CULTURE SANG & OR

Vacances, j’oublie rien du tout

Ce début de semaine, les 5 sens des supporters Lensois sont en éveil après cette nuit de folie que nous avons vécu. Notre bouche révèle un arrière-goût exquis et pâteux de bière et d’un bout de frite coincée entre les dents, accompagnée par les bulles du Citrate de Bétaïne. Notre ouïe est alerte avec ce doux acouphène lancinant, héritage du tambour de la Marek et du chicoté chanté à gorges déployées. Tel le flair du meilleur terrier, notre odorat hume cette ravissante odeur de Goudale, consécutive aux douches de bière de quelques maladroits. La vue, un peu brumeuse, résultat de courtes nuits, admire le classement final de la Ligue 1 en attendant de regarder celui des phases de poule de Ligue des Champions. Le toucher n’attend que de revivre cette douce sensation d’enfiler notre maillot Sang et Or pour le retour à Bollaert, en terre promise.

Bollaert temple des émotions et théâtre des 5 sens entre en hibernation estivale. Laissant la place à un temps de vacances où rien ne sera oublié.

Doigts de pieds en éventail, gestion des RTT et langues étrangères

Pour nombre d’entre nous, commence le temps des congés. Le temps des photos insupportables des pieds au bord d’une piscine dans les Maldives ou le plus souvent sur la digue de Merlimont. De notre copain sportif partageant fièrement le résultat de son trail dans le Vercors, et nous à Gardincourt arrivant au bout de notre vie en grimpant en haut de ch’terril.

Cependant, une nouvelle donnée vient s’immiscer dans la gestion du temps des supporters Lensois que nous sommes  : les déplacements européens et les matchs en milieu de semaine. Auparavant, il était relativement aisé de calquer sa temporalité sur le Racing. La messe à Bollaert une semaine sur deux. Les jours de match à l’extérieur, prévoir à la rigueur un lundi matin en congé et en RTT, ou un cours au lycée et à la Fac à sécher. Un déplacement au Moustoir vaut bien un mot d’absence dans son carnet. Désormais, saint Franck Haise a décidé de nous faire voyager à l’échelle européenne. Le calendrier distribué par le service RH en début d’année va être davantage raturé, entre le spectacle de danse de la plus grande, la kermesse de l’école du petit dernier et le pointu à ras de terre de cap’tain Seko dans les filets de San Siro.

Le peuple lensois, volontiers migrateur, va également devoir se familiariser à nouveau avec les langues étrangères. Le routard en poche en répétant après moi  :

Una cerveza por favor , Uma cerveja por favor , One beer please , Ein Bier bitte , Mia bira parakalo

Est-ce que tu pars au mercato  ? Et si tu restais à la Gaillette

Le temps de l’intersaison est aussi celui de la montée de sève pour une espèce sortant du bois  : les insiders mercato de Twitter. Ce fameux inconnu au bataillon qui va nous régaler avec des phrases chocs comme  : « Loïs Openda est flatté par les approches des grandes écuries européennes et reste à l’écoute des propositions, même si rester à Lens est une option envisagée ».

La fameuse source proche du club, en réalité le cousin du beau frère qui fait le service chez Volfoni à Arras. Et figurez-vous que la dernière fois, il a vu Kévin Danso en train de commander une pizza napolitaine  ! Si cela n’est pas la preuve que la puissance venue d’Autriche est dans les petits papiers du Napoli…

Cela n’est pas un scoop, après cette saison historique, de nombreux joueurs de l’effectif seront sollicités. Sans doute, devrons-nous à regret nous résoudre à dire au revoir à quelques-uns. Ainsi va la vie d’un club de football. Nous pourrons leur dire merci et être reconnaissant. Sans craindre les commentateurs qui nous prédisaient un retour aux enfers après les départs de Jonathan Clauss et d’Arnaud Kalimuendo.

source Eurosport

Tout simplement merci

La jeunesse et l’adolescence ont cette richesse de ne pas encore invoquer la nostalgie. Lorsque l’on est dans la trentaine voire plus, on peut se laisser naviguer vers la mélancolie d’un temps passé et révolu. On repense à un proche disparu, au fugace parfum de notre amour de jeunesse, aux moments joyeux de l’enfance à fêter un titre de champion. Aujourd’hui ces émotions, cette joie et ce bonheur d’une région se vivent au présent. Un présent délicieux qui se transformera en souvenirs pour nos jeunes supporters. Un présent de plénitude comme une seconde jeunesse pour le bientôt quarantenaire que je suis. Alors pour tout ça, Franck, Brice, Loïs, Florian, Facundo et je ne vous cite pas tous  : tout simplement Merci !

Et pour ces vacances, nous n’oublions rien du tout.

Vous souhaitez partager l'article ?
Retour en haut