Aujourd’hui, le RC Lens fait le court déplacement jusqu’à la Decathlon Arena pour y défier le LOSC. Un match pour la suprématie régionale, qui revêt aussi des enjeux européens. Zoom sur l’adversaire du soir avec le concours de Lucas (@LuluTSR).
UnE équipe dominatrice
Lille est en course pour l’Europe pour la deuxième saison consécutive, ce qui coïncide avec le mandat de leur entraîneur Paulo Fonseca. Le Portugais est l’un des hommes forts du club nordiste. Il a établi des principes de jeux clairs qui ont fait de son équipe l’une des plus dominatrices de Ligue 1 depuis deux saisons.
Pour autant, Lucas souligne la situation complexe à l’arrivée du technicien : « Lille vient de finir 10e du championnat. De plus, le club sort d’un mercato estival où plusieurs joueurs clés sont partis, comme Sven Botman. Paulo Fonseca arrive dans ce contexte avec un projet de jeu ambitieux. Ce dernier va rapidement être remis en question avec une défaite 7-1 face au PSG dès la 3e journée ». Mais Lille va se relever et réaliser une excellente saison sur le plan du jeu.
D’un point de vue comptable, la saison est bonne. Mais pour Lucas, « c’est la frustration qui domine, avec cette quatrième place qui nous échappe suite à un match nul en J38 après avoir mené au score chez un Troyes déjà relégué. »
Comme beaucoup de supporters lillois, Lucas a des attentes élevées à l’entame de la saison 2023-24 : « Malgré les rumeurs, le maintien de Paulo Fonseca et donc sa capacité à continuer à faire grandir l’équipe a été acté assez rapidement. Nous avons conservé Jonathan David, et la fin de saison d’Edon Zhegrova était prometteuse. Personnellement, j’étais assez emballé par le recrutement de Hákon Haraldsson. »
Le milieu kosovar avait notamment impressionné et délivré une passe décisive au match aller à Bollaert-Delelis (1-1). Le collectif lillois avait toutefois dégagé moins de force, moins de maîtrise que lors du précédent affrontement sur cette même pelouse. Comme la saison passée, le LOSC aime prendre le jeu à son compte. C’est ainsi, après le PSG, la deuxième équipe de Ligue 1 en terme de possession moyenne (56%).
Cela est notamment dû à la qualité du milieu de terrain lillois et au système mis en place par le coach portugais. Ce dernier permet de créer des surnombres et des décalages dans le cœur du jeu. Cette structure avait l’an passé poussé Franck Haise à proposer une composition surprise, avec une défense à quatre. Le retrait d’un défenseur central avait permis de mettre davantage de densité au milieu de terrain et considérablement gêné la formation lilloise en première mi-temps.
un manque d’efficacité chronique
Cette année, de nouveaux joueurs se sont affirmés : « Edon Zhegrova représente le danger numéro un. Angel Gomes a beaucoup progressé et a un rôle majeur dans la conservation et l’utilisation du ballon. Enfin, Lenny Yoro est la révélation de la saison et le pilier de la défense », déroule Lucas.
Mais malgré le maintien de son coach et l’avènement de nouvelles têtes, Lille empoche moins de points que l’an passé. Le club nordiste prend 1,65 points par match contre une moyenne de 1,76 points l’année précédente. Les Dogues sont ainsi à portée de fusil des Artésiens, avec seulement un point d’écart.
D’après Lucas, cela peut s’expliquer par « le manque d’efficacité, qui reste le gros point noir. On en manque beaucoup trop à l’image de Jonathan David en début de saison. » Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si la bonne période lilloise depuis le début de l’année coïncide avec le retour en forme de son attaquant canadien.
On peut aussi relever la perte d’un élément clé à l’intersaison : André Gomes. Le milieu de terrain portugais était le véritable maître à jouer du LOSC l’an passé. Il a été remplacé par Nabil Bentaleb, dont l’intégration a été fortement retardée par des problèmes de santé. La consistance de ses performances depuis janvier a elle aussi joué son rôle dans le regain lillois. Reste cependant un problème à régler pour Paulo Fonseca : trouver sur l’aile gauche le pendant à Edon Zhegrova . En effet, après une superbe saison, Remy Cabella est rentré dans le rang, et le jeune Hákon Haraldsson tarde à éclore.
Un match indécis
À l’image de la course à l’Europe, c’est dans l’indécision la plus complète que nous nous avançons vers le match de ce soir. D’un côté, nous avons Lille qui impressionne par sa capacité à dominer ses adversaires. Une équipe qui semble avoir résolu ses problèmes d’efficacité offensive. La troisième meilleure équipe du championnat à domicile.
Et de l’autre, un RC Lens emballant jusqu’à Fribourg, enterré après Monaco, retrouvé face à Lyon et Brest, puis décevant contre Nice. Deux équipes intenses, candidates à l’Europe et aux dynamiques globalement positives. Deux fins tacticiens qui aiment être protagonistes des matchs qu’ils disputent. Même si le bilan tend vers le positif, Lucas résume l’avis des deux camps en évoquant des formations « capables du meilleur comme du pire. »
Rajoutez à cela les incertitudes liées aux divers faits de jeux, et vous obtenez une rencontre absolument illisible. En toute objectivité, Lucas s’aventure à pronostiquer « une victoire lilloise deux buts à zéro. » La récente déception niçoise couplée à la solidité des Dogues à la maison pourrait en effet légèrement faire pencher la balance.
Néanmoins, ce soir, ce n’est pas seulement un match pour l’Europe qui se tiendra à la Decathlon Arena. C’est un derby, un combat de boxe, une bataille de tranchées. Peu importe les guerriers présents sur le terrain, les plans de jeux ou encore les faits de matchs. Les Lensois devront se montrer vaillants et résilients pour percer les lignes adverses et rester imperméables face aux assauts lillois. Car un derby, ça ne se joue pas, ça se gagne.