CULTURE SANG & OR

Lens au 14 juillet 2025

Lens débute sa saison dans un mois et son effectif pour l’année à venir reste en chantier. En ce jour de Fête nationale, nuance est mère de sûreté. Mais on peut déjà tirer quelques enseignements de ce début de préparation.

Photo CSO
Ce que l’on sait

Avec l’arrivée des Alsaciens Robin Risser et Régis Gurtner, le poste de gardien est verrouillé. Le système qui sera mis en place est clair : une défense à trois, dans la continuité de ce qui est proposé depuis la remontée. En attaque, les deux premiers matchs ont vu le Racing évoluer avec deux milieux offensifs ou ailiers intérieurs, associés à un attaquant de pointe.

Dans ses différentes déclarations, Pierre Sage affiche sa volonté d’avoir une équipe protagoniste. L’entraîneur lensois souhaite voir ses joueurs contrôler autant qu’ils peuvent le jeu. L’idée est de créer des déséquilibres à la construction et de piquer l’adversaire en usant de la profondeur. Il souhaite également mettre en place un pressing réfléchi et coordonné qui fait écho aux meilleures heures du Racing sous Franck Haise.

La volonté du nouveau coach est celle de beaucoup de techniciens : bâtir un groupe restreint avec une hiérarchie claire, composé de vingt joueurs de champ et quatre gardiens. À date, Lens compte plus de trente éléments. La réduction des effectifs est donc impérative. Interrogé sur un possible départ de Neil El Aynaoui, Pierre Sage répondait samedi : « S’il était vraiment sur le départ, il n’aurait pas disputé une minute aujourd’hui. » Mais on ne peut garantir que le Franco-Marocain sera à Lens en septembre. Angelo Fulgini et Salis Abdul Samed, à l’inverse, n’ont pas disputé une seule minute. C’était un secret de Polichinelle : l’avenir de ces deux joueurs s’écrit loin de l’Artois. Afin de dégraisser le mammouth, le Racing usera sûrement de prêts pour ses jeunes pousses.

Parmi eux, Ismaëlo Ganiou, Anthony Bermont voire Fodé Sylla reviennent d’essais convaincants dans d’autres clubs et pourraient bien faire partie de ce groupe de 24. Arrivé depuis le championnat monténégrin, Andrija Bulatović fait forte impression sur ce début de préparation et aura une carte à jouer cette année.

Côté recrutement, la priorité est d’apporter de la qualité et de la fraîcheur en défense et en attaque. Pierre Sage a confirmé ce samedi au micro de Wéo TV que le recrutement d’un défenseur central était prioritaire. Il a ajouté à l’équation la notion d’expérience sur le profil recherché. De toute évidence, Lens recherche un attaquant rapide et capable de faire mal dans le dos des défenses adverses. Mais il convient néanmoins de noter que c’est un segment du marché coûteux et que le club dispose à date de beaucoup (trop ?) d’attaquants.

Dans ses prises de parole, Sage ne cache pas sa volonté de s’appuyer sur l’héritage laissé par Franck Haise, qu’il cite volontiers. On retrouve une similitude dans certains éléments de langage mais aussi certains principes plus précis. Par exemple, l’intérêt porté aux touches rapides pour surprendre l’adversaire.

Ce que l’on ne sait pas

Mais si l’on peut commencer à lire entre les lignes, le brouillard reste dense sur bien des plans. Pour parvenir à ce groupe resserré, il faudra trancher. Ne pas hésiter à vendre à bas prix, par exemple. La réussite ou non du premier mercato de Jean-Louis Leca dépendra de sa capacité à trouver une porte de sortie aux indésirables et à conserver certains éléments convoités. Avec la probable arrivée de Mathieu Udol et le souhait affiché de recruter un défenseur central, on commence à y voir plus clair dans ce secteur.

Le milieu de terrain et l’attaque restent des secteurs bien trop fournis. Comme évoqué plus haut, on ne sait pas encore si la direction parviendra à conserver un joueur qu’elle souhaite placer au cœur de son projet, El Aynaoui. Andy Diouf a le profil pour être la seconde grosse vente de l’été mais est toujours lensois. Le départ d’un voire des deux cités déterminera le temps de jeu accordé à Andrija Bulatović mais aussi Hamzat Ojediran, ou encore Fodé Sylla.

En attaque, Lens veut recruter un attaquant rapide, capable de prendre la profondeur. Mais cela impose de faire des choix forts. Le club dispose actuellement de trois joueurs qui prétendent à être titulaires comme numéro 9 : Wesley Saïd, Goduine Koyalipou et Martin Satriano. Si le départ du premier suivrait une forme de logique, au terme de quatre saisons en sang et or, il y aurait un choix difficile à faire entre les deux autres attaquants recrutés il y a moins d’un an, qui ont tous deux marqué contre Liège.

R(elativiser), c(orriger), L(ibérer)

Dans une période de rationalisation des coûts et de frugalité sportive, peut-on imaginer compter trois joueurs luttant pour une seule place ? Les dirigeants et Pierre Sage ont évoqué leur volonté d’apporter de la qualité devant. Mais ils n’ont pas clairement mentionné le poste de buteur. On pourrait par exemple imaginer que le club cherche à trouver un attaquant polyvalent capable d’évoluer sur tout le front de l’attaque plutôt qu’un pur avant-centre. Ce qui n’imposerait pas de faire un choix entre Martin Satriano et Goduine Koyalipou mais plutôt entre les offensifs placés plus bas…

Les interrogations sont encore nombreuses à ce stade de la préparation. Et c’est logique ! Lens semble de nouveau procéder dans l’ordre et doit continuer ainsi. Il est important de relativiser et de ne pas considérer les rumeurs qui sortent dans les médias comme n’attendant qu’une confirmation officielle. Certains pistes ont vocation à être creusées puis abandonnées. Le club s’attelle à corriger les erreurs commises dans un passé récent, afin de retrouver une cohérence dans le vestiaire et sur le terrain. Tout n’est pas à jeter et il reste des éléments sur lesquels s’appuyer. Une fois cet équilibre mis en place, ce sera alors aux joueurs de se libérer ensemble, et Bollaert par la même occasion.

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