Toujours installé dans la région, Hervé Arsène est attaché viscéralement au Racing Club de Lens et à Daniel Leclercq.
Acteur du titre en 1998, le Malgache a accepté de revenir pour Culture Sang et Or sur cette saison historique avec une pensée particulière pour Marc Vivien Foé et Daniel Leclercq.
Je m’appelle Hervé Arsène, je suis né à Hell-Ville Nosy-be à Madagascar le 30 Octobre 1963 et je suis arrivé au RC Lens en 1987.
Lors de cette saison 97/98, le match que je retiens particulièrement est le match d’ouverture de la saison, Lens/Auxerre à Bollaert. On remporte ce match 3-0 malgré l’absence de quelques cadres dont Jean Guy Wallemme… Cela a donné le ton de cette saison historique.
On a formé un collectif soudé mais le joueur prépondérant c’était Anto Drobnjak par son efficacité devant le but.
Le tournant de la saison est selon moi la victoire au stade Louis 2, face à Monaco. Habituellement, le Racing ne réussit pas en principauté. Mais on gagne 1-0 avec un but de Stéphane Ziani malgré des adversaires comme Fabien Barthez, Ludovic Giuly ou encore Ali Bernabia.
Le 09 mai, je l’ai vécu sereinement car je n’ai pas pour habitude de faire attention à l’environnement du match malgré la pression qui entourait cette journée.
L’attitude de Daniel Leclercq a également facilité ce détachement. L’enjeu était énorme et pour lui il n’y avait rien de spécial dans sa manière d’aborder l’évènement, c’était la routine. Avec toujours l’exigence et la recherche de la performance.
Bien qu’il y ait toujours une part de doute, on avait un entraîneur qui joue toujours la gagne et par conséquent son attitude a déteint sur nous. On était confiant sur l’issue.
Gagner ce titre est une joie personnelle et collective immense mais la plus grande joie était de rendre heureux les supporters. Cette foule à l’arrivée à l’aéroport et la durée du trajet vers Bollaert au retour d’Auxerre puis la traversée jusqu’à l’hôtel de ville au milieu de des supporters, c’est inoubliable.
C’est pour cela qu’on joue au foot, pour rendre heureux les supporters.
Le mot qui restera de cette saison c’est PREMIER. Il y aura un deuxième titre de champion de France pour le Racing, mais celui-là c’est le premier et ça restera pour toujours.
En évoquant ce titre, je ne peux pas conclure sans parler de nos deux disparus.
Marc Vivien, c’est la tristesse d’avoir perdu un ami, un frère, un coéquipier si jeune. C’était terrible de le voir s’écrouler devant ses enfants, sa femme et ses parents…Paix à son âme.
Daniel c’est un ami, c’est mon père comme il a dit à sa femme Patricia. Il a su me galvaniser à 34 ans pour progresser dans mon jeu. En me demandant d’aller au-delà de moi-même afin d’aller chercher la performance, la persévérance.
Il a eu la récompense qu’il mérite amplement, 2 titres coup sur coup. Bravo ! Que Dieu l’accueille dans son royaume car c’est un croyant.
Pour conclure sur mes années Sang & Or, je peux dire que je suis très fière d’avoir porté haut le maillot Lensois et d’avoir représenté Madagascar étant le premier Malagasy à jouer en L1 et le premier Malagasy forme à Madagascar à être champion de France.
C’est un record imbattable car il y aura toujours un deuxième, désolé mais le premier c’est moi !