CULTURE SANG & OR

Rupture

Il est de bon ton de parler de saison de transition. La rhétorique est facile dès lors que les résultats deviennent moyens. Mais cet été, le RC Lens a bel et bien bouleversé son organigramme, provoquant une rupture avec son passé récent.

Puisque tout s’explique sur le temps long, prenons le temps de faire un petit retour en arrière. Et constatons que des transitions ont déjà eu lieu au RC Lens depuis la remontée en Ligue 1. Lorsque Florent Ghisolfi a décidé de jouer cavalier seul en rejoignant un projet de vie dans le sud-est du pays. Mais les transitions sont protéiformes, plus ou moins visibles, et apparaissent à chaque intersaison : lorsque des cadres partent, et si on veut pousser le raisonnement à l’extrême, après chaque journée de Ligue 1, dès lors que l’adversité change.

Mais quand l’actuel directeur sportif de l’AS Roma surprend son monde avec une décision que nul n’avait vu venir, la direction lensoise décide d’improviser une nouvelle organisation. Cette inventivité avait pu être saluée, à l’époque. On y voyait une capacité d’adaptation, une remise en question profonde, ainsi qu’une grande résilience, remèdes aux transitions, qu’elles soient dures ou douces. 

Le RC Lens, un club tremplin au niveau national et international, se doit de jongler avec ses ressources pour bien figurer sportivement, le plus régulièrement possible. Cet été, Joseph Oughourlian a décidé de provoquer une rupture. L’objectif : revenir à ce qui a permis sa croissance exponentielle lors du premier cycle de l’ère Franck Haise, qui coïncide avec sa collaboration avec Florent Ghisolfi. À l’heure où l’on se parle, le RC Lens dispose d’un effectif pléthorique et semble-t-il déséquilibré. Si défensivement, le club semble armé jusqu’aux dents, la ligne d’attaque peine à se montrer dangereuse. La gestion des temps de jeu limite les joueurs dans l’enchaînement des titularisations. Le constat a déjà été dressé, et il y a fort à parier que de nombreux départs seront souhaités dès cet hiver. Des mouvements qui, en plus d’optimiser les ressources humaines sportives, soulageront les finances du club.

L’hiver sera-t-il chaud ?

Mais qui sera concerné ? Kevin Danso ? Neil El Aynaoui ou Andy Diouf ? Angelo Fulgini ou David Pereira Da Costa ? Quid de Nampalys Mendy, qui a récemment déclaré avoir été poussé dehors à quelques heures de la fin du mercato, et dont le contrat se termine en juin prochain ? Avec un Wesley Saïd dont la fragilité physique agit comme une épée de Damoclès et un Martin Satriano d’ores et déjà out jusqu’à la fin de la saison, il pourrait être judicieux de plancher sur le recrutement d’un avant-centre jeune et à fort potentiel. Mais est-ce que le mercato d’hiver est la meilleure période pour concrétiser ce type d’investissement ? 

Comme le disait très justement le coach olympien Roberto De Zerbi en début de saison, « on ne peut pas espérer tout résoudre en un mercato. » À La Gaillette, cette règle s’applique naturellement. Les choix de l’ancienne direction sont toujours bel et bien visibles dans le vestiaire, mais aussi au sein de l’encadrement. Nous voilà engagés dans une très probable saison de transition et de rupture, à prendre en considération dès lors qu’il s’agit d’énumérer nos ambitions de supporters.

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