CULTURE SANG & OR

Tigres des sables

Une trêve que l’on va passer au chaud, et un premier cycle de rencontres qui se termine par une note positive. Le début de la saison lensoise collerait aux projections les plus optimistes s’il n’était pas terni par cette dramatique sortie de route athénienne. Mais la réaction des hommes de Will Still dans les sables mouvants de Louis II doit être la première page de ce nouveau chapitre.

Photo RC Lens

Il y a quelques semaines, on nous prédisait la fin du monde. Comme toujours, le pessimisme tend à pulluler dès lors qu’une difficulté se dresse sur le chemin du RC Lens. Sans revenir sur le fait que les annonceurs de la fin du monde finiront bien par avoir raison — et encore, l’apocalypse serait là aussi soumise à interprétation — il semblerait que la rationalisation qui a eu lieu au service de l’ambition soit toujours bel et bien ancrée dans les esprits des locataires de La Gaillette.

En championnat, les hommes de Will Still sont parfaitement dans les clous de la roadmap comptable, ayant pris les points tout en affichant un niveau de jeu des plus intéressants. La continuité tactique est assurée autant qu’assumée, à la différence de quelques ajustements aussi nécessaires que prévisibles. On pourrait presque apercevoir un retour de la recherche du déséquilibre, renvoyant le supporter lensois à la période 2020-22 qui avait notamment permis au Racing de charmer la France du football. 

Tout serait parfait dans le meilleur des mondes si le bilan n’était pas entaché en son centre. Et on ne parle pas d’un coup de stylo mal maîtrisé dissimulable à coup de Tipp-Ex. Non. Si la prestation globale associée au point du match nul ramené de la plage de Louis II a ragaillardi le Racing, l’échec de jeudi dernier est encore présent dans toutes les têtes.

Une rencontre européenne dominée, mais non maîtrisée. Un RC Lens plus fort sur les plans physique, technique et tactique, qui était dans une meilleure dynamique de confiance, mais qui aura trop longtemps laissé cet adversaire à genoux en vie, et fini par offrir au peuple vert du Panathinaïkos une raison d’enflammer un Stade Olympique jusqu’alors mutique, au point d’entendre fréquemment les irréductibles supporters lensois exprimer leur joie d’en être.

Ce même scénario qui provoque une nuit blanche de colère dans beaucoup de chaumières lensoises la semaine dernière aurait pu se répéter ce dimanche après-midi, et c’eût été une très mauvaise inspiration que d’enchaîner deux défaites aux arômes similaires. Alors que le RC Lens — et le sable de Louis II — réussissent à faire déjouer l’AS Monaco, les occasions défilent une à une. Le poteau, la barre, le face à face. Jusqu’au but invalidé par l’intraitable VAR. Tout était réuni.

Haine de la défaite

L’AS Monaco, loin d’être dans une génialité qu’on était en droit de lui prêter, n’attendait en fait qu’une seule et unique baisse de la garde lensoise pour frapper à la carotide. C’est Denis Zakaria, capitaine surpuissant du collectif d’Adi Hütter, qui, le crut-on alors, joua le rôle de ce petit grain de sable pernicieux capable d’envoyer la machine artésienne au tapis. Il n’en fallait pas plus pour stimuler les ressources mentales d’un RC Lens qui réussit alors ce qu’il n’avait su faire jeudi dernier. Revenir au score.

Peut-être que ces scénarios déroutants des derniers jours qui n’ont rien rapporté d’autre qu’un seul petit point en L1 auront une toute autre vertu. Celle d’avoir définitivement ancré la haine de la défaite dans les esprits conquérants des Sang et Or. Dans tous les cas, la prochaine journée qui verra l’OL se déplacer à Bollaert est depuis hier attendue avec la plus grande des gourmandises.

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