Lens et Strasbourg se retrouvent aujourd’hui pour un choc des Racing. L’occasion de revenir sur un adversaire qui a connu de gros changements l’été dernier grâce aux avis croisés d’Edouard et @Guillaume Vague.
Un changement de cap
Fin juin 2023, le RC Strasbourg Alsace est racheté par le consortium BlueCo. Ce groupe d’investisseurs américain dirigé par Ted Boehly avait déjà fait l’acquisition du Chelsea FC un an auparavant. Avec l’officialisation du rachat vient la crainte pour les supporters alsaciens de devenir un club satellite vivant dans l’ombre de l’ogre londonien.
Édouard, fidèle abonné de la Meinau, estime que les doutes à ce sujet ont rapidement été confirmés par les actes : « Si on prend les douze recrues réalisées sous Blueco, dix d’entre elles ont 22 ans ou moins, dont deux Brésiliens prêtés sans option d’achat par Chelsea ». Sur les dix arrivées qui précèdent le rachat, seuls deux joueurs avaient moins de 22 ans.
Il doute de l’intérêt sportif de perdre des cadres et « dépenser des sommes astronomiques sur des jeunes joueurs qui n’ont aucune expérience de la Ligue 1 ». À ce titre, le départ de l’emblématique capitaine Matz Sels lors du dernier jour du mercato a été un vrai coup de massue.
Édouard insiste : « Le RCSA se distingue normalement par un fort ancrage régional, une ferveur, des valeurs de combativité et une attention particulière accordée à la formation. La multipropriété et la stratégie mise en place depuis le rachat vont selon moi à l’encontre de tout cela. »
Guillaume est journaliste, scout et supporter du RC Strasbourg. Il constate également que désormais, « la grande majorité gronde » en tribune. Mais il note aussi une amélioration de la situation sportive.
Une bonne dynamique comptable
En effet, Strasbourg est comptablement « dans les clous par rapport aux standards du club depuis la remontée ». Guillaume trouve notamment des motifs de satisfaction dans « la montée en puissance de l’équipe depuis novembre et le caractère montré lors de certains matchs ».
Le club alsacien est dixième de Ligue 1 et compte 25 points. Douze d’entre eux ont été pris lors des sept derniers matchs. Cela peut notamment s’expliquer par l’installation d’un 4-2-3-1 avec un Kevin Gameiro performant derrière le numéro neuf. Loïc Perrin réalise une bonne saison. Les jeunes Junior Mwanga et Dilane Bakwa affichent de belles promesses. Si le contenu est perfectible, la dynamique comptable est bonne. Plus récemment, avec l’absence de Kevin Gameiro, le RCSA évolue en 4-3-3 et s’appuie sur la vitesse de ses ailiers.
Des progrès dans le jeu
Le RC Lens a donc plusieurs raisons de se méfier. Malgré la défaite deux buts à un, Strasbourg a rendu une belle copie le week-end dernier face au PSG. Guillaume a apprécié la prestation collective, encourageante, de son équipe : « Avec plus de précision, de lucidité et de réussite, je pense que le match contre Paris, ce n’est pas une défaite. »
Ce contenu satisfaisant fait écho à la belle victoire face à Lille (2-1) au mois de décembre. Ainsi, deux des prestations les plus abouties du RCSA l’ont été face aux équipes qui passent le plus de temps dans les 30 mètres adverses. Et l’équipe qui complète ce podium se nomme le RC Lens. (source : compte Twitter Data’Foot)
Une équipe de transitions
Les avis des supporters strasbourgeois concordent quant à la perspective d’une domination lensoise. Édouard pense que « l’utilisation de la largeur sera la clé car Strasbourg évolue dans un système dense au milieu de terrain ». Guillaume, lui, compte sur la capacité des Alsaciens à « procéder en contre et à s’appuyer sur la vitesse des ailiers ainsi que du numéro neuf ». La gestion des transitions sera donc capitale côté lensois, tandis que l’attaque strasbourgeoise devra se montrer plus efficace que face à Paris.
En suiveurs attentifs du championnat français, ils ont tous les deux noté le début de saison compliqué d’un RC Lens affaibli. Mais ils s’accordent une nouvelle fois dans l’observation « d’un équilibre retrouvé et une montée en puissance du collectif ainsi que de certaines de ses individualités ».
Si Strasbourg essaiera de bien terminer sa série de trois matchs en huit jours, Lens serait bien inspiré d’entamer son enchaînement de cinq matchs en quinze jours par une victoire. L’opposition de styles et la friabilité d’une défense qui va devoir se remobiliser sans un gardien qui était son grand atout, pourraient donner un match spectaculaire au stade Bollaert-Delelis.