CULTURE SANG & OR

Quand ça veut bien

Personne ne le disait ouvertement, mais Lens n’avait pas le droit à lerreur lors de ce déplacement à Toulouse. En lemportant 2 à 0 dans des circonstances parfois contraires, le groupe de Franck Haise sest donné les moyens de ses ambitions : prétendre, encore et toujours, aux places européennes.

Photo RC Lens

La réussite, ça se provoque. L’adage est connu de tous les footballeurs, mais en vérité, pas la méthode pour l’appliquer. Andy Diouf, on l’a vu ces derniers mois, a répété dix fois, cent fois les mêmes efforts, pour des résultats qui n’étaient pas à la hauteur de ses propres attentes sans doute, ni des exigences niveau Ligue des champions de son entraîneur. Et puis hier, énorme prise de risque en tentant une demi-volée de son mauvais pied – le genre de ballon qui part en tribune quasi immanquablement, sauf que celui-là file en lucarne. Le geste est remarquable de maîtrise, avec ce qu’il faut de vitesse, de relâchement et de puissance. Diouf tape exactement là où le gardien ne peut pas aller. Quand ça veut bien, ce Racing Club de Lens est redoutable.

Tout n’a pas tourné en faveur des Sang et Or, pourtant. Avec un score différent, et un écho médiatique supérieur, ce Toulouse-Lens aurait pu accoucher d’une polémique interminable sur les accrochages dans la surface de réparation. Wahi, dont la cheville est semble-t-il touchée dans le mouvement alors qu’il cherchait à contourner son garde du corps, ne suscite pas de réaction de l’arbitre. Sierro, qui provoque le contact avec Haïdara, avant de s’effondrer devant un défenseur plus solidement campé sur ses deux pieds, obtient un penalty. Tout cela se passe sous les yeux d’un Franck Haise que la relégation en tribunes doit faire bouillir intérieurement. Ne pas faire de scandale, et aller chercher ces trois points largement accessibles, telle était la bonne attitude pour ses joueurs.

En revoyant ce match dans la semaine, ils pourront se pencher sur quelques nouveautés à assimiler. L’association Wahi-Saïd, inédite, a montré qu’un système à deux attaquants de pointe était envisageable, quoique très perfectible. Les vingt premières minutes, où Lens a évolué beaucoup plus bas qu’à son habitude, donnent une idée des qualités et défauts de ce bloc quand il est repoussé dans son camp. La première titularisation de Jhoanner Chávez a permis de jauger son apport, potentiellement très intéressant. Et une question se pose : comment se passeront les réintégrations d’un Salis Abdul Samed systématiquement titulaire jusqu’à la Coupe d’Afrique des Nations, et d’un Nampalis Mendy qui était l’option préférentielle en Ligue des champions ?

Quant au spectacle proposé, cette rencontre au Stadium ne restera pas dans les mémoires. Lens n’a pas avancé non plus au classement, toujours huitième. Cette victoire a le même goût que celle de mai dernier sur la même pelouse (0-1) : celle de l’effort récompensé. On pense à Neil El Aynaoui, si généreux dans ses courses, qui ajoute une passe décisive à son compteur. À David Pereira Da Costa, passé par des phases de doute, qui change en un coup de patte un scénario incertain. Après un week-end de relâche, et plus d’un mois sans remporter un match, nos compétiteurs avaient faim. On ne les sent pas rassasiés.

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