peu bétonner. Mais ce n’est pas sûr, parce que dans cette équipe, ils sont joueurs », souligne Alan. « Elsner n’est pas partisan des tactiques très défensives, il est même un peu foufou. Et à l’extérieur, on a parfois de bonnes surprises, ou alors on verrouille… Il peut aussi se dire que perdu pour perdu, autant y aller et prendre des risques à Lens. Si on regarde notre calendrier, ce n’est peut-être pas là qu’on va mettre toutes nos forces. A priori, le maintien se jouera surtout après, contre des rivaux directs. » Le HAC doit ensuite enchaîner avec la réception de Nantes, Metz et Strasbourg, avec un déplacement à Paris intercalé entre deux.

Ce n’est pas un hasard si du port du Havre, Lens a ramené l’un de ses trois 0-0 de la saison en L1. Le casse-tête pour le club doyen cette saison a été l’attaque, qui manque cruellement de réussite. « Globalement, il y a un mélange de jeunes et de joueurs expérimentés comme André Ayew qui a bien pris. Mais offensivement, ça ne veut pas. On presse bien, on sait garder le ballon, on est assez joueurs. Et puis à la fin, on n’a personne pour la mettre au fond. Les meilleurs buteurs en sont pour l’instant à quatre pions, c’est tout. On a des joueurs comme Emmanuel Sabbi qui font la passe quand ils devraient tirer, ou qui tirent quand ils devraient faire la passe. Momo Bayo, c’est symptomatique, se fait siffler par le stade Océane quand il est remplacé. On aimerait vraiment que Mathieu Bodmer lui trouve un gars qui le débloque dans des ateliers face au but, ou un passeur qui lui met exactement les ballons dont il a besoin. Pour l’instant, ce n’est pas encore ça », résume Alan.

Photo Lou Benoist/AFP

S’appuyer sur la défense

Les Havrais ont beaucoup plus de certitudes derrière, dont ils auront bien besoin à Bollaert-Delelis. « On ne prend pas des masses de but, ça c’est le point positif cette saison. Quand on perd, on est rarement balayés. Arouna Sangante, qui est maintenant sur le côté, Gautier Lloris et Étienne Kinkoué dans l’axe, c’est du solide. Forcément, c’est difficile d’aller à Lens. Mais on va s’appuyer là-dessus », d’après Alan.

Lui croit très fort au maintien, comme l’ensemble de l’équipe et de la ville. « Il y a un engouement que j’ai rarement vu. Le Havre, c’est un public de râleurs, qui dès que l’équipe est menée va gueuler : “lui c’est une biquette”, etc. Depuis le retour en Ligue 1, on joue pratiquement tout le temps à guichets fermés à domicile, et il y a du monde dans les déplacements, ce qui est assez nouveau. Mathieu Bodmer nous a fait beaucoup de bien en tant que directeur sportif. Il a mis en place des choses qui ont secoué la routine dans laquelle on était, avec Paul Le Guen. J’ai peur que le HAC lui serve du tremplin pour briller ailleurs. Mais en attendant, le club fait du bon boulot. »

Le pronostic de notre fan des Ciel et Marine ? « Si je suis optimiste, un nul 1-1. En étant réaliste, je pense 2-1. »

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