Le bonheur est à portée de main, de l’autre côté du gué. Une semaine nous sépare de la prochaine réception, et il va falloir apprendre à profiter de l’attente. Chaque matin, avec son café, dans son journal, à la radio, lire RC Lens, entendre RC Lens, penser RC Lens. La dernière marche, c’est Ajaccio. Une victoire face à un relégué démobilisé, pour s’offrir une nuit d’ivresse. Vivre le rêve. Pour pleurer de nouveau, mais de joie cette fois. S’embrasser, s’enivrer, et communier. Toute la nuit. Oui, mais avant cela, il reste une dernière danse.
On pourrait déjà dire que l’avance est trop importante. Et effectivement, elle semble l’être. Mais dans le football, ce qui n’est pas définitif ne doit être célébré. La règle d’or doit être respectée. Mais le RC Lens a plus que son destin entre les mains. Et si on parle de celles de Brice Samba, alors nous n’avons rien à craindre. Il ne s’agit plus d’avoir peur du karma, ce groupe semble l’avoir dompté. On pourrait même retourner le raisonnement et penser qu’en fait, le karma c’est nous ! La dynamique est irrationnelle, le RC Lens renverse tout sur son passage, au point d’atteindre l’état d’irrésistibilité. Seko Fofana est un géant qui devrait porter le numéro 23. La France du football a succombé, le Nord Pas de Calais n’attend que de pouvoir officiellement célébrer le retour du Racing Club de Lens en C1, et tout lâcher.
Samedi 27 mai, à 21h, il est à parier que la Lensoise prendra une dimension particulière. Elle sera certainement désynchronisée, comme lors de tous les soirs de grand match. Comme elle l’est depuis de nombreux mois, depuis que le RC Lens a retrouvé les pelouses de Ligue 1 avec son antre comble. Les chants viendront du plus profond de chacun d’entre nous, puissants, forts, fiers. Les poils se hérisseront, les yeux de chacun embués de larmes. Les gorges déployées lâcheront les dernières forces libératrices afin de pousser une dernière fois les hommes de Franck Haise vers la victoire. A capella ou en frappant des mains, pendant quatre-vingt-dix et quelques minutes. Leur donner cette force afin de survoler cette pelouse de Bollaert, et de gravir cette dernière marche qu’il ne faudra surtout pas croire plate. Avant l’attendue libération, l’explosion. On va tous se donner rendez-vous pour cette chimérique nuit de magie qui est en passe de devenir réalité. Le Racing Club de Lens est ce qu’il a toujours été et ce qu’il restera pour l’éternité : une merveilleuse fête. Dans le malheur ou dans la gloire, nous sommes tous très fiers d’être lensois.